Neighbors || KurooTsuki

2.

Tsukishima fronça les sourcils et passa une main dans ses cheveux. Mordillant le bout de son crayon, il ne put s'empêcher de grogner dans le silence de son appartement. Si on lui avait dit que reprendre ses études serait aussi compliqué, il y aurait peut-être réfléchi à deux fois avant de s'engager dans une classe préparatoire. Certes, il avait toujours eu de bonnes notes sans jamais réellement forcer plus que cela, mais il devait bien admettre que cette année sabbatique l'avait rouillé plus qu'il ne l'aurait cru.

Il soupira à nouveau. Les formules de maths se mélangeaient légèrement sur sa feuille. Qu'avait-il fait pour mériter ça ?

Question idiote. Parce qu'en y repensant, j'ai fait beaucoup de choses pour mériter ça. Mon karma est pourri.

Kei se pencha encore une fois sur son devoir en pensant à l'exposé qu'il devrait présenter sur ce cours le lendemain matin, et ne put s'empêcher de désirer une tasse de café du plus profond de son cœur.

Après, pensa-t-il. Je termine d'abord ça, et ensuite je fais une pause café.

Il se plongea entièrement dans son cours, se concentrant autant que possible. Ses sourcils se froncèrent à nouveau et il commença à écrire frénétiquement sur sa feuille, oubliant le temps et son envie de caféine.

Entièrement focalisé sur les exercices, il n'entendit rien pendant un moment. Son esprit était tourné vers les formules, les exercices, et les notes qu'il prenait petit à petit, si bien qu'il mit dix bonnes minutes à se rendre compte du bruit qui venait de la pièce d'à côté. De chez le voisin.

Tsukishima releva la tête, sidéré.

– Je rêve, siffla-t-il.

De l'autre côté de la cloison – qui devait apparemment être très, très fine, bien plus qu'il ne l'aurait cru – son voisin semblait s'adonner à une activité sportive. Une activité bruyante.

Putain, ils sont en train de baiser comme des lapins à deux heures du matin alors que j'ai une khôlle demain à 8h ? Que quelqu'un fasse taire cette fille, il est en train de la tuer ou quoi ?

Kei ne savait pas qui était ce mec mais dans l'instant, il eut très envie de lui écraser les testicules. Soupirant, il attrapa son téléphone portable ainsi que son casque et tentant de couvrir ces bruits d'animal agonisant avec de la musique.

Au bout de dix nouvelles minutes, il comprit qu'il ne pouvait pas continuer ainsi : la musique l'empêchait de se concentrer, et à chaque fois que le son de cette dernière diminuait, il pouvait à nouveau entendre cette foutue fille de l'autre côté du mur.

Il inspira, expira, puis se leva. Kei marcha d'un pas calme jusqu'à ces putains de morceaux de papier qui avaient le culot de se faire appeler murs, et donna un grand coup de poing dedans. L'impact résonna dans tout l'appartement durant quelques instants, et Tsukishima retint sa respiration.

Le silence.

Il s'autorisa un sourire, puis retourna s'asseoir à son bureau en maudissant son voisin. Lui n'avait aucun souci à devenir le voisin pète-couille si ça lui permettait de réviser en paix.