Chapitre 28

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Mia : Salut Aya-chan, si j'ai encore le droit de t'appeler ainsi... J'ai essayé de t'appeler mais tu ne répondais pas. Certes, j'aurai préféré te dire ça à haute voix et pas par message mais visiblement, tu n'es pas du même avis. Je voulais m'excuser. Pour ce qu'il s'est passé la semaine dernière. Avec le recul, je me rends compte que j'ai pas très bien agis mais je pense toujours ce que je t'ai dis. Tu n'imagines pas à quel point, ça a été difficile pour moi de t'en parler mais encore plus quand tu m'as répondu. J'ai essayé de te parler aussi au collège mais tu me fuyais. Tu sais, je suis toujours moi. Je ne suis pas malade et je ne mords pas encore. Ton comportement me blesse énormément, mais en même temps, je le comprends. C'est pas facile, ni pour toi, ni pour moi. Et pourtant, tu restes tout de même ma meilleure amie en premier lieu. Est-ce que c'est toujours  possible ? Je suis encore sincèrement désolée, pour tout.

Mia appuya sur le bouton envoyer, les mains tremblantes. Elle avait écrit et réécrit au moins une bonne dizaine de fois son message, cherchant les mots exacts. Elle aurait voulu faire mieux mais elle ne trouvait pas comment. Toute les deux secondes, elle allumait l'appareil, guettant l'arrivée d'une réponse. Sa correspondante avait lu son texte. C'était écrit. Cependant, elle ne répondait pas, les minutes passaient extrêmement lentement et elle ne répondait pas.

La blonde souffla longuement. Heureusement que Katsuki était déjà parti chez Eiji', elle ne voulait pas qu'il la voit dans cette état. Il allait lui faire passer un interrogatoire digne d'un flic dans une série policière et elle n'aurait pas pu trouver d'échappatoire.

Finalement, alors que le stresse la consommait toujours un peu plus, une vibration répétitive la sortie de sa rêverie. A la vue du nom de la personne, par pur réflexe, elle cria et envoya son téléphone loin d'elle, comme s'il lui avait brûlé les doigts.

- Merde ! Quelle conne !

Elle se leva précipitamment pour le récupérer. Il sonnait toujours par chance. Fébrilement et sans trop réfléchir, elle décrocha.

- A-Allô ?
- Bakugou, ne m'appelle plus Aya-chan. Tu n'en n'a plus le mérite. J'ai a te parler moi aussi, alors écoute jusqu'au bout ok ?
- Oui... répondit-elle d'une petite voix face au ton sec de son, amie ?
- Je sais pas si tu te rends compte de ce que tu m'as fait. On était, comme tu la déjà dis, meilleures amies mais c'est tout ! Rien d'autre. Et c'était complètement débile de faire ça. Ça ne se fait pas ! Il n'y avait personne et heureusement, tu imagines ce qu'on aurait pu penser ?! Je serai quoi moi, à l'heure actuelle ?! Tu... Je t'apprécie énormément mais tu es allée trop loin, au-delà des limites qu'on n'est pas censés franchir. C'en ai trop pour moi aussi. Je suis désolée, mais je préfère que l'on coupe les ponts.
- Attends ! Tu, tu peux pas faire ça, j-j'ai personne à part toi. Si tu pars je me re-
- Bakugou, tu n'as jamais pensé que le problème ne venait pas des autres, mais de toi ?

A l'entente de cette question, Mia eut l'impression que le monde autour d'elle c'était figé. Même les grains de poussière, visible grâce au soleil s'étaient arrêtés, comme s'ils avaient peur de faire trop de bruit.

- C-comment ça ?
- Des fois je me demande ce qu'il se serai passé si je n'étais pas venue te voir. Les autres élèves de la classe en primaire disaient que tu étais une intello, toujours le nez dans un livre et sans aucune personnalité. Je n'y ai pas cru et je suis allée te parler. Je me suis forgée un avis propre sur toi et j'en étais contente. Mais si je n'étais pas venue, tu aurais fais quelque chose de différent ?
- Je savais pas qu'ils disaient ça de moi...

Mia sentait le rouge lui monter aux joues tant elle avait honte. Elle n'aimait pas que les gens parlent dans le dos des autres pour les critiquer. Sa voix commençait à tremblait mais elle essayait de la métriser, tout comme les larmes qui menaçaient de couler. Elle ne voulait pas que sa détresse soit reconnaissable. Même par téléphone.

- C'est ce que tout le monde pense de toi Bakugou, poursuivit Aya. Mais ils ne disent rien parce qu'ils ne savent rien de toi. Les coups de pute ça marche mieux quand ils sont fais en silence.
- C'est ce que tu penses aussi ? Je t'en prie, dit que tout ça est faux et que c'est juste qu'une mauvaise blague.
- Je ne peux pas... Désolé. Tout comme je ne peux pas te pardonner. C'est encore trop tôt. Au revoir Bakugou.

Mia allait répliquer autre chose pour la retenir mais le son que son téléphone émettait lui fit comprendre que c'était trop tard. Après quelques secondes de flottement où seul le bruit de sa respiration résonnait, elle eut l'idée de se diriger vers l'appli message et d'en envoyer un. Seulement, il ne voulait pas s'envoyer et même après plusieurs autres tentatives, les autres non plus. Elle comprit qu'Aya avait bel et bien coupé les ponts en bloquant son numéro. Et uniquement à ce moment-là, Mia se permit de craquer. 

Elle envoya son téléphone sur un mur de la pièce, le regardant se briser en mille morceaux, tout comme son cœur en même temps. Chaque objet de sa chambre qui lui passait sous la main, des livres notamment, subissait le même sort. Elle pleurait mais n'essayait même pas de se retenir, elle avait besoin d'évacuer cette tension qui s'était installée en elle depuis plus d'un mois. Elle avait la nécessité de vider son sac d'émotion. Pourquoi c'était aussi chiant d'être sensible ? Pourquoi c'est toujours ceux qui donnent l'impression de vivre qui sont le plus déçus par cette connasse que l'on appelle la vie ? Était-ce vraiment sa faute en plus de ça ? Elle n'avait rien demandé, rien fait, mais c'était elle qui prenait.

Elle avait besoin de lâcher tout ça et elle n'avait rien trouvé d'autre que de pleurer. 

C'était décidé, à partir de ce jour, plus jamais elle ne se rendrait à une sortie scolaire de plus d'une journée.

Mia BakugouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant