Emir

BOULEVERSEMENT

Adrim ouvrait les yeux peu à peu. Ses sens reprirent vie : il sentit qu'il était dans un espace un peu renfermé, qu'il était assis et avait un goût métallique dans la bouche. Quand il rouvrit pleinement les yeux et que la mise au point fut à terme, il se découvrit attacher à une chaise, entre quatre murs de pierres dessinant une pièce petite mais assez grande malgré tout. Il essaya de bouger les mains et les jambes, en vain.

-Tu ne pourras pas t'échapper de là mon garçon. Dit une voix grave devant lui.

Adrim n'avait pas remarqué mais un homme était assis en face de lui. Un vieil homme massif avec une longue barbe grise et blanche, marqué de rides. Il avait les yeux couleur ambre et un regard apaisant.

-Tu as fais preuve de combativité mon garçon et tu es vraisemblablement capable de beaucoup de choses.

-Pour combattre des créatures dans votre genre, oui. Répliqua Adrim sur la défensive. Où sont mes amis ?

-Il n'y a eu aucune victime si c'est cela qui t'inquiète. Nous avons fait prisonnier pour un temps les trois femmes et leur capitaine ainsi que ton ami. Il y a cependant des blessés. Comme tu as pu voir, un soldat avec un bras cassé ainsi que les autres de la première équipe que vous avez envoyée.

- « Pour un temps » ? Releva Adrim.

-Tu as encore beaucoup de choses à apprendre et à savoir sur nous jeune adulte. Répondit calmement le vieux voth.

-Et les autres ? S'inquiéta Adrim.

-Nous n'avons pas retrouvé ta capitaine ainsi que ton amie, elles se sont volatilisées toutes les deux.

Adrim sourit. Evidemment qu'ils ne les avait pas retrouvées. Il se réjoui que Siladone ai pu s'en sortir, elle doit être au village à l'heure actuelle.

-Il faut que tu saches certaines chose mon garçon. Des choses qui vont changer ta vie, celle des autres et le cours de l'avenir. Dit le voth avec plus de sérieux.

-Je sais déjà tout de vous. Il rougit et serra les dents. Mon frère en a fait les frais d'ailleurs. Des larmes lui montèrent aux yeux.

-Il est vrai que ce fut un fâcheux accident ça ne devait pas se passer comme ça. Dit le voth avec tristesse. Si cela peut te satisfaire, le Ven que tu as blessé gravement est en état critique : tu lui as cassé de nombreuses côtes ainsi qu'une clavicule et le tout a engendré une hémorragie interne.

-Je ne serai satisfait que quand je le verrai mort. Dit Adrim d'un air sombre.

-Sais-tu avec quel pouvoir tu l'as mis dans cet état ? Tu as plus de points communs avec nous que tu ne le penses mon garçon.

-Arrêtez de m'appeler « mon garçon » ! Hurla Adrim. Je n'ai rien à voir avec vous tous !

Il tenta de se lever mais tomba sur le côté et se cogna la tête sur le sol de pierre. Il eu mal à la tête pendant quelques secondes avant de grimacer de douleur.

-Tu devrais te calmer mon garçon. Tu devrais aussi les écouter. Dit une voix que Adrim ne connaissais que très bien.

Un voth derrière lui le releva et le remis sur les pieds de sa chaise. Adrim regarda sur sa droite et dans l'ouverture de la porte surgit Iin. En chair et en os. Adrim n'en revenait pas, cela ne pouvait être possible. Des larmes montèrent à nouveau.

-Iin... Mais je vous ai vu mourir... Dit faiblement Adrim.

-Non mon garçon. J'ai été capturé et soigné par les voths et ils m'ont ouvert les yeux.