Une leçon à donner

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Luis,

Je fume un joint dans mon bureau, en espérant que la drogue contenue à l'intérieur debloque une idée miraculeuse en infiltrant mon cerveau.
Il est 9h du mat' je suis défoncé et incapable de trouver une solution à nos problèmes avec les espagnols, quand quelqu'un toque à la porte.
Cela ne peut-être que Alex, mon meilleur ami et vice-pré de notre club de motard, les Angels.
Alex est le seul qui oserait me déranger dans mon bureau, je lui autorise rapidement l'accès à la pièce avant qu'il n'entre.

-On a un problème. Dit il de but en blanc. Je hausse un sourcils attendant la suite en me disant que rien ne peut être pire que mon problème actuel.
La rouquine d'en face... elle a pas l'air ravi qu'on squatte sa pelouse.

-Et en quoi est ce un problème? Je réponds.
-Elle assure qu'elle appellera les flics dans une heure. Rajoute Alex.
-Et bien c'est parfait, quand elle realisera que ces gros tas ne bougeront pas le petit doigts, elle se fera une raison.
-C'est bien ce que je pensais souris Alex, je voulais juste te tenir informé.
Il se lève et s'avance vers la porte tandis que je tente de me replonger dans la paperasse, mais juste avant de quitter la pièce il se retourne et ajoute :
-En tout les cas, je peux t'assurer qu'elle a un sacré caractère la p'tite.

Je souris à cette idée, en même temps si elle tient de la précédente propriétaire de cette maison je n'en doute pas.
Cela fait 15 ans que le club s'est installé ici, notre QG comme on dit. J'ai connu Evelyne lorsque j'étais jeune, et j'ai été particulièrement touché à l'annonce de son décès.

Nos pères respectifs à Alex et moi ont acheter cette maison et y ont créer le club de leur sang et se leurs sueur. Et c'est tout naturellement que nous avons pris le relais à leurs morts.
C'est à nous maintenant de veiller sur le bon équilibre du club, de prendre soin de nos femmes et nos enfants au péril de nos vies.

Une heure et demi plus tard toujours enfermé dans mon bureau, je profites des quelques minutes de répit qu'il me reste avant de rejoindre les invités, dans le jardin, presents pour le mariage d'un des membres du club.
Le mariage... qu'elle idée... déjà prendre une régulière est quelques chose de totalement impensable. Comment imaginé passer sa vie à baiser et vivre avec une seule femme. Qui vous prends la tête en plus.

De plus avoir une régulière lorsque l'on fait parti d'un club comme le nôtre, c'est avoir une faiblesse, l'assumer, la montrer, je ne suis pas prêt à sa.
Je met déjà ma famille en danger, inutile de rajouter du monde à l'équation.

Je me souviens encore de la douleur dans les yeux de ma mère lorsqu'on nous a appris le décès de mon père.
C'était un règlement de compte en bonne et du forme, mais la douleur pour une femme qui perd son mari reste la même, qu'il ait été un honnête homme ou non.

Le club avant tout.
Chacun d'entre nous sais à quoi s'en tenir en entrant ici, il est possible qu'on ne rentre jamais chez soit.

C'est pour cette raison que je ne m'inquiète pas lorsque j'entends un bruit de taule froissée, avec autant de monde il y'a toujours un peu de chahut à la maison. Ce qui est inhabituel par contre c'est le "oh putain" d'Alex.
Cette phrase m'incite à me lever afin de regarder par la fenêtre et je reste sur le cul quand je vois ce qui se passe devant moi.
J'y crois pas, elle aurait quand même pas fait cela, si?

Alex essoufflé, déboulant dans mon bureau sans frapper et en claquant la porte contre le mur, me fait comprendre que oui, cette petite peste vient bien d'exploser ma moto en reculant avec sa putain de voiture.

Je vais la tuer.

Je vois rouge. Très rouge. Personne n'a jamais osé toucher à mon bébé et cette petasse est rentré dedans avant de rouler dessus.
Elle va payer pour ça.

AngelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant