Une fois la porte refermée, Tsukishima se rendit dans sa salle de bain et s'y enferma. Il s'assit par terre, les bras serrés autour de ses jambes, et écouta pendant quelques longues minutes la voix étouffée de Kuroo ainsi que ses légers coups contre le bois. Les bruits résonnaient dans son entrée. Sa tête lui faisait mal, et il avait juste envie qu'il se taise et qu'il parte.
De toute façon, Kei ne comptait pas retourner lui ouvrir.
Au bout d'un moment, le silence revint, mais il resta immobile : il voulait dormir, fermer les yeux, ne plus jamais les rouvrir. Dans sa poitrine, son cœur lui faisait mal, et Tsukishima sentait ses nerfs irrités devenir de plus en plus sensibles jusqu'à ce qu'il se dise :
Pourquoi fait-il ça ?
Au lycée, Kei avait essayé de se donner un air détaché : personne de trop proche, pas de passion, pas d'intérêt particulier. Quelqu'un pour qui les autres ne comptaient pas (pas vraiment, juste de la politesse). Quelqu'un qui ne vivait que pour lui, et qui aimait faire des remarques désobligeantes. Il savait qu'il faisait ça uniquement pour se donner un air, pour montrer aux gens autour de lui qu'il n'avait pas besoin d'eux.
C'était sa manière à lui de grandir, de se former.
Puis un jour, lors d'un camp d'entraînement, Kei avait rencontré le capitaine de l'équipe de Nekoma, Kuroo Tetsuro. Lorsqu'il était arrivé vers lui, Kei avait finalement pensé qu'il pouvait peut-être faire une exception. Kuroo était drôle, même si désormais cela l'irritait plus que tout. Il était léger, lui tapait sur les nerfs, le poussait hors de ses limites, était un peu bête parfois, terriblement sérieux, mais la sensation qu'il avait lorsqu'il entourait son corps de ses bras, c'était vraiment quelque chose qui lui donnait envie de sourire.
Il le sortait de sa zone de confort, avant de le féliciter pour ça avec une expression si....
Il avait cru que Kuroo était sérieux. Il avait cru qu'ils sortaient réellement ensemble. Que ce n'était pas juste une blague. Alors certes, ils n'en parlaient pas souvent, mais Tsukishima n'avait jamais été un gros bavard ; ne pas exprimer les choses ne les rendait pas moins vraies pour autant.
Et puis il avait posé la question. Il s'était rendu compte que tout cela était faux. Mensonges. Conneries. Kuroo ne s'était jamais imaginé sortir avec lui. Ils couchaient ensemble, et c'était tout.
Mais Tsukki, c'était pour s'amuser, non ? Je veux dire, c'était rien de sérieux.
Cette phrase, il l'entendait encore parfois. Lorsqu'il était allé le voir, après avoir compris que tout ce qu'il croyait était faux – après des mois et des mois –, Kuroo avait vraiment eu l'air sincèrement perdu.
Comme s'il ne comprenait pas. Comme si cela n'avait pas de sens. Comme si Kei n'était pas tombé amoureux de lui entre temps.
Au final, tout cela s'était terminé avec une claque et une disparition en bonne et due forme. Il s'était effacé, était parti sans donner de nouvelles, sans même vouloir entendre la moindre explication.
Toute cette histoire était sa faute. Parce qu'il avait été bête et naïf. Parce qu'il avait cru qu'un mec plus vieux comme Kuroo pouvait s'intéresser à quelqu'un comme lui.
Il ne referait pas la même erreur.
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Kei avait fini par aller au lit après avoir fixé le sol pendant longtemps. Il avait froid et faim, mais était surtout épuisé : il sentait la fièvre monter. La douceur de ses draps le réconforta un peu, et il fut soulagé d'être enfin en week-end. Plus de notes et de contrôles pendant deux jours. Plus besoin d'éviter Kuroo afin de sortir, et plus besoin d'attendre derrière un renfoncement pour rentrer chez lui.
Parfois, il se demandait pourquoi ce dernier le faisait autant chier. Pourquoi est-ce qu'il désirait lui parler sans cesse. Pourquoi est-ce qu'il lui faisait toujours ces foutus sourires qui lui donnaient envie de le frapper.
Il n'avait pas le droit de faire tout ça. Il devait juste le laisser tranquille afin qu'il puisse passer à autre chose.
Kei se retourna dans son lit et ferma les yeux très fort.
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Le dimanche, quand il put enfin sortir de son lit, Tsukishima décida d'aller chercher son courrier. Il enfila ses chaussures, un manteau par dessus son pyjama, puis ouvrit la porte, les yeux plissés et bouffis.
Mais alors qu'il allait faire un pas, il remarqua que quelque chose était posé devant son paillasson. Il haussa un sourcil, certain que c'était encore une mauvaise blague, mais remarqua finalement que c'était un gâteau. Un petit gâteau au chocolat, tout simple et un peu de travers, avec un mot écrit sur un papier.
Je t'ai entendu te lever, alors je le dépose maintenant. Je sais que tu ne veux pas me voir, mais manger sucré te fera certainement du bien. Tu étais malade, non ? En tout cas t'avais l'air malade vendredi.
Je suis désolé, je ne sais pas s'il est vraiment réussi, mais je crois me souvenir que t'aimais bien le chocolat, alors j'ai fait ce que j'ai pu.
Pardon pour la dernière fois.
Sur le moment, il hésita à le laisser là. Ou bien à le prendre et à aller le poser devant la porte de Kuroo. Il ne voulait pas de son gâteau. Il n'avait pas le droit de lui faire un gâteau.
Puis finalement, il se pencha en avant, les larmes aux yeux devant sa faiblesse, et referma sa porte.
Et effectivement, manger sucré lui fit du bien.
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Salut ! Voici donc une nouvelle partie, je sais qu'il ne s'y passe pas grand chose mais au moins vous savez ce qu'il s'est passé au lycée !
(Zoé, c'est pour toi bisous)
Je vous fais des bisous, n'hésitez pas à voter et à commenter pour me dire ce que vous en pensez !
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Neighbors || KurooTsuki
Fanfiction| Kuroo X Tsukishima | Fiction terminée | Quelques années après la fin du lycée, Tsukishima emménage dans un nouvel appartement pour se rapprocher de la prépa qui l'accueillera à la rentrée prochaine. Seulement il ne s'attendait pas forcément à ret...