Mia Bakugou

Chapitre 19

La matinée achevée, le repas de midi englouté et les 15h annonçant la fin de journée d'école retentis, les écoliers rentraient peu à peu chez eux.

Izuku rangeait ses affaires a toute vitesse pour éviter de croiser Toga. Cette dernière lui avait collé aux basques le reste de la journée. Mais particulièrement lors du déjeuner.

Pour lui échapper, Izuku avait fuit dans les toilettes et Toga l'avait cherché pendant une demi-heure.

Maintenant, elle allait pouvoir rentrer chez elle en paix. Enfin, presque.

Une petite main lui aggrippa le bas du tee-shirt et le lui tira.

- Todoroki-sensei ? appela Mia de sa petite voix. Je ne sais pas où se trouve le club de lecture...

"C'est vrai... J'avais oublié ça aussi..."

- Je finis de ranger mes affaires et je t'y emmène. C'est un autre professeur qui s'en charge mais tu verras, c'est quelqu'un de très carré mais très gentil. Tu l'as peut-être déjà croisé...

Mia haussa les épaules et lâcha Izuku le temps qu'elle range ses derniers trucs.

Elle s'accrocha de nouveau quand Izuku se redressa, son sac sur les épaules.

Ensemble, elles se dirigèrent vers l'une des deux salles de repos de l'école. Elle était principalement utilisée pour les travaux manuels ou pour la récréation quand il pleuvait.

Izuku tira la porte coulissante pour tomber sur une dizaine d'enfants en train d'écouter les consignes d'Iida.  Toutes les têtes se tournèrent vers elles et Mia se colla un peu plus à Izuku, se cachant du mieux qu'elle le pouvait.

Izuku sourit légèrement à Iida avant de s'agenouiller devant la petite blonde et de la rassurer un peu.

- Vous voulez bien rester avec moi ? demanda Mia à la femme. Au mois cette fois...
- Juste pour cette fois. 

Le visage de Mia se fenda d'un immense sourire. La petite la remercia et suivit Izuku qui s'asseyait sur une chaise, près d'un groupe d'enfant. Un peu réticente à faire de même, Mia préféra s'asseoir un mètre plus loin, pas trop éloignée d'Izuku mais assez des autres.

Elle sortit de son sac un petit roman qu'elle posa sur ses jambes. Elle sortit ensuite un deuxième livre, un peu plus épais et déjà entamé de trois quart. Reprenant silencieusement là où elle s'était arrêtée, Mia se laissa plonger dans son histoire, laissant bouche bée Izuku, qui visiblement, ne s'attendait pas à voir ça. 

***

L'heure se passa relativement bien malgré les quelques distractions des enfants qui n'écoutaient pas et le manque de participation de Mia.

Elle avait passé tout son temps à livre son livre. Elle l'avait même terminé et commencé le deuxième.

Les enfants quittèrent la salle en courant ou en se racontant des anecdotes plus ou moins farfelues.

Quand Mia eut finalement trouvé le courage nécessaire pour arrêter sa lecture et quitter son monde, elle rangea ses affaires et quitta sa salle, suivant le mouvement. Comme à son habitude. 

Cette fois-ci, au lieu de se rendre au travail de son père, Mia rentra directement chez elle. La route n'était pas dangereuse mais elle était tout de même sur ses gardes. Plusieurs fois, Katsuki lui avait répéter des scénarios qui pourraient être vrais et qui pouvaient tombés et sur elle, et sur d'autre. Loin de là, elle n'était pas idiote.

De ces petites jambes, elle flânait le long des trottoirs passant tantôt devant de belles maisons, tantôt dans des jardins et parcs. 

Chaque jour, lorsqu'elle rentrait à pied, une petite boutique lui faisait de l'œil. Quand elle n'avait pas vraiment le temps d'y jeter un coup, elle s'arrêtait simplement devant la vitrine. Mais quand le temps et la curiosité étaient au rendez-vous, elle entrait et y faisait le tour, découvrant les nouveautés reçus et les article mainte fois vus et revus. 

La personne qui tenait cette boutique était une dame dont les reflets de l'âge effleuraient son visage. Elle vendait de tout et du n'importe quoi. Le plus souvent, elle-même indiquait à Mia les nouvelles choses et ce qu'elle aimait parmi ses articles. 

Cette fois-ci encore, Mia entra et salua la madame avant fermer les yeux quelque secondes et de s'évaporer. Dans l'esprit de cette petite fille, cette boutique devenait l'un des plus beaux endroits dans le monde. Gorgé de multiples trésors tout aussi précieux les uns que les autres. 

Chacune des odeurs, chacun de ses toucher, chaque ressenti lui arrivait chaleureusement, comme une sorte de sentiment que Mia n'avait jamais ressenti. Cette boutique, autant que ses livres, l'envoyaient dans un univers où seule Mia en est la Reine. 

Mais les adultes ne comprenaient pas tout ça. Eux ne vivaient pas leur vie comme il le fallait. Ils ne prenaient pas le temps de fermer les yeux en entrant quelque part et d'y percevoir ce qui les entourait comme Mia le faisait. Et c'était bien dommage. 

A l'école, les autres enfants ne comprenaient pas non plus. Ils refusaient toujours d'essayer de partir dans un autre monde où ils en sont le maître et où ils tirent les ficelles de leur imagination comme ils pouvaient l'entendre. Les enfants de sa classe ne comprenaient pas Mia et elle ne les comprenait pas en retour.

Elle aimait rester dans son monde, à l'abri de tout, entourée de livre remplis de choses à apprendre, à découvrir, d'histoires qui gonfleraient encore plus son imaginaire. Elle se voyait vivre dans ce monde. Juste elle, et son père. 

Lui aussi faisait parti de son univers. Il avait toujours fait du mieux qu'il pouvait même s'il évitait de lui montrer. Pourtant, Mia savait. Parce qu'elle n'était pas idiote. Et elle avait compris également que si lui, faisait le meilleur pour elle, alors à son tours, elle devait faire le meilleur pour lui.  

C'était en parti grâce à lui que Mia se trouvait dans ce monde aux mille couleurs, aux mille visages, aux mille personnalité. Et elle ne pouvait qu'être reconnaissante envers lui. 

Même si d'un côté, elle savait qu'il ne lui disait pas tout la concernant. Elle voulait le savoir, elle le devait. 

Arrivée enfin à sa maison après une dizaine de minutes en quittant la boutique, elle referma la porte derrière, doucement. 

Dans le salon, assis sur le canapé et à moitié endormi, Katsuki luttait contre sa fatigue. En voyant ça, Mia se dit que c'était sûrement plus difficile qu'elle se l'imaginer. 

Maintenant, c'était à elle de gérer.