II-Il est de retour

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PDV: Lily

Je me figes. C'est lui, Justin. Je plonge mes yeux dans les siens. Il sourit.

Justin: -Alors, tu as perdu ta langue? C'est comment?

J'essaie de reculer. J'essaie de fuir. Par quelconque moyen. Je dois fuir!

Il m'agrippe le bras et me plaque contre son torse. Son souffle caresse mes joues, mon cou.

Justin: -T'as pas répondu à ma question. Je t'ai manqué?
Moi: -...
Justin: -Alors?
Moi: -Qu'un peu.

Il sourit, encore. Je devrais dire des plus gros mensonges.

Justin: -Moi, beaucoup...

Il approche ses lèvres des miennes et s'arrêtent laissant que quelques centimètres entre elles. Putain. Son souffle se mélange au mien. Mon coeur bat plus vite. Je ferme les yeux, attendant que ses lèvres se déposent. J'attends comme une idiote. Quand j'ouvre les yeux, il est plus là. Disparu. Évaporé.

Je reprends mon souffle. J'essuie la sueur de mon front et commence à me diriger vers chez moi.

Dring! Dring!

Je réponds.

Mon père: -Ma chérie? Ça va?
Moi: -Euh, ouais... Oui.
Papa: -Tu m'as appelé pourquoi?
Moi: -... Je voulais te dire que finalement le père de Jas pouvait pas me donner de lift. Et que je revenais à pied.
Mon père: -Tu veux que je vienne te chercher?
Moi: -Ben, dans deux minutes je suis là. Le temps que tu rentres dans l'auto, je serai déjà arrivée.
Papa: -Mmm. D'accord. T'es sûre?
Moi: -... Je te dis que oui.

Mon père me dit qu'il m'aime et qu'il m'attend avec un bol de Cheetos à la maison. Je soupire. Je n'ai plus 7 ans. C'est pas ça qui me fera revenir à l'heure. C'est pas les Cheetos qui me font revenir vite, mais bien Justin. Car je ne sais pas comment ni pourquoi, mais il est hors de prison et en très bonne forme. Il me guette, me surveille et m'espionne. Je suis à sa merci. Il se jout de moi. J'ai le goût de tout balancer à mon père et à ma mère. Pourtant, quelque chose m'en empêche... En faite, deux. Le message de sang sur la porte trouble déjà assez mes parents comme ça. Ça fait un, de deux, si je leur dis, je dois oublier le foot. Jamais ils me laisseront aller à une pratique après ça.

Respire. Profondément.

J'ai peur. Je sais qu'il est là quelque part.

Ouf! Je vois enfin ma maison. Mon havre. Bon, il a été mis en péril par un zigouilleur de porte, mais mon père va remédier à ce problème. Il faut lui faire confiance.

En arrivant devant chez moi, je vois mon père assit au sol avec un bol de Cheetos.

Moi: -Quand tu me l'as dit, je t'ai pas cru...
Mon père: -Je tiens toujours mes promesses.
Moi: -Toujours?
Papa: -Oui, oui. Allez, viens ici.

Il écarte les bras et je viens m'y réconforter. Mon père me donne un bisou sur le front.

Lui: -Je t'aime ma chérie.
Moi: -Moi aussi papa...

Il met fin à notre étreinte pour me tendre le bol. J'en prends une poignée avant de rentrer dans la maison. Ma mère arrive dans son habit de travail.

Maman: -Bonne nuit ma chérie. On se voit demain soir.
Moi: -Tu travailles jusqu'à quelle heure?
Ma mère: -Tu seras déjà à l'école quand je vais revenir. Bisou!

Elle embrasse mon père et disparaît d'en un tourbillon de turquoise hôpital. Je me suis toujours demander pourquoi les infirmières devaient porter les habits les plus laids...

Je mange un petit quelque chose avant d'aller me réfugier dans ma chambre. Mon antre comme l'appelle ma mère. Je ferme la porte et les rideaux. On ne sait pas si Justin me surveille encore. Je parie bien que oui...

J'ouvre un tiroir de ma commode et en sort un pyjama. Un short et un chandail avec Stich dessus, mon extraterrestre bleu préféré. Je m'assure d'un regard que les rideaux sont bien fermés avant de me diriger vers la salle de bain. Je prends une bonne douche chaude et me brosse les cheveux. Je me brosse les dents en écoutant une chanson aléatoire. J'enfile mon pyjama et saute dans mon lit. Je réponds au texto de mon amie avant de sombrer dans le sommeil...

***

Je sens quelque chose tirer sur mes cheveux. Elle ne s'arrête pas...

PDV: Justin

Elle est belle quand elle dort. Ses cheveux bruns encore humides s'enroulent autour de mes doigts. Qu'est-ce que je fais ici, bon sang? J'ai un job à faire.

Je me relève du lit et ouvre la fenêtre. Je la regarde une dernière fois avant de longer le toit pour atteindre une branche de l'arbre du voisin. Je m'y suspend puis m'y hisse. Je reste là plusieurs minutes. Problème, la sonnerie de mon téléphone m'indique qu'il est le temps d'y aller. Je descends agilement de l'arbre et m'oriente vers l'auto noir qui m'attend au coin de la rue. J'y entre.

Chauffeur: -Ça fait dix minutes que je vous attends.
Moi: -Votre femme attend aussi que je la rappelle, mais elle se plaint pas! Elle sait que toutes les femmes me demandent!

Tanné de mon humeur drôle, dirais-je même hilarant, il pèse sur la pédale de l'accélérateur.

Chauffeur: -C'est moi qu'il chicanera.
Moi: -Je choisirai ta pénitence.

Il arrête de me parler voyant que ça ne mène à rien.

En fait, j'aime quand les chauffeurs me parlent. J'oublie le temps d'un instant qui je vais voir et à qui je devrai parler. Je frissonne mentalement. Je dois rien laisser paraître, car là où je vais, tu n'as jamais de deuxième chances...

Il m'a tout pritOù les histoires vivent. Découvrez maintenant