Mia Bakugou

Chapitre 4

Katsuki poussa la porte de la pizzeria et fit retentir la cloche. Il se présenta au comptoir comme client et un employé au cheveux noirs lui annonça que ce n'était pas encore prêt. Le blond l'arrêta alors qu'il allait repartir. Son insigne indiquait son nom. Hanta Sero.

- Quand j'ai appelé tout à l'heure, on m'a dit que ce n'était pas livré par manque de personnel. Je cherche un travail, peut-être que ça pourrait dépanner ? demanda Katsuki sans la moindre trace de tact.
- Heu... Et bien ce n'est pas moi qui gère ce côté-là mais je peux poser votre candidature pour le gérant. Vous avez un document ?

Pour seule réponse, Katsuki sorti son CV qu'il avait plié en trois. Sero le pris et disparu derrière une porte. Le blond attendit son retour. Et alors qu'il attendait, une femme se posa à sa droite. Il ne l'a voyait pas bien et n'osait pas la fixer. Mais elle semblait exténuée. Katsuki tourna un peu les yeux vers elle, discrètement.

Elle était plutôt de taille moyenne, ni trop petite, ni trop grande. Ses cheveux bruns bouclés étaient attachés en petite queue de cheval à la naissance de sa nuque. Il n'arrivait pas à bien voir son visage.

Sans prévenir, elle tourna la tête vers Katsuki. Ce dernier détourna vivement le regard, gêné. Depuis quand était-il gêné devant une femme ? Il n'y fit pas plus attention ; Sero venait de revenir.

- J'ai déposé votre CV et le gérant a pris vos coordonnées. Il devrait vous recontacter dans peu de temps. Merci de proposer, ça devenait un peu trop compliqué à gérer. Peut-être que ça va changer si vous êtes pris !
- J'espère l'être oui.

Katsuki attendit encore un peu que Hanta mette sa pizza dans un carton. Il fit la même chose avec une autre. Il posa les deux cartons sur le comptoir, l'un en face de Katsuki, l'autre devant la femme. Il paya et parti sans plus de cérémonie.

***

Quand il entra dans son appartement, pizza en main, la première chose qu'il entendit fût un cri de joie féminin. Bon au mois, Mia était encore en vie. Point positif. Il fit un pas dans la cuisine et jeta la nourriture sur la petite table avant de se diriger vers le salon où Mia et Eijiro jouaient au Uno. La petite sourit en voyant son père.

- Papa ! J'ai gagné tois fois et j'ai pas pedu ! Je suis top fote !

Elle abandonna son jeu pour se jeter dans les bras de Katsuki.

- Tu es une championne !
- On mange la pidda ?
- Une championne qui perd pas le nord...

Comme réponse, elle lui fit un grand sourire innocent et regarda derrière la tête de son père.

- Eiji' viens !

Le rouge sourit légèrement sans que Katsuki le voit et les suivis. Mia tira une chaise pour Eijiro avant de s'assoir sur une autre chaise. Katsuki posa la pizza devant le nez de son invité en lui demandant de la couper. Ce qu'il fit pendant que le blond attrapait une assiette pour Mia. Il lui coupa une part en petit morceaux et lui donna un par un. Eijiro ne mangeait rien.

***

Quand Mia eu finis sa part, Katsuki alla la border avant de revenir à la cuisine où il trouva Eijiro sur son téléphone, un petit air triste sur son visage.

- Oï ! lança le blond. Ça va pas ?

Eijiro leva la tête vers lui éteignant rapidement son appareil. Katsuki fronça les sourcils.

- Oui, oui... Ça va.
- C'est vrai ?
- Katsuki, je sais que tu en as rien à foutre en réalité alors fait pas semblant juste parce que ça fait huit ans que l'on s'est pas vu...

Kastuki s'assit à sur la chaise à côté de celle de son ancien ami et écarta les restes de pizza de sa vue.

- Tu sais, en huit il se passe beaucoup trop de choses et maintenant que nous nous sommes revu, et aperçu que nous sommes voisins, il y a de fortes chances que l'on se croise souvent. D'ailleurs, ça fait un an que je vis ici avec Mia et on t'a jamais croisé avant, pourquoi ?

Eijiro baissa la tête, évitant de croiser le regard de Katsuki.

- Je... J'étais parti vivre ailleurs.

Il se tue et aucun des deux ne pris de nouveau la parole. Au bout de cinq minutes, Eijiro déclara, légèrement mal à l'aise :

- Mia est adorable. Je n'aurai jamais pensé que tu aurai un enfant un jour. Tu as toujours dit que tu n'en voulais jamais...
- Mh. J'ai changé d'avis.

Katsuki préféra rester vague sur ce sujet. Il ne voulait pas qu'Eijiro sache de suite la vérité avec Mia. Ils venaient de se retrouver, ils avaient perdu la confiance qu'ils avaient bâtis l'un envers l'autre. Seulement, Eijiro, lui, ne voyait pas les choses de cette façon.

- Et sa mère ?

Le blond se crispa immédiatement. Ses ongles lui rentraient dans la peau de ses paumes et les bouts de ses doigts, blanchit tant il serrait ses poings. Il ferma les yeux.

- Elle... est partie il y a longtemps.
- Mais elle donne bien des nouvelles à sa fille ! Non ?
- Non.
- Que... Mais c'est quelle genre de pute ça ?

Katsuki ouvrit un œil en direction du rouge. Finalement, il n'avait pas besoin d'en dire plus, juste cela suffisait. 

La discussion dériva sur des sujets plus légers et chacun se mit à parler un peu de sa vie. Katsuki avait appris que Eijiro avait ouvert une salle de sport dans la ville voisine et qu'il dirigeait l'ensemble de l'enseigne. Le blond n'était pas vraiment surpris et il en félicita même. Mauvaise idée. Cela gonfla l'ego d'Eijiro qui se mit à se vanter, souvent rattrapé par le blond qui lui donnait de petits coups quand il s'emportait trop. La tension présente en début de soirée avait disparue. Le rouge avait finis par dévoiler la raison pour laquelle ils ne s'étaient pas croisé en un an alors qu'ils étaient voisins.

- Ça faisait cinq ans que je sortais avec une fille et deux ans que j'étais parti vivre chez elle. Et elle m'a quitté la semaine dernière. Je n'avais annoncé au proprio de l'appart que j'étais parti et heureusement, parce que me revoilà.  

Vers minuit, Eijiro rentra chez lui. Avant de refermer la porte sur le rouge, Katsuki lui donna son numéro au cas où il aurait besoin de quelque chose. Eijiro le prit et lui sourit. Il rentra ensuite chez lui, sans plus de cérémonie.

***

- Donc, tu auras tes horaires demain le temps que je finalise le tout. Et normalement, tu pourras commencer à travailler d'ici deux jours.

Katsuki n'en revenait pas. Il venait de passer son entretien d'embauche et le patron de la pizzeria l'avait pris. Après plus de trois ans de recherches, il avait enfin un travail. Vu de l'extérieur, Katsuki affichait un visage neutre mais en réalité, il était aussi joyeux que quand Mia a fait ses premiers pas.

Le problème maintenant, c'était s'il allait travailler en soirée ou non. Et si c'était le cas, qui allait garder Mia le soir ? Katsuki pensa a Eijiro mais il ne voulait pas lui imposer cette tâche. Et ce fut la même chose pour sa mère. Mitsuki ne pouvait pas faire le trajet chaque soir...

Hmm non. Il ne devait pas y penser maintenant. Il n'avait pas encore son planning alors il n'allait pas faire de plan comme ça, il allait improviser le moment venu.