Chapitre 11

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HARRY:

Je ne sais plus exactement à quel moment j'ai décrété que j'étais homosexuel. Et je ne me rappelle plus non plus comment je l'ai découvert.

Il y a des souvenirs que notre cerveau enfouit et fait disparaître automatiquement de notre mémoire car ils sont trop douloureux pour être accepté à l'instant présent.
Mais parfois, ils refont surface des mois voire des années après, quand on a acquis une certaine maturité et que nous sommes fin prêt à accepter une vérité qui fait mal.

Je pensais être prêt à accepter et assumer ma différence quand des flashs distincts m'ont envahis, mais je me trompais lourdement.
Il faut savoir passer outre les remarques, les critiques et le regard des autres, et c'est quelque chose que j'ai toujours eu du mal à faire. Je suis de nature timide, et il y a certaines choses qui ne changent jamais.

Quand j'ai prononcé cette phrase composée de seulement trois petits mots, j'ai été frappée par l'adrénaline comme quand vous buvez de l'alcool et que vous pensez avoir une merveilleuse idée. Mais quand les effets se dissipent, vous vous rendez compte que vous avez foiré, et c'est difficile de se rattraper quand on a lourdement dérapé.

Je n'aurai jamais dû dévoiler un tel secret à Malefoy, à mon pire ennemi.
Hermione devait être la première, parce que c'est ma meilleure amie, parce qu'elle m'aurait adressé un sourire avant de replonger dans sa lecture sans plus se soucier de mon annonce.
Quand à Ron, il se serait levé, puis m'aurait évité pendant quelques jours, avant de venir s'excuser d'avoir agit comme un con et me taperait dans le dos fraternellement.

Ce sont eux qui méritaient de recevoir cette information et pas ce crétin décervelé qui a déplié ses jambes devant moi pour se mettre debout, et me surplomber de toute sa hauteur.

- Pour la dernière fois, Potter, sors de mon dortoir. Personnes n'aime les tapettes ici.

Il tend son bras et pointe son index en direction de la sortie d'un air sévère. Et j'obéis, docilement, je m'engouffre dans les escaliers en reniflant.

Je côtoie Drago Malefoy depuis 5 ans, et de toutes les insultes qu'il m'a balancé à la figure, c'est bien la seule qui m'est suffisamment atteint pour que des larmes déferlent sur mes joues.

« Personne n'aime les tapettes ici »

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DRAGO:

En vérité, j'ai rien contre les gays (J'ai d'ailleurs, toujours soupçonné fortement que Théo l'était) mais j'ai quelque chose contre Potter depuis toujours et j'ai seulement frappé là où ça fait mal.

(Mentalement évidemment, sinon je lui aurait donné un violent coup dans les couilles.)

Que voulez-vous, c'est dans ma nature d'être méchant.

Pourtant, depuis le départ précipité de Potter, je n'arrête pas de faire les cents pas dans le dortoir, en me rongeant les ongles. Un vilain tic que j'ai attrapée à cause de Daphné.

- Drago, tout va bien ? Demanda une voix masculine provenant du couloir.

Je m'arrête et tourne la tête en direction de la sortie . Parker se tient à quelques centimètres de l'entrée, appuyé contre le mur le plus proche.
Qu'est-ce que ce tocard vient foutre ici ?

Eh Potter, tu dors ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant