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Enzo se tourna vers ses camarades, un air d'incompréhension sur le visage. Il venait de saisir ce qu'il se passait. C'était une vengeance.

Amanda comprenait peu à peu. Elle regardait ses élèves tour à tour, se demandant si elle allait réussir à les sauver, maudissant les personnes derrière cette mascarade.

Inès et Talia avait tout compris. Très vite. Elles étaient accrochées l'une à l'autre et fixaient Enzo avec désespoir.

"Yvan, c'est à toi en particulier que je m'adresse maintenant. Car je pense que ton cerveau commence à comprendre la situation dans laquelle tu te trouves. Tu avais un meilleur ami. Répondant au nom de Stéphane Berger. Et il a mis fin à ses jours parce que tu n'as pas été capable de le défendre. Parce que tu as jugé qu'il devait apprendre à se débrouiller tout seul. Et aussi parce que tu n'acceptais pas. Tu n'acceptais pas sa différence.
Mais aimer les autres garçons ne faisaient pourtant pas de lui quelqu'un de différent. Ou peut être était ce parce qu'il t'avait dit avoir des sentiments pour toi...
Toujours est-il que tu l'as abandonné. Pendant deux ans, tu as regardé tout tes camarades le persécuter, l'humilier, sans jamais intervenir. Tu le connaissais depuis que vous aviez trois ans. Et tu l'as lâchement laissé se tuer. Quelques soirs avant qu'il ne commette l'irréparable, Stéphane t'a appelé. Il t'a dit qu'il n'avait plus la force de vivre, de supporter toutes ces humiliations au quotidien. Qu'il voulait se suicider. Et toi ? Que lui as tu répondu ? T'en souviens tu ?
Tu lui as dit "Bah Vas-y". Parce que tu avais autre chose à faire que de t'occuper des états d'âme de ton meilleur ami homosexuel.
Alors laissez moi maintenant m'occuper de vous. "

Le groupe était tétanisé. Les filles étaient collées les unes aux autres, au centre de la pièce, le plus loin possible des deux murs aux lances acérées. Elles pleuraient, reniflaient bruyamment, suppliaient ou encore gémissaient.

Les garçons avaient compris qu'on voulait les tuer. Leur instincts les poussa, malgré leur peur, à observer leur environnement afin de chercher un moyen de se sortir de là.

Et Amanda se demandait pourquoi elle. Pas pour longtemps.

"Amanda... Très bon professeure à en juger par les résultats de tes élèves au lycée. Enfin pour ceux qui ne sont pas morts. Comme Stéphane par exemple. Te souviens tu de lui Amanda ? Assez grand de taille, très maigre, les dents en avant et les cheveux brouissailleux. Je suis sûre que tu te souviens de lui. Il s'est suicidé il y a cinq mois.
C'était il y a peu de temps vous en conviendrez. Et pourtant... Vous semblez tous vivre comme s'il ne s'était rien passé. Alors que c'est vous l'avez conduit à faire ce qu'il a fait. Oui oui, vous tous. Même toi Amanda. Un jour, alors que tu passais dans la cour pour rejoindre la salle des professeurs, rappele toi...
Ils étaient quatre autour de lui. Ils lui enfonçaient à tour de rôle des piques de brochettes en riant à gorge déployée. Stéphane t'as supplié du regard. Et qu'as tu fait ? Rien. Parce que pour toi, un homme doit apprendre à se défendre. Et qu'as-tu dit ensuite à tes collègues ? Qu'il le cherchait bien parce qu'il "s'exhibait"? Mais qu'entendais tu par là ? Qu'assumer son homosexualité au grand jour c'est s'exhiber ? "

Amanda s'était mise à pleurer. Tordant nerveusement ses mains devant elle, elle écoutait la voix grésillante en tremblant de peur. Les élèves fixaient leur professeure. La terreur était en chacun d'eux.

" Aujourd'hui, je vous propose de subir ce que vous avez fait subir à Stéphane pendant des années. Mais pour que vous saisissiez bien sa douleur, je vous le ferais subir à plus grande échelle.
À la fin de mon discours, vous aurez treize minutes et pas une seconde de plus pour ramper dans le tunnel et sortir de cette pièce avant que les murs ne se referment sur vos cadavres. Mais je dois vous prévenir, le tunnel fait plus de six mètres, et est... Comment dire. Légèrement coupant. Sur ce, bonne chance. "

Sur ces mots, la grille obstruant le tunnel s'ouvrit en pivotant, dévoilant une ouverture d'un mètre de diamètre. À l'intérieur, un amas de lames de rasoirs à perte de vue en recouvrait le sol. Et le comte à rebours commença son tic tac infernal.

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La sortie scolaire Infernale. Tome 3. [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant