Eh Potter, tu dors ?

Chapitre 12

Et encore une fois, Drago Malefoy se sentait triste.
Mais cette fois-ci était plutôt particulière. Il n'avait pas du chagrin à cause de ses parents, d'une mauvaise note, ou d'un match de Quidditch que Serpentard avait perdu.

Il était triste mais il ne savait pas exactement pourquoi.

En seulement quelques minutes, Parker lui avait révélé que sa petite-amie était une allumeuse ne valant sûrement pas mieux que sa petite sœur, qu'il s'appelait lui aussi Drago, qu'il avait jadis eu un soupçon d'admiration pour lui, mais surtout qu'il était une pourriture.

C'était précisément le mot que l'autre adolescent avait employé.
Malefoy s'était mainte fois fait traiter de connard, d'imbécile, de fouine voire même de débile mental, mais tous ces surnoms plus gentils les uns que les autres remettaient son intelligence en cause.
Alors que pourriture insinuait que son caractère - ce qui faisait qu'il était Drago Malefoy- était putréfié, quelque chose en décomposition.
Il se sentait donc pourri jusqu'à la moelle et recommençait à observer le plafond et les taches de moisissures qui le decorait.

Il s'était donc remis en cause. Et oh diable, ça faisait mal de se dire qu'il n'était peut-être pas aussi parfait que ce qu'il croyait.
Son cerveau était en ébullition, et les questions fusaient.

Est-ce que je devrais m'excuser ? Est-ce que traiter Potter de tapette était mal ? Est-ce que je suis malade, pour penser de tels choses ? Est-ce que je suis pourrie ? Est-ce que traiter Potter de tapette était mal ?

Il se posait surtout des questions sur la sois-disant homosexualité de Harry. Le sauveur n'était pas sensé sortir avec Ginny Weasley ?
Tapette, c'était une si méchante insulte ?
Drago n'en savait rien, ses parents ne lui avaient pas forcément appris le respect et ses amis et lui ne parlaient pas de ce genre de choses.

Le Serpentard connaissait la signification exacte de bon nombres d'insultes car il avait l'habitude que les autres élèves l'affublent de ceux là, mais jamais au grand jamais on ne l'avait traité de tapette et donc jamais au grand jamais il ne s'était intéressé à la définition exacte du mot.
Et puis, il est vrai que le sang-pur ne s'était jamais vraiment intéressé à ce qui touchait de près ou de loin à l'homosexualité.

Enfin, une fois Drago avait embrassé un mec.

Mais c'était pour un jeu entre Serpentards, puis c'était Blaise. Et Zabini est un garçon complètement hétérosexuel, tout comme moi d'ailleurs !

Enfin, ça m'arrive d'observer les autre joueurs dans les vestiaires de Quidditch mais c'est de la curiosité.
Et avec Blaise, ça n'avait duré à même quelques secondes le temps qu'il s'éloigne en rigolant nerveusement.
Ça ne ne représente rien.

Pourtant, Drago n'était pas sur d'être lui même convaincu. Après le baiser, la scène avait tournée et retournée dans sa tête, l'empêchant de trouver le sommeil alors que le métis était clairement passé à autre chose.
Il enfoui sa tête dans son oreiller.

Sauf qu'entre temps, j'avais bien aimé.

Il mordit de toutes ses forces dans son oreiller pour éviter d'hurler de rage.

Et j'ai plus jamais ressenti ça en embrassant des filles.

Le garçon délaissa son coussin pour frapper sa tête contre le matelas, espérant se résonner.

Elles embrassaient mal, c'est tout.

Pourtant, il était de moins en moins persuadé qu'il se disait la vérité et son cœur tambourinait si fort dans sa poitrine qu'il avait l'impression que des licornes galopaient à toutes vitesses à l'intérieur.
Il ne cessait d'avoir des flashs du moment où ses lèvres avaient rencontrées celles d'un autre garçon et il se surprit à sentir une chaleur sur ses joues pâles.

Merlin, je rougis.

Il plaqua ses mains sur ses pommettes pour essayer d'atténuer le feu ardent qui brûlait sur son visage.

Mais pourquoi je rougis ?

Le Serpentard laissa échapper un râle d'exaspération et décida qu'il était temps pour lui d'arrêter de faire un blocage dans son esprit. Il fallait qu'il s'avoue les choses à lui même au lieu d'essayer de trouver des excuses bidons ou se dissuader alors que les réponses étaient parfois évidentes.
Il se tourna et se retourna dans son lit, en mordant sa lèvre inférieur jusqu'au sangs.

Je vais me faire tuer par mes parents. Je vais me faire tuer par mon père et ma mère va me déshériter. Bye bye la vie, bye bye la fortune.
Il y a un truc qui cloche chez moi. Je devrais aller consulter à Sainte Mangouste et demander un remède anti homosexualité. Un genre de répulsif qui me garantirait une espèce d'immunité contre cette attirance absurde.
Mais en même temps... C'est peut-être pas un virus que j'ai attrapé à cause de Potter !C'est peut-être héréditaire !
Mais qu'est-ce que je raconte, mon père est pas gay, et ma mère absolument pas lesbienne. Ou alors ils ont eu des aventures louches avec des personnes du même sexe auparavant.
Je me disais bien que papa regardait d'un drôle d'air Arthur Weasley.

AAAAAH MERLIN, je ne veux pas savoir ce que père a fait à la carotte. Enfin si, c'est intéressant, comment est-ce que les homos font pour... Ah. Par cet endroit là. Super glamour.
Comment est-ce que les mecs sont sensé se mettre d'accord pour savoir lequel des deux se fait embroché ? Je devrais demandé à Parker ou à Potter.
Non, je ne vais rien demander à Potter. Surtout pas des détails sur sa vie sexuelle. Je viens d'imaginer cet imbécile dans une situation plutôt...Gênante. Oui c'est le mot, parce qu'en soit c'est pas si dérangeant que ça.

Serais-je  en train de fantasmer sur ce crétin de Gryffondor ?
Nan, pas du tout. Enfin si, un peu.

Sans qu'il s'en rende compte, Pansy était rentré dans le dortoir durant son moment d'inattention et venait de s'agenouillait près du lit de Drago.
- Eh vieux, l'appela-t-elle en saisissant sa main pour qu'il sorte de sa transe, c'est moi. C'est Pansy.

Le simple contact physique de la jeune fille suffisait pour le faire revenir à la réalité.
- Pansy ?
- Oui comme Pansy Élisabeth Parkinson.

Le garçon secoua la tête d'un air désespéré.
- Je sais qui tu es, j'ai pas perdu la raison à ce point.
- Tu as suffisamment perdu la raison pour avoir mit Parker en furie et qu'il grogne contre tout le monde. Daphné a proposé de planter un panneau ATTENTION CHIEN MÉCHANT devant le fauteuil où il râle.

Eh merde.

- Et après ça, il a menacé Daphné de révéler quelque chose si elle ouvrait encore sa grande gueule, mais j'étais pas suffisamment prêt pour entendre toute la conversation, zut.

Elle se mordit la lèvre.
- De révéler que c'est une perverse allumeuse ?

Pansy ne semblait pas comprendre de quoi Drago voulait parler, elle devait penser qu'il délirait.

- Laisse tomber.
- Tu comptes déprimer toute la journée ou sortir un peu ?
- Déprimer.
- Super programme. Déprimons ensemble !

Elle déplia se longues jambes et s'allongea sur le lit à côté de Drago, le forçant à se décaler pour lui laisser de la place.

Ils restèrent un long moment silencieux, où seuls le bruit de leurs respirations signalaient qu'ils étaient encore en vie.
Les deux hésitaient à confier quelque chose à l'autre, mais aucun n'osait prendre la parole, ou interrogeait l'autre.
Finalement, n'en pouvant plus, ils se lancèrent.

- Je me suis réconcilié avec Théo.

- Je crois que je suis attiré par les garçons.

Chapitre un peu en avance :)
Parce que demain je rentre en France (10h de train, 3h30 de voiture 😭) et c'est donc impossible pour moi de poster ce jour là.