Magnétisme

Partie 2

En entrant dans l'amphithéâtre, il balança son sac sur le bureau, se récoltant les regards de plusieurs autres étudiants présents dans la salle. Son énervement était de plus en plus palpable mais sa fierté avait toujours le dessus sur tout le reste.

Cela faisait un peu plus d'une semaine depuis qu'il avait forcé la confrontation avec Mikoto. Ils s'étaient présentés, échangés leurs numéros et avaient parlé un peu de la formation respective qu'ils suivaient. Et les jours avaient suivis sans que rien d'autre ne se produise. La jeune femme ne le contactait pas, ne faisait aucun effort pour attirer son attention avant et après les cours et n'en faisait aucun non plus pour dissimuler les regards toujours insistants qu'elle lui lançait.

Katsuki n'avait pas à l'approcher de son propre chef. Il l'avait déjà fait et il passait son temps à lui tendre des perches qu'elle semblait faire exprès de ne pas voir.

Il voulut boire un gorgée de son café et leva la main vers le bureau en face de lui par réflexe, avant de se souvenir qu'il n'avait pas acheté son café en venant en cours. Il se mit à grimacer et ferma le poing pour l'abattre sur le bureau. C'était encore une perche qu'il tendait en vain, de toutes manières.

Il sentit l'aura de Mikoto lorsqu'elle pénétra dans la salle et il ne prit même pas la peine de lever les yeux vers elle. Une voix dans sa tête lui soufflait que si la foudroyait du regard ne fonctionnait pas, peut-être que l'ignorer changerait quelque chose. Au fond, il commençait déjà à prendre la jeune femme pour un cas désespéré et il espérait de ne pas avoir à supporter ses regards après la fin du semestre.

_Bakugou, salut !

Il arqua un sourcil avant de lever les yeux vers la jeune femme aux cheveux noirs. Elle tenait son sac en bandoulière fermement contre elle, mal à l'aise et le regard fuyant. En définitive, son comportement était assez habituel, pour ce que Katsuki avait déjà pu en voir et il était quelque peu surpris qu'elle lui adresse la parole dans ces circonstances. Il la jaugea du regard tout en posant son coude sur la table avant de soutenir sa tête dans son poing.

_Salut, se contenta-t-il de répondre.

Mikoto ne tenait pas en place et le blond devait bien admettre que son comportement l'amusait. Mais il l'agaçait en même temps. Et l'agacement prit le dessus, une fois de plus.

_Tu veux quelque chose ? Demanda-t-il sèchement.

La plupart des gens fuyaient après avoir entendu ce genre de commentaires et, pendant une seconde, il pensa en avoir trop fait. La brune allait sans doute s'enfuir après avoir fait l'effort de l'aborder mais Katsuki avait toujours en travers de la gorge la perche qu'il lui avait tendu à la fin du cours d'anglais précédent. C'était la deuxième fois qu'il faisait semblant d'oublier d'acheter son café du matin et le manque de caféine s'était bien rappelé à lui le mardi précédent.

_Euh, je... Je peux m'asseoir ici ?

Il aurait pu se mettre à sourire de manière hautaine s'il n'avait pas attendu cette question depuis plus d'une semaine.

_C'est une place libre, tu fais ce que tu veux.

Mikoto se mit à grimacer, son poing serrant un peu plus fort la bandoulière de son sac.

_C'est parce que j'ai peur de te déranger que je demande, souffla-t-elle. Au moins je m'exprime, c'est ce que tu voulais, non ? Je suis déjà assez mal à l'aise comme ça pour que tu...

_Ok, ok ! S'exclama-t-il en tapant du poing sur la table. Installe-toi ici si c'est ce que tu veux et arrête de marmonner comme ça !

Il avait fait sursauter la jeune femme à cause de son accès de colère mais cette dernière ne se laissa pas dérouter et hocha la tête doucement avant de s'asseoir à une distance raisonnable de lui. Du coin de l'œil, Katsuki vit Mikoto se mordre la lèvre avant de prendre à nouveau la parole.