Chapitre 13 : Une dernière action

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Jour J. Cela fait bientôt deux jours qu'Esteban et Tao sont partis et la nuit tombe. Zia doit se faire à l'idée que l'antidote n'arrivera jamais à temps. Mais elle ne peut pas donner la pyramide à Ambrosius! Il en est hors de question !

- On doit se tenir prêt au combat. Soupira t-elle à Mendoza, Laguerra, Pedro et Sancho, qui aiguisent leurs épées ou se rongent les ongles.

Les minutes passent lentement. La petite lueur d'espoir de voir ses amis apparaître s'éteint de plus en plus.

«BOUM»

Un énorme fracas suivi de plusieurs cris se fait entendre non loin d'eux et de leur demeure. Les quatres adultes et la fillette se dirigent précipitamment vers la source : une maison s'est écroulée où brûle des flammes ardentes et puissantes. La foule est prise de panique, les flammes gagnent du terrain et incendient bientôt le quartier. Impuissants devant ce massacre, ils peuvent cependant deviner la présence d'une silhouette fine qui marche entre les débris carbonisés. Une silhouette bien trop familière pour Mendoza, qui reconnaît sa petite sœur sans problème. Elle s'avance gracieusement vers nos héros avec un petit rictus au coin des lèvres.

- Voyez-vous cela. Mes très chers amis sont finalement venus ? Je ne m'y attendais absolument pas. Mon maître pensait que vous serez en train de "faire le bien" en partant mais il a eu tort. Dit-elle.
- Elena! S'il-te-plaît ! Ambrosius te manipule ! Crie Laguerra.
- Comment oses-tu dire que mon maître me manipule? Il est le seul à pouvoir m'aider à reconstruire mon peuple!
- Il ment!
- Soite, soite. Bon, assez parlé. Zia... où est ma pyramide? Celle que je vous ai demandé d'apporter. Fit-elle en ignorant complètement les paroles de son ancienne amie.
- Je...je ne l'ai pas.
- Vraiment? Où est-elle?
- Je l'ai donnée à Esteban. Et il est parti avec Tao pour la cacher. Répond t-elle d'une petite voix.

En réalité, elle l'avait laissée dans son coffre. Mais il fallait expliquer l'absence des garçons.

- Bon... très bien.

Elena claque des doigts. Un autre fracas se fait entendre un peu plus loin.

- Qu'est-ce que tu as fait? S'écrie Mendoza.
- Rien de spécial. Vois-tu, mon maître est dans la nef et nous observe en ce moment même. Je le tiens juste au courant des négociations. Je sais que vous mentez et même si Esteban et Tao sont partis on-ne-sait-où, cela ne change en rien notre contrat. Maintenant, donnez moi l'artefact où un de nos canons tireront sur une autre partie de la ville. Et au rythme où les flammes se propagent, il ne restera bientôt plus rien de Barcelone...
- Quel contrat ? Nous avions aucun contrat si ce n'est votre menace!
- Je considère cela comme identique. Je vous conseille vivement de faire ce que dit mon maître. Sinon-
- Jamais nous nous soumettrons à ce monstre ! La coupe Laguerra, sortant son épée.

Elena sourit et, d'un geste créant un sabre identique à celui d'il y a quelques jours, se tient prête à engager le combat.

-Enfin les choses commencent à être intéressantes ! Murmure t-elle.

Et la bataille commence. Mendoza ne peut s'empêcher de rejoindre les deux femmes, Pedro et Sancho se cachent et Zia essaye de tenir debout, entre les gens qui courent et la chaleur insupportable. Et la bataille commence.
Le duel est extrêmement compliqué, même si l'ennemie est en difficulté en nombre numérique, celle-ci reste maîtresse de cette lutte acharnée entre les trois amis. Elle les repousse de plus en plus, manque de trancher les lames de ses adversaires avant de les envoyer d'un coup de pied sec et  puissant contre un mur de pierre. Les deux amoureux sont à moitié assommés, leurs épées reposant par terre, ce qui permet à Elena de les prendre et de les pointer au cou de ses adversaires.

- J'ai gagné. Mais je suis assez bonne joueuse. Une dernière volonté peut-être ? À moins que vous voudriez vous embrasser une dernière fois ? Je n'y vois pas d'inconvénients. De toute façon, vous allez mourir tous les deux i-

« PLOUF »

Une énorme flaque d'eau est tombé sur la jeune femme pendant son discours, ce qui fait éclater de rire les deux marins en retrait.

- Qu'est ce que ?! Qui a pu...!

Le condor est juste au dessus d'eux, un système hydraulique sur les ailes. Zia ne peut empêcher un soupir. Ils étaient arrivés ! Enfin !
Une corde descend alors vers la jeune fille, dans laquelle est enroulée un papier et un flacon dans un bout de tissu.

“Salut Zia, désolé pour le retard! Mais Anathaos a mis un système hydau-quelque chose, (bref de quoi éteindre l'incendie) sur le condor et ça nous as pris un peu de temps. Qui pourrait savoir qu'un Atlante peut être aussi ingénieur que nous? Les derniers descendants de Mu? Enfin, normalement tu devrais avoir un flacon avec l'antidote et un machin pour l'extraire. Apparemment, il faut qu'Elena le boive ou, que par une manière ou une autre, ça soit dans son sang. Bonne chance !
Ton ami, Tao”

Bon, Zia a le flacon. Et la malade est juste devant elle, essayant de se sécher comme elle peut. Ça ne doit pas être si compliqué que ça ? Non?
Elle décide alors de s'approcher lentement, à pas de loup, l'antidote à la main, prête à lui administrer le produit. À quelques centimètres de la peau, sa joie est vite passée. En une fraction de secondes, elle ne se trouve plus au même endroit mais contre un mur de pierre. Une douleur à l'épaule et un filet de sang la font gémir. Une lame bien connue maintient immobile sa robe orange et la coupe légèrement. Sa tête de redresse et aperçoit un grand homme sans visage. Zarès.

Celui-ci est apparu comme par magie. Qui aurait pu le croire ?

- Et bien Elena, que se passe-t-il ? Je viens à peine de descendre et je te vois trempée et avec une petite qui essaye de te prendre par surprise. Moi qui pensais que tu serais digne de me servir, je me suis lourdement trompé. Dit-il de sa voix semi-robotique.
- Toutes mes excuses maître. Je ferai tout ce que vous me demanderez.

Elle s'agenouille devant lui mais il l'ignore majestueusement pour se diriger vers sa jeune prisonnière et lui plante une deuxième puis une troisième lame à l'autre épaule et sur le côté. Zia gémit de nouveau de ces nouvelles blessures.

- Dit moi petite, qu'est ce que tu étais en train de faire?

Elle lui crache au visage qu'il avait trop proche à son goût. Il n'y fait aucune remarque et continue son interrogatoire.

- Je sais pour l'antidote. *Il prend le flacon perdu par la jeune fille entre ses deux doigts de bois.* Et aussi pour la pyramide. Elena sait exactement où elle se trouve et ne verra aucun problème pour me le donner. Je peux donc te tuer toi et tes amis sur le champ, ça ne me sera d'aucune utilité de vous savoir vivant. Mais ça fait plusieurs mois que je cherche cet antidote. Tu sais sa particularité ?
- Je ne veux pas savoir.
- Il guérit n'importe quelle maladie ou blessure infectée. Imagine, moi, le plus grand alchimiste du monde, qui découvre la solution miracle aux épidémies ? Tu ne trouves pas cela incroyable ?
- Vous n'êtes pas incroyable ni un grand alchimiste. Mais un monstre qui veut utiliser le savoir de Mu pour son plaisir et la richesse.
- Eh bien... Tes mots me vont droit au cœur. C'est étrange, ils me rappellent quelqu'un...

Zia sait exactement qui. Mais l'intéressée ne bouge pas depuis tout à l'heure, attendant des ordres de son maître tel un chien. Qui sait combien de choses atroces et horrible il doit lui faire subir sans qu'elle ne s'y oppose ?

- Gaspard. Prend la et amène la moi dans la nef. Je dois m'occuper de quelque chose...

Le capitaine sort de l'ombre et obéi lui aussi. Son visage reste aussi impassible.

Son supérieur s'approche alors de l'apprentie, lui ordonne de se lever et après être sûr que tous puisse les voir, il rabaisse sa capuche et son dispositif pour changer sa voix, et en prenant son col, l'embrasse. Pendant ces quelques instants, c'est un silence horrible. Les deux blessés du duel ont pu également voir se qui se passe et sont aussi effarés et dégoûtés que leurs amis présents. Même Gaspard semble dérangé par ce baiser forcé. Zia apprendra plus tard que celui-ci avait manifesté des sentiments plus ou moins réciproques pour la jeune femme. L'alchimiste achève son geste et murmure quelques mots à l'oreille d'Elena, le visage le plus impassible au monde depuis tout à l'heure.

- Tue les. Tue les tous.


Salut tout le monde ! Me voilà de retour avec un nouveau chapitre plutôt long. Je voudrais vous remercier pour les 1k34 (peut être plus maintenant) de tout mon cœur ! Je vous informe aussi que un dernier chapitre va sortir prochainement, avec un petit prologue.
Bonne lecture !

Quand le passé refait suface (Mystérieuses Cités D'or)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant