QUOTIDIEN

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Il est au milieu de tous ces gens. Ces gens parlent ou plutôt ils complotent, il en est sûr. Ces gens qui ont tous la majeure partie de la tête dans le noir complotent et on ne voit que leur sourire en coin. Ils étaient habillés tous de beaux vêtements, de jolis costumes en tissu entretenus avec soin. Ils regardent vers lui, puis se regardent entre eux. Que disent-ils ? Des choses vexantes ? Des choses gentilles ? Non, impossible car sinon ils ne souriraient pas comme ça, c'est évident. Parmi les murmures, on distingue des bouts de phrases comme « qui êtes-vous ? » ou bien encore « Je sais ce que vous dites ! ». Evidemment, il ne sait pas ce qu'ils disent, il essaye de se rassurer lui-même. Soudain, tous ces gens formèrent un cercle bien distinct autour de lui et commencèrent à se rapprocher de plus en plus, le comprimant de plus en plus sur lui-même. Il essaya de se débattre, en vain, il était incapable de faire quoi que ce soit. Il tomba alors à la renverse sans explication comme si quelqu'un lui avait fait un croche-pied. Les gens inconnus se rapprochèrent de plus en plus en rigolant. De plus en plus fort. De plus en plus fort, quand d'un seul coup tout devint noir. Le jeune homme ouvra les yeux et, après un cri de stupeur, il était dans une pièce sombre. Les yeux s'habituant à l'ambiance sombre, des meubles sans grande prétention mais soignés et esthétiques apparurent et arpentaient la pièce, agencées avec goût. C'était sa chambre. Evidemment que c'était sa chambre, il faisait le même rêve pratiquement toutes les nuits, et quand il ne le faisait pas, c'était les entraînements à l'armée qui venaient lui tenir compagnie. Il distingua les faibles premières lueurs du jour venant péniblement percer sa fenêtre sans rideaux.

-Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Murmura-t-il les vêtements pleins de sueur.

-Adrim ? Tout va bien ? Déclara une voix qui se rapprochait de l'extérieur de la porte de sa chambre.

Une femme ouvrit la porte. Elle était petite, des cheveux blonds à mi-hauteur bouclants à leurs extrémités, des yeux d'un bleu profond comme s'ils pouvaient compatir à n'importe quelle douleur de ce monde. Elle lui adressa un sourire compatissant qui fit ressortir son visage enfantin et ses traits joyeux.

-Encore ce cauchemar ?

-Oui, Maman. Il n'arrête pas, chaque nuit ou presque, comme d'habitude. Dit-il tout en balançant ses pieds en dehors du lit pour les jeter au sol.

-Tu devrais essayer de te rendormir quand même, je te rappel qu'aujourd'hui, tu es sensé passer un examen.

-C'est pas un examen, Maman, c'est un test d'aptitude, la routine quoi, ils vérifient si je suis toujours d'aplomb.

-Je n'aime pas trop que tu sois dans cette armée, elle t'en demande beaucoup trop. Tu ne serais pas mieux ici avec moi pour les tâches quotidiennes ?

-Je suis mieux là-bas et puis si je me suis engagé c'est pour défendre une cause. Dit-il tout en se levant.

Il enfila son pantalon, pris une serviette qu'il laissait tout le temps à côté de son lit et s'essuya le visage et le torse avec, comme à son habitude. Il la posa par terre, se dirigea vers la sortie et fit face à sa mère.

-Combattre les voths est une bonne cause pour toi ? Dit-elle, tout en se poussant pour laisser passer son fils.

-C'est une bonne cause pour l'humanité, donc oui je pense que c'est une bonne cause pour moi. Finit-il par dire en haussant légèrement le ton et en s'éloignant dans le couloir.

-Ne réveille pas ton frère s'il te plaît. Répondit-elle alors plus doucement en fermant la porte de chambre de son fils prudemment.

Adrim traversa le couloir. Il passa devant la porte de la chambre de ses parents qui se situait pratiquement en face de la sienne, devant la porte du bureau de son père qui était sur sa gauche, puis devant la salle de bain qui était sur sa droite. Il fit éruption dans la cuisine, et s'assit à la table centrale où était déjà disposé un bol avec une bouteille de lait sur le côté. La cuisine était une pièce blanche dans son ensemble sans décorations particulières et plutôt simple. Un évier, avec de chaque côté un plan de travail, des meubles de rangements disposés aux quatre coins de la pièce, contenants assiettes, couverts, verres et bien d'autres choses. Une tranche de pain beurrée était située de l'autre côté du bol. Sa mère entra dans la pièce.

EmirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant