4.

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Tsukishima grogna en se retournant dans son lit. Cela faisait désormais plus de deux heures qu'il tentait de se reposer, mais sa chambre était une véritable fournaise et il sentait de la sueur couler dans le creux de son dos. Il détestait la chaleur, et Kei était persuadé que cette année les températures étaient anormalement hautes.

Ou bien son appartement était vraiment très mal isolé.

Il grogna et se redressa, passant une main irritée dans ses cheveux. Je ferais mieux de les couper bientôt. Ils avaient bien poussé depuis la fin du lycée, et il ne trouvait pas forcément cela dérangeant, mais désormais ils lui donnaient bien trop chaud et il ne supportait pas cela. Quelques mèches dans son cou, sur son front : c'était déjà trop.

Il se leva, s'étira jusqu'à sentir son dos craquer puis s'avança jusqu'à l'évier pour se servir un verre d'eau. Il aurait dû penser à mettre une bouteille au frigo. Kei s'humidifia le visage et les cheveux, puis tourna les talons en direction de la baie vitrée. Lorsqu'il l'ouvrit, un vent frais envahit la pièce et il put enfin respirer.

À l'extérieur, un vent agréable soufflait dans les rues et entre les immeubles. Il resta quelques instants immobile, les yeux fermés, profitant de cette sensation. Sans même avoir besoin de se concentrer, il put entendre les bruits de la ville : les voitures, les bus, les gens, les rires et les cris. Lui se trouvait au-dessus de tout ça, à quelques mètres du sol, seul dans cette nuit sans lune.

Soudain, il fronça le nez et rouvrit les yeux. Une odeur particulière était parvenue jusqu'à lui, et il ne mit que quelques secondes à la reconnaître. Son voisin était en train de fumer sur son balcon, et Kei se sentit tout à coup très curieux. Il ne l'avait encore jamais rencontré, et il commençait sérieusement à se demander à quoi pouvait bien ressembler ce gars. Ce sexaddict hyperactif. Parce que bon, Kei n'avait honnêtement rien contre une bonne partie de jambe en l'air, ça détendait et il pouvait le comprendre, mais en plus d'être bruyant, ce gars le faisait tous les jours. Et il était pratiquement sûr que les voix féminines qu'il entendait étaient très souvent différentes. Et ça commençait à devenir lassant, en plus d'énervant.

Surtout quand lui était obligé d'être seul, en tête à tête avec ses cours du matin au soir.

Kei déglutit et se rapprocha doucement du mur qui séparait tous les balcons entre eux. À quoi pouvait-il bien ressembler ? Il se pencha un peu dans le vide, tentant de regarder discrètement derrière la séparation.

Des cheveux bruns. Une cigarette au bout rouge flamboyant. Un regard qui rencontra le sien.

– Tiens ? Tsukki ? Tu fais dans le voyeurisme maintenant ?

Kei sentit ses joues brûler et il se redressa immédiatement. C'est une blague ? Dans sa poitrine, quelque chose se serra tandis qu'un poids chuta dans son estomac. Il se sentait honteux d'avoir cédé à la curiosité (car franchement, ça ne lui ressemblait pas d'épier ainsi les gens, et il aurait réellement détesté que quelqu'un fasse la même chose chez lui) et énervé à la fois. Kuroo ? Kuroo ? C'était lui son voisin sexaddict ? Avait-il si peu de chance ? Il avait bien compris que ce dernier habitait à son étage, mais de là à penser qu'il était son voisin.

– Tsukki ? T'es toujours là ?

Le simple fait de l'entendre lui tapait sur le système. Il serra la mâchoire.

– Tsukiiiii ?

Mais c'était qu'il parlait fort, en plus !

– Fermez là, Kuroo ! Il est plus de deux heures et des gens dorment !

– Ah ! Tu m'as répondu.

Il semblait tout fier de lui.

– Et je le regrette déjà. Maintenant allez vous coucher, arrêtez de baiser pour une fois, et laissez-moi dormir !

Sans un mot de plus, Tsukishima rouvrit la baie vitrée et entra à l'intérieur. Il n'avait décidément pas beaucoup de chance.

Neighbors || KurooTsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant