Chapitre 2: Elle

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- Où est-ce qu'on va Mendoza ? Demande Tao complètement épuisé par leur virée nocturne.
- Quelque part Tao. Répond le plus calmement possible Pedro.

C'est la première fois que les enfants voient Pedro et Sancho si sérieux. Comme si ils se soucient ce qui se passe et qu'ils ont du chagrin. Beaucoup de chagrin. Les enfants sont très surpris, autant par le comportement de leurs amis que l'aise de Mendoza pour trouver des raccourcis et le chemin de cette fameuse demeure.

Une fois qu'ils ont traversés la moitié de Barcelone, une grande maison plus ou moins isolée et éblouissante par la qualité de ses murs et de ses fenêtres aux yeux des enfants se trouve devant eux. Mendoza marche vers la porte et respire un grand coup avant que Pedro l'arrête.

- Tu es sûr de vouloir faire ça? Je peux ouvrir si tu veux...
- Merci Pedro mais je vais le faire...

Il met sa main sur la poignée et l'ouvre délicatement. Quelques grincements se font entendre et on distingue une silhouette féminine assise au bord d'une fenêtre en face de la porte.

- Bonjour.
- Bonjour.
- Comment ça va? J'imagine que pas trop vu tous les gardes à votre recherche.
- Et toi? Pas trop soucieuse de me voir?

Elle l'ignore, descend de sa fenêtre et va voir les enfants et les deux marins. C'était une jeune femme brune vêtue d'une robe longue et simple en coton. Elle avait l'air d'avoir une vingtaine d'années.

- Bonjour Sancho. Bonjour Pedro. Ça fait longtemps n'est ce pas ? Sourit elle.
- Heu...ou...oui... Répond Sancho surpris par le changement d'attitude de la maîtresse de maison.
- Et vous? Je ne vous connais pas. Comment vous appelez vous?
- Je suis Esteban et voici Zia et Tao.
- Enchanté. Je suis Elena. Elena Gonvalèz. Je suis la propriétaire de cette maison. Rico m'a prévenu de votre arrivée. Venez. Je vous ai préparé des chambres. Vous devez être épuisés!

Elle avait soudainement changé de ton et d'humeur, froide et sèche avec Mendoza, douce et chaleureuse avec les autres. Tous la suivent jusqu'à l'étage, montrant à chacun une chambre en tenant une bougie pour éclairer leur chemin.

- Voilà pour vous. Ma chambre est la première porte sur votre gauche au deuxième étage si vous me cherchez.
- Merci. Mais...et Mendoza? Demande Esteban.
- Il connaît le chemin... Répond elle en le regardant de travers. Bonne nuit! Dit elle en souriant.

Chacun se dirige vers leur chambre attitré. Un lit avec des draps subtilement repassés et de beaux oreillers les attendait. Un coffre au pied du lit avait quand à lui des vêtements propres ainsi que des pyjamas et des chaussures neuves. Chacun se change et va se coucher sauf Mendoza et Elena qui montent dans leurs chambres au deuxième étage.

- Je n'ai rien enlevé. Personne n'a touché à quoi que ce soit depuis. Personne à part moi. Dit elle froidement en ouvrant la porte.
- Merci Elena.

Il l'embrasse sur le front et elle libère les larmes qu'elle tentait de retenir. Celle ci le sert dans ses bras et commence à sangloter.

- S'il te plaît ne me fait plus ça... Ne me laisse pas... Je ne pourrai pas rester seule sans toi... Je te croyais mort... Je...je ne m'en remettrai jamais si il t'arrive quelque chose...
- Je sais Elena. Je sais. Je promets de ne plus partir comme je l'ai fait. Je te le promets.

Il caresse les cheveux de la jeune femme plein de tendresse. Elle se détache et essuie ses larmes.

- Je...je te laisse dormir...

Elle part dans sa chambre et s'endort aussitôt. Mendoza entre et voit sa chambre. La chambre de son enfance. Il se rappelle de toutes les fugues pérrieuses qu'il a fait de cette fenêtre, de tous les jeux  qu'ils jouaient elle et lui, de tous les rêves qui sont devenus réalité et d'autres non...
Il s'allonge sur son lit et s'endort en regardant les étoiles qu'il avait dessiné sur le plafond lorsqu'il était petits.

Quand le passé refait suface (Mystérieuses Cités D'or)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant