La Porte des Cendres (BL)

Scène 35 : First time

    Mon corps brûlait. Je n'avais pas d'autres mots pour décrire la sensation qui parcourait mes veines, mes muscles, tous mes membres. J'avais l'impression que la chaleur allait me consumer - sans mauvais jeu de mots - mais je m'en fichais. Je m'en fichais royalement, parce que j'étais dans les bras de mon amant, un amant sauvage et visiblement en manque vu la sauvagerie de ses baisers et de ses caresses. Je ne savais plus où donner de la tête, alors je laissai simplement mon désir dicter mes mouvements.

   Je fis glisser mes mains sur son torse puissant puis, une fois à sa taille, j'agrippai le bord de son t-shirt qui flattait ses muscles et le lui retirai fébrilement. Nos bouches se retrouvèrent instinctivement, alors que je détachai la boucle de sa ceinture. Avant que je comprenne ce qu'il se passait, nous étions tous les deux simplement en sous-vêtements, et allongés sur mon lit, Ward me surplombant, son poids pesant délicieusement sur moi.

   Ses mains plongèrent dans mes cheveux, les tirant doucement et m'arrachant un gémissement, puis descendirent vers mon visage, mon cou, mes tétons, qu'il tritura sournoisement, les pinçant de l'index et du pouce. Je lâchai un halètement sonore, me tortillant sous le feu que provoqua ses caresses. Ses paumes descendirent ensuite vers mon ventre, malaxant mes flancs puis mes hanches, alors que sa bouche divine s'était posée sur ma nuque, suçant la peau de mon cou et laissant une traînée de baisers qui me rendirent doucement mais sûrement fou.

   - Ward... S'il te plaît...

   Je le suppliai... De quoi? D'accélérer? Ralentir? Aller plus loin ou, au contraire, faire durer le plaisir? Je ne le savais pas moi-même. Je voulais le sentir sur moi, en moi, de toutes les manières possibles. De toute ma courte vie, je n'avais jamais ressenti ça pour quelqu'un. Jamais. J'étais un éternel solitaire, et j'étais trop concentré sur mes études et mon boulot pour me concentrer sur une éventuelle relation - surtout que je n'avais jamais trouvé quelqu'un qui m'avait tapé dans l'œil. Et, aujourd'hui, j'avais trouvé une personne qui avait le pouvoir de me rendre vulnérable et tremblant de désir.

   Et j'adorais ça.

   J'entendis Ward ricaner, sans doute satisfait de l'effet qu'il avait sur moi, alors que son visage descendait, plus bas, toujours plus bas. Sa bouche frôla mon ventre, puis mon nombril, me donnant des frissons, alors qu'il me retirait lentement mon boxer, qu'il jeta plus loin dans la chambre. Il se redressa ensuite, et je me sentis immédiatement glacer sans la chaleur de son corps. Il retira également ses sous-vêtements, tout en me fixant tout le long de l'opération, d'un regard si érotique que je sentis mon sexe vibrer d'impatience. Ward empoigna son propre sexe, puis fit des mouvements lents, se mordillant la lèvre et serrant ses cuisses contre mes hanches.

   - J'ai tellement attendu ce moment, susurra-t-il en se penchant vers moi, sans cesser ses mouvements de va-et-viens.

   Merde, il était vraiment sexy. J'avais du mal à respirer, des bouffées de chaleur et j'avais l'impression d'être au bord de la perte de contrôle. Soudain, Ward se pencha par-dessus le lit, tandis que je fermai les yeux, tentant de me calmer, en vain. Lorsqu'il se releva, il tenait dans un main un préservatif ainsi qu'un petit récipient contenant sans doute du lubrifiant. Je haussai un sourcil.

   - Tu avais déjà prévu tout ça? Et si j'avais refusé tes avances?

   Ce fût à son tour de hausser les sourcils.

   - Comme si tu pouvais te refuser à moi.

   Je pouffai légèrement, car essoufflé, devant son arrogance. Il avait néanmoins raison, je n'aurais jamais pu refuser de sentir son érection massive en moi. Et à ce propos...

   - Et dire que je vais devoir accueillir ça (je montrai son entrejambe du doigt) pour ma première fois.

   Il s'interrompit soudainement, alors qu'il appliquait du lubrifiant sur lui, après avoir enfilé le préservatif.