XV. Complicité

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*Lou, Finlande*

Quelques semaines se sont écoulées depuis la rentrée.
Malgré mon premier retard, la fac a fini par m'accepter, et avec ma motivation, les professeurs et les élèves ne me voient plus comme "le-la retardataire".
J'avance très bien, et la carte de mon bureau se remplit de jours en jours. Je passe souvent mes week-ends à la base astrologique pour avoir leur télescope.

Parfois, j'y emmène Lennart. Il est souvent impressionné, et fait de très beau croquis et dessins de nos découvertes . Je suis content-e qu'il vive avec moi, et il me le rend bien !

La vie est devenue très sereine. Mon colocataire est agréable, le Chat traîne sur mon fauteuil, dans le lit de Lennart ou sous la bibliothèque où il chasse la poussière.

Quand nous ne sommes pas à la base astrologique, nous passons le week end chez nos parents, ou partons en ballade à travers le pays. On découvre des restaurants sympas, des activités qui valent le détour, et on passe de bons moments.
Mon passage de déprime à vite été remplacé par une ère de détente et de joie paisible.

Ce matin, Lennart m'a réveillé-e pour aller déjeuner.
La table était recouverte d'aliments, des cramberries aux flocons d'avoine, et le Chat avait même un plat spécial avec du poisson.

-On fête quoi aujourd'hui avec ce banquet?

Lennart sourit.

-On fête le week end, et aujourd'hui je t'emmène quelque part !

Surpris-e, je le laisse faire un sac, l'aide au pique-nique et on part à l'aventure!

Une demie heure plus tard, nous sommes dans la gare. Il y a du monde, mais Lennart à tout prévu. Après dix minutes d'attentes, il m'entraîne devant un train, et je n'ai pas le temps de lire son nom que nous sommes déjà installés à l'intérieur. Je joue le jeu, et ça à l'air d'amuser mon compagnon de route!

Bientôt, nous traversons des villes. J'en reconnais comme Lahti, puis les noms deviennent plus étrangers, jusqu'à ce que je ne reconnaissent plus.

Bientôt, on rentre en gare et Lennart se lève. 

Je le suis, et bientôt nous sommes devant le batiment, la station de Moscou. 

Je me retourne vers mon compagnon:


-Nous sommes à Saint-Pétersbourg!


Je suis épaté-e! C'est l'un des endroits où je voulais le plus voyager, et mon colocataire m'a envoyé en plein dans le mille, là, avec lui!

Je le sers dans mes bras, et je sens que ça lui réchauffe le cœur.

Puis, excité-e, je lance:


-Alors, on commence par quoi? 


Lennart sourit et sort une carte avec des points rouges écrit au stylo. 


-L'endroit le plus proche de la gare... c'est le Monastère Alexandre Nevski!


Le monastère... l'un des plus beaux monuments, avec la trinité, le cimetière Saint Lazare, l'architecture! 

Je suis tellement enthousiaste que je prend Lennart par la main (ce qui le fait rougir) et on se met en route! 

Toute la journée, nous nous sommes baladés dans la ville, entre les palais et les églises féériques, du Palais d'hiver à la cathédrale du Saint-sauveur, ...

Le soir arrivé, Lennart murmure: 


-Il me reste une dernière surprise pour toi, mais celle ci est plus personnelle... 


Je suis intrigué-e, et le laisse prendre ma main pour m'emmener. 

Après un moment dans le métro, nous arrivons devant un grand bâtiment blanc et vert très impressionnant. Des fenêtres grandes ou en oeil de boeuf, les portes de bois, les sculptures ...


-C'est le Théâtre Mariinsky....


Lennart a murmuré ces mots. Je ne connais pas cet endroit, mais il est très beau et donne une impression de force qui me donne des frissons. 


-On y va? Je suis content-e que tu m'ais montré cet endroit... 


Nous rentrons dans le bâtiment, et Lennart sort deux billets de son sac. La guichetière les pointe, puis nous les rends. Je lis le texte inscrit en gros: Tchaïkovski.


La salle dans laquelle nous rentrons est immense. Des centaines de personnes sont déjà installées, et d'autres continuent d'affluer. Nous nous installons dans les rangées du milieu, là où il y a de la place. Bientôt, la salle est bondée.

Les lumières s'éteignent, et la musique commence...

Tchaïkovski est l'un des auteurs préférés de Lennart, et bientôt il se met à pleurer. J'essaye de le réconforter dans le noir, lui tendant d'abord un mouchoir, puis lui prenant la main. Je sens ses yeux mouillés sur moi, puis un contact sur ma joue, qui l'enflamme. 

Nos yeux se rencontre. Les siens sont rougis et pleins d'espoir, et les miens pleins de surprise. Le ballet commence à son tour, mais nous ne regardons déjà plus. Je passe les bras autour de lui, et, doucement, pose mes lèvres sur les siennes.


Le genre des anges n'intéresse personneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant