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Il était plutôt satisfait. Cela faisait maintenant presque un mois qu'il la suivait discrètement. Tous les jours, la même chose : la femme sortait de chez elle vers sept heures du matin et montait dans sa mini rouge.

Dix minutes après, invariablement, sa voiture était garée sur sa place réservée devant le domicile de Monsieur Dasnet.
Là, après une petite retouche à son maquillage, elle rejoignait l'entrée de la maison d'un pas énergique.

Son problème était justement qu'après il n'avait aucune idée de ce qui se passait à l'intérieur.

Ce souci était à présent résolu.

Hier soir, quand il avait été certain qu'elle dormait, il s'était introduit chez elle. Premièrement, il avait installé ce magnifique petit engin qu'il avait acheté : un tout petit espion enregistrant le moindre bruit.

L'homme l'avait dissimulé dans le sac à main. Il espérait qu'elle faisait partie de ces femmes qui avaient le besoin viscéral de l'avoir à portée de main.

Cela lui avait pris quelques minutes. Il n'y avait que deux sacs à main dans l'armoire, et il ne l'avait vu qu'avec celui-là.

Puis il prit le temps de découvrir son intérieur. Excité de sentir la douceur des tissus de son dressing, de renifler cette odeur de mimosa. Il avait pris tout son temps et entendre sa respiration calme  l'avait ému. Il aurait pu tout arrêter là, dès ce soir. Mais cela n'aurait eu aucun intérêt, et il voulait s'en tenir au plan.

Aussi ce matin, il la regardait entrer dans la maison avec un certain plaisir. Toute la journée il allait écouter le moindre son, goûter la moindre parole.

— Bonjour Emma. Vous êtes déjà au travail ? Je ne vous avais pas précisé qu'il n'était pas la peine que vous veniez si tôt ce matin ? questionna une voix masculine.

Entendre la voix de Dasnet lui fit tout drôle les premières secondes, comme s'il était chez lui. Maintenant, cela faisait une heure qu'il écoutait religieusement ce qui se passait. Il avait entendu le bruit des volets automatiques qui se relèvent, la tasse de café posée sous le percolateur, le chuintement du liquide qui coule dans la tasse.

Il  savait  qu'ils étaient  seuls, la voiture de Dasnet était sortie tout à l'heure. Rien des environs proches n'échappait aux petites caméras qu'il avait installées précédemment. Rien ne pouvait  lui échapper, tout était prévu. Le jeu commençait.

SUIS MA TRACEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant