RIPLEY ENCHAÎNAIT LES COUPS, les uns après les autres, concentrée sur sa victime, qui n'était autre que ce pauvre punching-ball qui subissait ses coups, et tous ceux des autres boxeurs (bah oui, après tout, pourquoi n'aurait-elle pas le droit d'associer une conscience à cet objet ?). Ses coups étaient puissants mais contrôlés, ses sourcils froncés sous la concentration, et elle suait comme un phoque en chaleur. Heureusement, personne n'était là pour la voir dans cet état... Quoique, en fin de compte, elle s'en fichait. Complètement. Et puis aujourd'hui, elle avait déjà offert à certaines personnes une vision d'elle peu glorieuse, en s'étouffant devant Peter, Ned et Ash, et en recrachant son morceau de sandwich en plein entre les deux yeux de son meilleur ami.
Une rage sourde envahissait l'esprit et le corps de Ripley, raison pour laquelle elle avait préféré venir ici, afin de la canaliser, séchant ainsi les cours. Après tout, c'était pour « une bonne cause », comme elle l'avait expliqué à Ash, car si elle avait recroisé Parker ou une autre personne dont le visage ne lui plaisait pas, il ou elle se serait pris son poing en pleine figure, et elle était prête à parier que le frêle Peter Parker aurait perdu sa tête sur le coup.
Un ricanement lui échappa à cette pensée. Pas qu'elle aimait la violence et détestait Parker, mais il avait le don de l'énerver et lui faire lever les yeux au ciel. Pourtant, le jeune homme ne lui avait jamais rien fait de mal, mais c'était comme ça depuis toujours. Au fond, elle l'aimait bien. Mais vraiment au fond d'elle-même, dans ce cas-là...
Décidant qu'elle s'était assez défoulée pour aujourd'hui, Ripley allait donner le coup de grâce au punching-ball lorsqu'une voix familière détourna son attention. Elle tourna la tête vers la voix, pensant halluciner, mais non, elle ne s'était pas trompée. N'ayant pas fait attention à ce qu'elle faisait, elle ne put esquiver le gros sac de boxe qui revint vers elle à toute vitesse, l'assommant et la projetant au sol. Ripley se retrouva ainsi sur le dos, à voir trente six chandelles défiler devant ses yeux. Elle posa une main sur son front, qui lui faisait affreusement mal, et lâcha un grognement, en maudissant mentalement celui qui avait causé cet accident et l'avait de nouveau mise de mauvaise humeur. Peter accourut et stoppa le punching-ball avant de s'accroupir à côté d'elle, la regardant d'un air anxieux derrière ses lunettes.
- Ripley, ça va ? Tu t'es fait mal ?
- T'en as d'autres des questions connes comme celle-là Parker ? grogna-t-elle.
- Euh... Je... Désolé, je vais t'aider à te relever.
Le garçon commençait déjà à soulever son dos avec une infinie précaution, mais Ripley le repoussa, se redressant en position assise d'elle-même.
- J'ai pas besoin de ton aide Parker, répliqua-t-elle un peu froidement. Ne me touche pas. Oh et un conseil : garde bien tes lunettes sur le bout de ton nez.
- Quoi ? Mais pourquoi ? Et tu es sûre que...
- Oh et une dernière chose ! le coupa la brune en se relevant. Si tu pouvais aussi garder ta langue précieusement rangée dans ta bouche, ça m'arrangerait. Je suis pas d'humeur là, tu vois ? Et si tu l'ouvres encore, lunettes ou pas, je te fiche mon poing dans la figure. Au moins ça m'évitera d'avoir à t'imaginer lorsque je frappe dans ce sac puisque je t'aurais déjà en face de moi...
Ses paroles avaient peut-être dépassé sa pensée, mais Ripley n'était pas du genre à mâcher ses mots, et c'était la deuxième fois de la journée que Peter la surprenait et la ridiculisait. Car bien évidemment, les boxeurs présents dans la salle n'avait rien manqué de la scène et l'avaient vue se vautrer par terre comme une débutante... Énervée, Ripley se dirigea vers les vestiaires pour récupérer ses affaires, qui se trouvaient dans son sac, dans lequel elle fourra ses gants de boxe. Peter la regarda entrer dans les vestiaires sans rien dire, ne comprenant pas pourquoi elle semblait le détester à ce point, et lorsqu'elle quitta la salle de boxe, il n'essaya pas de la rattraper, se disant que ça ne servirait à rien et que tout ce qu'il gagnerait, ce serait un poing dans la figure. Et il ne voulait pas rentrer sans lunettes, et encore moins demander à May de lui en racheter une paire, car tout d'abord, c'était cher, et ensuite, il ne voulait pas inquiéter sa tante pour rien. Alors, après avoir vu ce qu'il voulait, il sortit à son tour et rentra tranquillement chez lui, les mains dans les poches, en ne cessant de ressasser ce qu'il venait de se passer.

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Thé à la cannelle ↝ Peter Parker
Hayran Kurgu❝ Flash news, Spiderman. J'suis pas aussi douce que ton thé à la cannelle du matin. ❞ Ripley Miller ne doit rien à personne. Elle ne doit rien au monde, qui ne lui apporte que des malheurs, elle ne doit rien à la vie, qui l'accable un peu plus tous...