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Son père lui donna une tape sur l'épaule, le secouant légèrement. Sa mère lui embrassa tendrement les joues, les lui pinçant au passage. Son frère fut plus sobre et se contenta de le décoiffer un peu, un sourire aux lèvres. Kei les regarda monter dans la voiture, puis les salua à son tour lorsqu'ils ouvrirent les vitres pour les derniers aurevoirs.

Lorsqu'ils furent enfin assez éloignés, il put lâcher le soupir qu'il retenait depuis quelques instants. Tournant les talons, il retourna à l'intérieur de l'immeuble et décida d'emprunter les escaliers. Son nouvel appartement se trouvait au troisième étage d'un immeuble assez récent, équipé pour son plus grand plaisir d'un ascenseur presque neuf. Il l'avait trouvé un jour sur un site spécialisé, et en voyant le loyer de ce dernier, si avantageux pour sa situation d'étudiant, s'était littéralement jeté sur l'occasion.

Arrivant à son étage le souffle court – il avait arrêté le sport à la fin du lycée, et n'avait depuis pas trouvé le temps de reprendre une activité – Tsukishima s'approcha de la porte 304 et sortit la clé qui se trouvait dans sa poche.

À l'intérieur, un certain nombre de cartons s'entassaient dans un coin, les uns sur les autres, attendant d'être rangés. Un studio de 23m² était l'endroit rêvé pour reprendre ses études, et il accueillait ce calme environnant avec gratitude : du double vitrage. Soupirant en se massant la nuque, les articulations endolories après ce déménagement qui avait tout de même duré quelques heures, il se dirigea vers le matelas qu'ils avaient déposé au sol plus tôt et s'écroula dessus.

Rouvrant les yeux, il se redressa avec une grimace. Il ne faisait pas encore nuit et la chaleur écrasante de l'après-midi avait enfin disparu, peut-être ferait-il bien d'aller faire un tour dans le quartier, histoire de prendre ses repaires ? Il avait besoin de trouver une épicerie ainsi qu'une laverie, et Kei préférait s'y prendre en avance pour ces choses-là. Pas besoin de se retrouver avec son panier à linge sale sur les bras un samedi matin, et aucune idée de quoi en faire.

S'étirant jusqu'à faire craquer son dos, il attrapa le gilet qu'il avait laissé là en arrivant en début d'après-midi, l'enfila, puis vérifia qu'il avait bien son porte-feuille, son téléphone et ses clés. Il sortit de l'appartement.

Kei rentra dans l'ascenseur, appuya sur le bouton rez-de-chaussée, et alors même que les portes commençaient à se refermer, une voix cria au loin :

– Retenez les portes !

Il eut un instant d'hésitation, tenté de simplement faire le sourd, puis plaça finalement son pied dans l'encadrement des portes.

Une main suivit, attrapant à son tour l'une des portes en métal, puis un corps, des cheveux noirs en pagaille, et Tsukishima ouvrit grand les yeux. Il mit quelques secondes à peine à le reconnaître, et ne put s'empêcher de reculer d'un pas.

L'homme était essoufflé, les mains les genoux, et lorsqu'il se releva, ancrant ses yeux dans les siens, un sourire naissait déjà sur ses lèvres.

– Merci d'avoir –

Il haussa un sourcil et son sourire redoubla.

– Oooh. Comme on se retrouve.

Kei se retint de lever les yeux au ciel. Pourquoi avait-il retenu cette satanée porte ?

– Kuroo, grinça-t-il.

Il regarda les étages défiler, trop lentement à son goût, les bras croisés sur sa poitrine. L'homme sentait le parfum fleuri et le déodorant.

– Si je ne te connaissais pas si bien, je dirais que tu n'es pas tout à fait ravi de me voir.

L'ascenseur trembla et les portes se rouvrirent.

– Et bien vous avez parfaitement raison. Vous ne me connaissez pas, et je ne suis pas ravi de vous revoir. Bonne fin de journée à vous, lui lança-t-il avant de sortir en trombe, le laissant planté là.

Neighbors || KurooTsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant