J'ai 21 ans. Je suis titulaire d'un Brevet Professionnel en boulangerie pâtisserie chocolaterie.
Je me trouve rondelette !
J'ai goûté mes créations.
Je suis d'apparence joyeuse.
Je suis brune, j'ai les yeux bleus.
Je m'appelle Sonia.Je travaille depuis 5 ans dans une boutique très renommée.
J'ai beaucoup appris chez mon employeur.
Au début c'était un peu compliqué car j'étais la seule fille à être dans le labo.
D'habitude les filles étaient vendeuses.
Mais moi depuis toute petite je voulais faire de la cuisine.
J'étais plus sucrée que salée.
Je passais des heures avec ma grand mère en cuisine.Je vous explique comment j'ai commencé mon apprentissage.
Mon patron est un ami de mon père.
Il ne cherchait pas d'apprenti en pâtisserie mais seulement en boulangerie.
Un soir il est venu manger.
J'ai créé un gâteau en part individuel. J'y ai mis mes tripes dedans.
A table, on parlait de tout et de rien.
Il allait m'aider à trouver un apprentissage en pâtisserie, il allait demander à ses collègues.Quand le moment du dessert est arrivé.
Ma mère a présenté mes gâteaux. Seul mes parents savaient que c'est moi qui les avaient fait.Patron : ça a l'air appétissant !
Maman : tu me diras ce que tu en penses. C'est un concurrent à toi !
Tout le monde commence à manger mes gâteaux.
J'étais anxieuse. Terrible anxieuse.
Je regardais tout le monde.
C'était la 1ere fois que je faisais cette recette. Je l'avais imaginé en pensant à ma grand-mère.
Pendant la création, je me suis remémorée chaque conseil qu'elle m'a donné.
Je l'ai appelé "hortensia" en sa mémoire.Maman : Alors Gérard ? Tu en penses quoi ?
Patron : c'est une tuerie ! Je n'avais pas mangé un tel dessert depuis un moment. Je suis plutôt blasé. J'ai fait le tour de tout mais celui ci jamais je ne l'avais goûté. Il est surprenant et excellent. Tu me donneras l'adresse que j'aille essayer d'avoir la recette ?
Papa : certainement pas ! Je garde ce trésor pour moi. La recette de l'hortensia tu ne l'auras pas ! Hein ma Sonia. Tu me la réserves ?!
Je baisse la tête gênée. Gérard et Sabine, sa femme, me regardent.
Sabine : c'est toi qui a fait les desserts ?
Sonia : oui. C'est une recette que j'ai inventé cette semaine.
Gérard :Et pourquoi Hortensia ?
Sonia : pour mémé. C'est elle qui m'a tout appris. Et j'ai créé cette recette en sa mémoire. C'est ses goûts et mes goûts mélangés. C'est un dessert qui nous ressemble nous.
Sabine : chapeau ma belle. Il me tarde de revenir pour encore le goûter vu que ta recette est secrète. Je compte sur toi pour me la préparer à chaque fois que je viens.
Je souris à Sabine. Je sais qu'elle est sincère. Et je la remercie.
Je débarrasse la table pendant que mes parents, Sabine et Gérard sont dans le salon pour un café.
Quand je les rejoins pour leur souhaiter une bonne nuit, papa me dit que Gérard souhaite me parler.Gérard : j'ai un deal à te proposer. Ta recette contre un contrat d'apprentissage chez moi.
Je le regarde les yeux écarquillés.
Je ne peux pas. Je ne veux pas.
Cette recette c'est l'âme de mémé et une partie de la mienne.
Je veux la garder pour moi. Je veux bien la faire pour d'autre mais je ne veux pas la donner.Sonia : je ne peux pas Gérard. Je ne peux vraiment pas. Cette recette c'est sa mémoire. Un souvenir. Son souvenir. J'aimerai mais te la donner ça serai perdre une partie d'elle. Dévoiler nos secrets, nos moments partagés. Désolé.
Je m'en vais en larme dans ma chambre.
Je pleure, recroquevillée sur moi même.
Quand on frappe à ma porte.Sonia : entrée
Gérard entre dans ma chambre.
Gérard : bah alors ma belle. Ne te mets pas dans des états pareils. Voyons Sonia calme toi.
Sonia : je sais Gérard mais mon souhait est de faire la pâtisserie mon métier. Ce que tu m'as demandé. Je voudrais mais je ne peux pas. Ça serait me trahir et la trahir. Cette recette c'est mon bébé. Elle me relie à jamais à elle. J'ai eu tellement mal. J'ai encore tellement mal qu'elle soit partie.
Gérard s'assoie près de moi et passe son bras autour de moi. Ma tête se pose sur son épaule.
Gérard : je ne pensais pas que tu étais encore aussi mal de son départ Sonia. Ça fera bientôt 1 an.
Sonia : je sais mais quand j'étais avec elle, je me sentais tellement vivante. Elle m'a donné ma passion. Tu sais à l'école c'est pas facile. Je suis pas belle, je suis pas fine. Enfin je suis pas un top et je subis beaucoup de moquerie.
Quand je cuisine, j'oublie tout. Je me sens tellement bien.Je pleure dans ses bras. Il y avait juste mémé qui savait tout ça.
Gérard : je te propose de venir faire ton apprentissage chez moi. Tu commenceras par la boulangerie et ensuite tu feras la pâtisserie et je te garde en contrat jusqu'à ce que tu en ais marre. En échange, je veux une fois par mois ton hortensia pour moi.
Et si tu arrives à créer une autre recette, viens me voir.Sonia : c'est vrai ?
J'ose pas y croire. Il va me donner ma chance. Lui le gars qui a démarré en bas et qui est un des meilleurs de la région !
Gérard : oh oui que c'est vrai ! Et tu as plutôt intérêt d'accepter si tu veux pas avoir mon divorce sur la conscience !
Sonia : pourquoi ? Je ne veux pas t'obliger si tu ne veux pas de moi !
Gérard : la tornade Sabine s'est abattue sur moi. J'ai passé un sale quart d'heure je te le jure ! Alors il est hors de question que je redescends sans ton accord !
Il me fait rire..
Sabine. Elle est excellente.
Je l'ai déjà vu en colère une fois quand on faisait les soldes avec elle et maman. La dame qui a essayé de lui piquer le chemisier qu'elle avait degoté doit s'en souvenir même 5 ans après !Sonia : d'accord ! Je te promets que je ne te decevrais pas Gérard. Et je créerai un dessert special Sabine.
Merci de me donner ma chance.Gérard : j'en doute pas Sonia. Avec ce que j'ai goûté ce soir, j'ai hâte que tu commence.
Il sort de ma chambre. Je me mets à mon velux et regarde les étoiles.
Mémé ma douce mémé.
Je vais toucher mon rêve.
J'espère y parvenir.
Tu es mon porte bonheur.
Je t'aime.Je me couche, le coeur léger.
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Mes chances
RandomL'amour est une gourmandise : sucré, amère, douce, savoureuse, croquante, dure... Il est peut-être de mille et une manière ! On a parfois l'impression que la poisse nous poursuit. Pourtant dans le malheur il y a toujours une part de bonheur. Il su...