SUIS MA TRACE

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Francis déplia sa carcasse de la voiture et s'il n'avait pas été en plein centre ville, il aurait bien fait quelques étirements. Il était plus de minuit, les lumières visibles de l'appartement étaient éteintes depuis un moment, elle devait dormir.

Il l'avait suivi, à chaque fois qu'elle était sortie. L'homme qu'elle avait rencontré était son avocat.

Entre chaque visite, il avait fouillé, décortiquées tout un tas d'informations profitant de son réseau d'ancien inspecteur.

Et il avait des réponses : Dasnet était celui qui avait pris en charge le loyer. Pourquoi faire cela ? Elle lui avait fait perdre beaucoup d'argent en ne jouant pas le rôle défini à l'avance. Stéphanie, la petite secrétaire, n'en savait pas plus et souhaitait faire une croix sur cette période maintenant que son ancien employeur était mort. Il n'avait aucun moyen de connaitre les dispositions testamentaires de l'homme d'affaires,

Etait-il envisageable que Dasnet ait été amoureux de Gladys ? Et alors quel mal y aurait-il eu à cela ?

Une idée germait dans sa tête, et il savait qu'il allait la laisser croître. En attendant, il devait aller se reposer un peu. Les probabilités que la femme bouge cette nuit étaient très minces. L'idée de dormir dans un lit sans une codétenue à ses côtés, et les bruits de la prison devraient suffire à la dissuader de partir traîner dehors. Il serait là à son réveil.

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Devant l'ordinateur, la jeune femme pleurait, libérée de l'angoisse. Lucas était bien vivant. Les consignes étaient claires, il ne lui restait plus qu'à les suivre à la lettre. Même si les questions se bousculaient dans sa tête...

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-Tu vas faire quoi ? hurla Ludovic. Est-ce que tu réalises que cela prend des proportions énormes, Francis ? Laisse tomber, tu veux. Tes collègues s'en préoccupent moins que toi...

- Cela ne te fait rien de penser que ton ami a peut-être été assassiné juste pour servir de couverture à un assassin ? Qu'il utilise sûrement son identité pour faire d'autres trucs ? Tuer d'autres personnes peut-être?

- Ou, si ça se trouve, Thomas est juste parti ailleurs. Sans rien me dire. Ça arrive tous les jours.

- Je veux juste vérifier cela. Si je ne trouve rien dans l'appartement de la femme, j'abandonne. C'est promis. Mais pour l'instant, j'ai besoin de toi. Ce n'est pas compromettant. Il te faut juste guetter son retour.

- Pfff, soupira Ludovic. Bien sûr que je vais t'aider. Manu gèrera le téléphone pendant une heure.

Et l'ancien inspecteur se retrouvait dans cet appartement, ouvrir la porte n'avait vraiment pas été un problème. Maintenant, il disposait de peu de temps. Un regard circulaire lui permit de repérer très vite la disposition des pièces. Il était dans la pièce de vie, de taille correcte et d'une propreté incroyable pour quelqu'un qui avait passé presque trois ans en prison.

La cuisine ouverte était quasiment vide, à part une tasse dans l'évier. Rien à attendre de ce côté-là .

Par contre l'ordinateur portable, écran relevé posé sur la table ronde attirait nettement son attention. Il alla néanmoins jeter un coup d'oeil rapide sur les deux autres portes. La chambre et la salle de bain. Même constat : toutes deux d'une extrême propreté.

Il s'installa devant l'écran, en veille. Il lui suffit d'appuyer sur d'une touche pour accéder à la page qu'elle lisait avant de partir.
Une légère angoisse monta lorsqu'il vit la page aéroport de Paris apparaître. Gladys avait-elle des envies de voyage ? Le champ historique était désert. Étrange. Deux trois recherches plus tard et il tombait sur une boîte mail toute aussi vierge mais la corbeille non vidée lui plut beaucoup.

Deux messages de Thomas Lust. D'hier. Il en fit une photo avec son téléphone. En fait le lieu de destination l'importait beaucoup plus que le message en lui même.

Dans l'espace Galerie, il fit d'autres découvertes toutes aussi sympathiques, et prit un risque en imprimant une photo. La seule qu'il possédait et en effet, Lucas Bosc ressemblait étrangement à Thomas.

Il avait ce qu'il désirait. Et aussi discrètement qu'il était entré, il sortit