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Je rentre à la maison. Fred vient me chercher ce matin.

Notre petit prince reste là bas. J'irai le voir chaque jour.

Quand on sort de l'hôpital, j'ai juste le temps d'appeler Fred.
Il lâche mes sacs et me rattrape.

_Fred : ma puce Sonia ça va ? Qu'est ce qu'il y a ?
_Sonia : un coup de calgon mon chéri. Ça fait 20 jours que je suis enfermée sans prendre l'air. L'appréhension, l'angoisse c'est un tout. T'inquiète pas. Je voudrais juste m'asseoir.

Il m'aide à atteindre un banc à l'extérieur.

_Fred : tu veux que j'aille chercher une infirmière ? Un médecin ?

_Sonia : non ça va aller. Va conduire les sacs à la voiture et viens me rechercher.

_Fred : tu crois que ça va aller ?

_Sonia : mais oui je suis assise que veux tu qui m'arrive. Va je t'attends.

Fred m'embrasse et part presque en courant avec les sacs.
Pfiuou ça fait bizarre d'être dehors et sans mentir, je stresse.
Je ne fais que de me retourner.
Je sursaute quand une femme s'assoie sur le banc.
Heureusement Fred revient vite vers moi.

_Fred : ça va ma puce ?

_Sonia : oui tu as fait vite. On va voir Gaylord avant de s'en aller.

_Fred : ça va aller pour toi ?

Je lui souris et me lève.
Je passe mon bras autour de sa taille pour l'entraîner dans le hall de l'hôpital.

_Sonia : les gens vont se demander ce que tu fais avec moi avec le visage que j'ai !

_Fred : ou je vais avoir les flics aux fesses pour violences conjugales. Mais je m'en fous de ce que les autres pensent. Ton corps et un plus non négociable ça va de soi maintenant que je le connais je ne veux plus m'en passer. Mais ce que tu es à l'intérieur est ce qu'il y a de mieux. Je suis le seul à te connaître parfaitement.

_Sonia : tu crois que je n'ai plus de secrets pour toi ?

_Fred : j'espère que j'en découvrirais encore beaucoup sur toi ...

Je lui souris et je rougirais presque tellement son regard est profond. Je me plaque contre lui et prends sa nuque dans ma main. Je fais pression pour qu'il baisse sa tête vers moi pour pouvoir l'embrasser.
Ces jours loin de lui, me disant que plus jamais je ne le verrais m'ont clairement montrer ce que je pensais : sans lui je ne suis rien.

Nous arrivons dans le service de neonat et nous avons l'agréable surprise de pouvoir participer au bain de notre trésor.
Je ne suis pas du tout rassurée. Il est tellement petit. J'ai peur de lui faire mal.
Fred s'en rend compte.

_Fred : tu ne lui feras pas de mal So. Tu l'as protégé au péril de ta vie. Tu t'es battue comme une lionne pour lui alors ai confiance en toi. Tu es sa mère. Tu vas trouver ce qu'il y a à faire.

Je lui souris. Il me connaît tellement.
Il se place derrière moi et pose ses mains sur mes hanches pendant que j'habille notre petit prince.
Ce n'est qu'un simple body taille naissance mais il est encore trop grand.

Gaylord a des machines en moins. Il était prévu grand et assez costaud. Sa naissance prématurée n'est pas si catastrophique. mais si une grossesse dure 9 mois c'est qu'il y a besoin de tout ça pour que tout soit parfait.
Nous ne savons pas encore quand il rentrera chez nous. Avec nous. J'espère assez vite. Bientôt il aura 1 mois.

Voilà. Nous sommes chez nous. Et bien vous me croyez si j'ai fondu en larmes ?
Monter les escaliers jusqu'à notre appartement a été un vrai supplice. Parce qu'en les montant je me suis vue les descendre en suppliant Jérôme de me laisser.
Quand Fred a mis la clé pour ouvrir la porte et que celle ci s'est ouverte, je me suis vue ouvrir cette porte tout sourire au coup que l'on donnait sur celle ci pensant que c'était Fred qui était en avance et qui avait oublié ces clés. Je revois le sourire mesquin de Jérôme quand il m'a giflé la porte juste ouverte.
J'ai été tellement imprudente.
Je m'en veux. Je m'en veux tellement.
Si seulement j'avais été moins confiante. Rien de tout ça ne se serait passé.

Je me suis effondrée. Je n'arrivais plus à arrêter de pleurer.
Je ne sais pas comment mais Fred a compris.
Il m'a portée et m'a sortie de notre appartement.
Il m'a conduit au boulot.
Mes collègues m'ont vu arriver dans les bras de Fred qui me portait toujours.
Sabine nous a ouvert le studio de l'étage.
Fred m'a déposé dans le divan.

_Fred : je reviens ma puce. Maman reste avec toi. Je vais chercher des affaires nous allons rester ici un moment.

Il est parti sans attendre de réponses.
En plus d'avoir été inconsciente, j'étais faible.
Sabine me caresse les cheveux lentement. Sans m'en rendre compte je me suis endormie.

Quand je me réveille Fred est dans le coin cuisine.
Il est installé devant son ordi portable et à l'air très concentré.
Je le rejoins.
Il me regarde du coin de l'oeil. Toujours concentré sur son ordinateur.

_Sonia : je suis désolé...
_Fred : de ?
_Sonia : d'avoir ouvert la porte, de ne pas avoir su me défendre. D'être faible. De ne pas pouvoir rester chez nous sans repenser à tout ça...
_Fred : stop ! Tu arrêtes tout de suite. Tu te rends compte de ce que tu as vécu ? Tu crois que je serais plus fort que toi ? Non sûrement pas. Je ne sais même pas si j'aurais réussi à me défendre comme tu as fais. ..
_Sonia : mais ...
_Fred : il n'y a pas de mais Sonia. De tout façon je pensais qu'on pouvait envisager d'avoir une maison avec un jardin et plus d'espace maintenant que Gaylord et là et qu'on fera d'autres enfants...
_Sonia : tu ne m'en veux pas ?
_Fred : t'en vouloir d'avoir sauver la vie de notre fils ? D'avoir sauver ta vie ? Jamais ! Mais toi bien ça en tête. Jamais je ne t'en voudrais et ta réaction est tout à fait normale.

Mes chances  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant