Mia Bakugou

Épilogue

Mia s'était redressée. Elle se trouvait là, devant celle qu'elle avait considéré comme son amie depuis l'âge de neuf ans. Aya de tordait les doigts, nerveuse tandis que le moral de la blonde descendait lentement.

Elle réalisa une chose qu'elle n'avait pas remarqué trois mois plus tôt. Peut-être que ça allait jouer un rôle plus tard mais pour l'instant, elle ne fit rien, attendant qu'Aya commence. Ce qu'elle fit après avoir soufflé un bon coup, comme pour se donner du courage.

- S-Salut... Il... Il faut que je te parle Mia. A propos de plein de trucs.

La blonde fronça les sourcils alors que l'autre levait la tête vers elle.

- Je n'ai plus rien à te dire, répondit Mia d'un ton sec. Tout ce dont tu devais savoir, je te l'ai déjà dit. Tu ne l'as sûrement pas lu mais je ne me répéterai pas.
- Alors laisse-moi au moins parler, simplement... Écoute-moi.

Mia ne répondit rien et Aya le pris pour une affirmation.

- Je... commença-t-elle. Je suis venue m'excuser. Peut-être que tu n'en a rien à faire, ce que je comprends parfaitement. Je n'aurai pas dû te faire subir tout ce que je fais. Je n'aurais pas dû te tourner le dos. Je savais très bien que tu étais mal après ma réaction, complètement disproportionnée et je n'ai rien fait. J'ai mis beaucoup de temps à réaliser, trop même, et j'aimerais me racheter. Je viens ici depuis deux mois pour te raconter tout ça mais tu ne venais plus. J'av-
- J'étais en France.

Quelque peu surprise de l'intervention de la blonde, Aya se tut quelques secondes. Elle réfléchissait rapidement sur le pourquoi tu comment. Elle avait remarqué que Mia avait changé. Déjà, elle avait littéralement grandi, ça se voyait mais elle avait aussi pris en confiance et en assurance. Aya se sentait toute petite, inférieure face à elle. Peut-être était-ce à cause de la France ? Combien de temps était-elle partie là-bas ? Qu'est-ce qu'elle avait vécue ? Une multitude de questions sans réponses se bousculèrent dans son esprit et elle se figea. Elle se figea parce qu'elle avait réagit trop tard ; et elle l'avait parfaitement compris.

Mia repris la parole avant elle :

- Tu avais trois ans pour me dire ça. J'ignore si tu as finis ou non mais je m'en fous.
- Je...
- Je vais te dire un truc qui n'a rien à voir. J'étais en France encore hier et ce, depuis trois mois. Si avant je cherchais par n'importe quel moyen de me faire pardonner, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Partir m'a fait réaliser à quel point je perdais mon temps. Et tu veux savoir ? A aucun moment tu as effleuré mon esprit. J'ai tellement été dépitée par mon propre comportement mais je n'ai pas vu ce qu'il fallait. En France, on me l'a fait réaliser. Il faut croire que je vivais ton rejet comme une rupture. J'ai dis ce que j'avais à dire, que tu l'as lu ou pas ne change rien à mon soulagement. Aujourd'hui, je vais bien et ce n'est pas grâce à toi.

Pendant tout son discours, Mia n'avait pas sourcillé. Elle pensait ce qu'elle disait, elle avait enfin trouvé comment faire. Comment il fallait s'y prendre pour dire ce qu'on porte sur le cœur. Elle avait trouvé une certaine confiance en elle. Après trois ans à chercher, il avait fallut qu'un voyage, l'année de sa terminale pour trouver.

Aya ne disait plus rien. Les paroles qu'elle entendit lui traversèrent le cœur tant elles étaient blessantes mais elle savait très bien qu'elle les méritait. C'était définitif, Mia avait changé. Peut-être était-ce une bonne chose.

- Je comprends, annonça Aya en fermant les yeux, la tête baissée. Dans ce cas, merci d'avoir au moins écouter ce que j'avais à te dire. Et je suis désolée, si ça t'a fait perdre ton temps.
- Merci à toi d'avoir eu la patience de m'attendre.

La brune sourit. Mia s'avança vers elle et posa ses sacs au sol avant de la prendre dans ses bras. D'abord surprise, Aya se figea un instant avant de le lui rendre. Elle n'eut pas de difficulté à poser son menton sur l'épaule de la blonde, celle-ci étant plus grande d'au moins dix centimètres. Elles restèrent enlacées ainsi pendant de longues minutes avant que Mia y mette fin. Elle prit le visage d'Aya entre ses mains et déposa ses lèvres sur son front.