Chapitre 9: Amie ou ennemie?

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Elena s'enfuit. Elle ne veut pas regarder en arrière. Les larmes coulent le long de son visage.
Esteban aperçoit Elena courir vers un endroit qu'il connait par cœur. Le port à côté du monastère du père Rodriguez.

La nuit passe. Au petit matin, Esteban aperçoit Mendoza, assis sur son lit, entrain de regarder un mouchoir dans la paume de sa main, l'autre main sur le front et avec un regard perdu et incompris.

- Mendoza? Ça va? Demande t-il
- Je...je...

Esteban s'approche de lui et aperçoit l'objet.

- Quoi?? Qu'est que...?
- Je ne sais pas. Elena...elle l'avait...
- Comment ça elle l'avait...?
- C'est tombé de ça... Lui dit il en lui montrant le journal.

Esteban le prend dans ses mains et lit la première de couverture.

- Tu sais où elle est partie ?
- Non...juste partie dehors...
- Reste là je pense savoir où elle est! Lui lance-t-il avant partir en courant.

Il court sur les traces d'Elena, cherchant des indices avant d'arriver devant le monastère. Il passe par la porte de la cuisine (toujours ouverte bien évidemment) et pénètre dans l'enceinte du bâtiment avant d'arriver devant le Père  .

- Bonjour mon père. Est ce que vous n'auriez pas vu une jeune femme ici hier soir?
- Elena?
- Oui!
- Bien sûr. Elle est venue dormir ici comme elle le faisait il y a quelques années. Pourquoi ? Tout va bien Esteban?
- Je dois lui parler ! Où est elle?
- Sortie. Elle a l'habitude de se promener sur le port. Tu devrais facilement la voir.
- Merci mon père !

Esteban court jusqu'au port. Il longe les quais et aperçoit la fameuse détentrice du médaillon assise les jambes au dessus de l'eau. Esteban s'approche discrètement d'elle.

- Qu'est-ce que tu fais là. Demande Elena sur un ton à la fois provoquant et triste.
- Tout le monde te cherche. Répond Esteban.
- Je sais...
-Tiens. Je pense que c'est à toi.

Esteban lui tend le journal. Elle ne bouge pas et Esteban décide de s'asseoir à côté d'elle.

- Je ne l'ai pas lu.
- Peut être toi mais pas Mendoza... J'en suis sûre...
- Je ne pense pas. Vous avez beau l'air en colère l'un contre l'autre, il ne t'aurais jamais trahi.
- Trahi. C'est un grand mot.
- Grand comme le double-médaillon qui se trouvait dedans.
- Il n'est pas si important.
- Tu ne sais pas ce qui se passerait s'il serait entre de mauvaises mains.
- Je ne suis pas si naïve. Je connais les cités d'or et tous leurs mystères. Je sais le but de votre quête. Crois tu vraiment qu'Ambrosius m'a échangé contre Mendoza ET Laguerra vivants si je n'étais pas un obstacle à ses intentions ?
- Non...

Elle replie une jambe et pose sa tête sur son genou puis soupire.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Hein? De quoi tu parles ?
- Avec Mendoza. Pourquoi es-tu si distante avec lui?
- C'est compliqué...
- J'ai tout mon temps.
- Bon d'accord... Quand j'étais petite, Mendoza et moi étions très proches. Mon père était un marchand plutôt riche et partaient souvent.
- Et votre mère ?
- Morte... Je croyais à ma naissance mais... Passons. Notre père nous aimait beaucoup. Tout les deux. Nous étions heureux. Mais Mendoza avait un rêve, partir à la découverte du monde, devenir capitaine d'un navire et m'emmener avec lui.
- Et il l'a réalisé...il est parti...
- Pas tout à fait. Quand il a appris que Magellan allait faire le tour du monde, il a tout de suite voulu le rejoindre. Mon père n'a pas voulu, "c'est trop dangereux pour toi" qu'il disait. Mais Mendoza n'a pas écouté. Il y a eu des disputes, des cris...et...et... ensuite plus rien...
- Il a fugué...?
- Oui. Il est parti. Il a fait le voyage. Il t'a sauvé... Je ne lui en veux pas pour accomplir son rêve. Ni d'avoir fait le voyage sans moi...
- Alors pourquoi ?
- Je suis restée seule... Mon père était triste, très triste... Il a arrêté de faire ses voyages, il faisait que boire et boire et boire à longueur de journée pour l'oublier.
- Mais Mendoza est revenu n'est ce pas...?
- A Barcelone oui. Chez moi non. Il n'est jamais venu me voir. Rico me donnait de ces nouvelles, il lui en donnait des miennes. Il ne m'a pas vu grandir, devenir une femme... J'avais besoin de lui et il n'était pas là...
- Comment ça ?
- Mon père a fait des paris, beaucoup de paris. Il a perdu toute sa fortune, son argent, sa maison...
- Qu'est-ce que tu as fait pour arrêter ça ?
- Pas grand chose, j'avais seulement 7 ans...mais j'ai travaillé en temps que serveuse chez Rico. Il me donnait un toit, de quoi survivre pour moi et mon père... Et puis j'ai grandi, j'ai trouvé d'autres moyens de faire de l'argent...
- Je suis vraiment désolé...
- C'est pas la faute de Mendoza. Je sais qu'il m'aime et qu'il m'aimera toujours, qu'il n'ai pas venu parce qu'il se forgeait un destin...
- Oui... Et qu'est-ce qu'il s'est passé ? Comment es-tu venue jusqu'à là ?
- Ambrosius...
- Quoi?! Tu le connais?!
- Bien sûr... Au début, il n'a parlé, m'a donné des conseils, m'a montré ses inventions et le savoir de Mu. Je lui ai fait confiance et je suis devenue son apprentie...
- C'est pour ça qu'il tenait à toi...? Parce que tu étais son apprentie...?
- T'a tout compris... Mais quand mon père s'en ai rendu compte, il est entré dans une rage folle. Je l'ai pas écouté et j'en ai payé les conséquences...
- Des... conséquences...?
- Ambrosius s'est servi de moi. Mon père le savais et pourtant...Ambrosius voulait que je le déteste. Il m'a révélé un grand secret...
- Quel secret?
- J'ai été adopté. Ambroisius me disais que personne ne me l'a dit pour garder sa réputation, que j'étais la fille de personnes de la pire espèce et que personne ne voulait de moi.
- Tu as vraiment été adoptée ?
- Oui. J'ai ressenti tellement de haine et de dégoût envers tout ceux qui étaient là. Je me suis disputée avec mon père et le plan du monstre a été un succès.
- Mais personne ne te l'avais jamais dit? Même pas Mendoza? Je n'arrive pas à le croire... Ambrosius t'a embobiner comme nous.
- Comment ça ?
- C'était exactement pareil. Il nous a fait basculer de son côté et nous a fait croire que c'était Mendoza notre ennemi alors que c'était lui.
- Ambrosius est vraiment horrible. Je le déteste !
- Ça oui. Et du coup, tu as détesté ton père ?
- Oui. Mais Ambrosius en voulait plus. Il a voulu tué mon père.
- Comment ?
- Il a fait croire que il a eu un terrible accident et qu'il a succombé à ses blessures mais en réalité il l'a empoissonné. Quand j'ai appris ça, j'en voulais tellement à ce minable  que j'ai détruit toute sa nef!
- Carrément ?! Mais alors...tu connais Laguerra?
- C'est ma meilleure amie. La seule...
- Et tu as volé le double-medaillon ?
- Je...heu...je ne peux rien te dire... c'est un peu... douloureux...
- Heum d'accord. Tu rentres ?
- Non je préfère rester au monastère une nuit de plus. Toutes ces aventures m'ont épuisé et puis j'ai besoin de changer d'air.
- Comme tu veux alors.

Esteban s'en va en regardant Elena toujours assise, les yeux sur l'horizon.

Elena se lève enfin. Elle baisse la tête et quand elle la remonte, ses yeux marrons sont devenus rouge sang.

- Bien joué ma chère Elena. Maintenant que tu leur as raconté une partie de l'histoire, il ne se soupçonneront de rien.
- Je sais Ambrosius. Je sais.

Un sourire diabolique apparaît sur le visage de la jeune fille et de ses mains apparaissent un nuage de poussière qui la recouvre entièrement.

Vraiment désolée pour le retard avec les cours et tout j'ai pas pu le faire plus vite😅
J'espère que ça vous plaît et si vous comprenez pas tout demandez le moi dans les commentaires je vous répondrai

Quand le passé refait suface (Mystérieuses Cités D'or)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant