7.

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Tsukishima fuit lamentablement pendant plus de trois semaines.

Plus le temps passait, plus éviter Kuroo dans les couloirs commençait à devenir ardu. Ce dernier avait fini par trouver les bonnes techniques : à savoir l'attendre devant sa porte jusqu'à ce qu'il rentre. Kei n'était pas un gros fêtard, alors la plupart du temps il prenait le chemin de chez lui sitôt les cours terminés – ses cours, ses examens, et ses notes lui retirant toute envie de faire la fête, de toute manière –.

Un matin, après avoir attendu plus de trois heures que cet abruti dégage de son paillasson la veille au soir (Tsuki s'était caché dans un renfoncement, à côté de l'ascenseur en patientant jusqu'à ce qu'il se décide à dégager) il observa son reflet dans le miroir avec un air morne. Ses cernes ne lui faisaient même plus peur tant il en avait l'habitude, mais son estomac ne cessait de se retourner inconfortablement. Sa peau terne pouvait aisément témoigner de son malaise.

Il était diablement crevé, autant par ses foutus cours qui lui retiraient toute envie de vivre, que par son voisin sex addict qui avait d'ailleurs arrêté d'être sex addict depuis presque un mois. Dans les faits, il passait toutes ses soirées à travailler et sacrifiait ses pauses déjeuner afin de rattraper ce qu'il n'avait pas compris durant la matinée. Chaque nouvelle note lui plombait un peu plus le moral, et à chaque fois seul Yamaguchi réussissait à le faire un peu sourire, même s'il ne disait pas les choses clairement. Son ami avait toujours su lire en lui.

Soudain, son mal de crâne reprit de plus belle, et en avisant le pull qui traînait, accroché à l'un des portants, il décida de l'enfiler avant de partir : les températures s'étaient légèrement rafraîchies, et il avait de plus en plus froid, même en plein milieu de l'après-midi.

Soupirant, il alla faire son sac dans la pièce principale, ne jetant qu'un vague regard en direction de son frigo, et le fit glisser sur son épaule. Il attrapa ensuite ses clés, son porte-feuille, et sa veste avant de vérifier par le judas que personne ne l'attendait sur son palier.

La voie est libre.

Il claqua la porte et se rendit en cours.

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Quelques heures plus tard, alors que le soleil commençait à se coucher sur la ville, Kei prit le dernier bus qui le menait près de chez lui avec la tête lourde. Son casque sur les oreilles, il serra son sac à dos contre lui et attendit que le véhicule le mène à son arrêt. Chaque mouvement ravivait avec plus d'ardeur la douleur qui vrillait ses tempes, et même la faible lumière de son téléphone portable lui agressait les yeux. Il finit par s'accorder une pause : il pourrait toujours relire ses cours de la journée en rentrant.

Sa tête dodelinant au rythme des imperfections de la route, Kei ferma les yeux quelques secondes. Ce bus ne roulait définitivement pas assez vite.

Lorsqu'enfin il descendit, Kei se traîna plus qu'il ne marcha jusqu'à son immeuble. À force de sentir sa tête tourner, il avait fini par en avoir envie de vomir, alors il monta dans l'ascenseur, les yeux à moitié ouverts.

Ce ne fut qu'en entendant une voix bien familière qu'il regretta de ne pas avoir fait sa petite inspection routière.

– Attendez !

Une main bloqua la fermeture des portes et Kuroo s'engouffra d'un pas léger à l'intérieur. Tsukishima soupira sans gêne.

– C'est marrant comme le hasard fait bien les choses, commenta-t-il sans même attendre que les portes ne se soient entièrement refermées.

Juste histoire de faire semblant, un peu de décence que diable.

Les lumières de l'ascenseur étaient trop fortes pour ses yeux sensibles et il mit une main sur son visage.

– Je voulais... te parler. T'es pas souvent chez toi, apparemment.

– Je vous évite, au cas où le message aurait été un peu trop subtil.

– Oh il ne l'était pas. Mais je suis casse-pieds de nature.

Les étages ne montaient pas assez vite. Pas assez vite du tout.

– Je suis désolé pour la dernière fois, déclara-t-il soudain.

Kei ne put s'empêcher d'en être étonné. Il haussa faiblement un sourcil.

– J'avais un peu trop bu, et même si j'aime bien faire chier le monde... ça c'était sans doute un peu trop.

Il ne répondit pas, et replaça la lanière de son sac sur son épaule. Il avait envie de dormir.

– Tsukki ? Je sais que ça doit pas faire plaisir à entendre, mais tu as vraiment une mine...

Tsukishima tourna la tête dans sa direction pour le fusiller du regard.

– Effrayante.

Il pencha la tête.

– Tu devrais peut-être penser à dormir un peu, tu crois pas ?

Sans blague.

– Mêlez-vous de votre cul.

Au diable la politesse, à présent il voulait juste être seul, dans le noir, avec un silence parfait. Mais c'était bien sûr mal connaître Kuroo.

Sans prévenir, ce dernier leva sa main dans sa direction et la glissa derrière les mèches de ses cheveux afin de la poser sur son front froid. Immobile, figé, Tsukishima le regarda avec des yeux ronds.

– Je m'en doutais, tu as sans doute de la fièvre. Tu ne veux pas que je –

Sans attendre une seconde de plus, Kei dégagea sa main avec violence, la giflant avec la sienne, puis le poussa contre les murs de la cage d'ascenseur sans ménagement afin qu'il s'éloigne.

Sa tête lui faisait si mal qu'il en avait les larmes aux yeux. La fatigue accumulée et ses pauvres nerfs mis à rude épreuve s'apprêtaient à le faire lâcher prise. Il inspira, et sa bouche s'ouvrit avant même qu'il ne se rende compte que des mots s'échappaient de ses lèvres.

– Pourquoi est-ce que vous ne me laissez pas tranquille ? hurla-t-il presque. Je ne sais pas ce que vous voulez, mais si vous croyez que vous pouvez jouer comme ça indéfiniment simplement parce que je ne réagis pas, alors laissez-moi vous dire que je suis aussi un être humain, au cas où ça vous serait passé au-dessus. J'en ai marre que vous vous foutiez de ma gueule, et j'aimerais beaucoup que vous me laissiez en paix !

Sa soudaine crise de colère le laissa pantelant, et sans vraiment savoir pourquoi il finit par s'appuyer contre l'un des murs de l'ascenseur, à deux doigts de fondre en larmes. Ses doigts pincèrent l'arête de son nez.

– Je ne sais pas si j'ai l'air d'une cible facile à vos yeux, mais je suis fatigué, souffla-t-il. Vous êtes un bel enfoiré, et même si je me suis laissé avoir une fois, ça aura été la seule erreur : je ne la ferais pas deux fois. Si vous voulez juste tirer un coup, il me semble que vous vous débrouilliez très bien jusqu'à maintenant.

Le bip annonçant l'arrivée à leur étage le soulagea tant qu'il s'enfuit sitôt les portes ouvertes. Kuroo, lui, mit une seconde de plus à réagir, et lorsqu'il tenta de le suivre, inquiet, il manqua de se prendre le bois de la porte en se la faisant refermer au nez.
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Bonsoir ! (Zoé, avoue jsuis genre super productive ? On en parle l'après midi et pouf, tes désirs sont des ordres)

Tout d'abord, je sais que personne ne sait qui est Zoé, mais je peux vous assurez que vous devriez la remercier parce que sans elle vous n'auriez jamais la suite de cette foutue fiction mdrrr (oh, et je me suis pas relue sorry)

En tout cas, j'espère que ça vous a plus (c'est simple, cliché, mais hey, cette fiction est un cliché sur patte)

Des bisous !

Neighbors || KurooTsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant