Le genre des anges n'intéresse personne

XX. À la conquête d'un rêve

*Point de vue de Nehesy *

Je me rapproche de Lennart, et lui pose ma main sur son épaule, en signe de soutien.

-Pourrais-je revoir Lou?

Je retire ma main, et baisse la tête.

-Je le ferais. Si c'est possible...

-Et maintenant, que fait-on ?

Je me met à réfléchir, puis au bout d'un moment je dit:

-on va voir ce qu'à donné ton rêve...

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*Lou, 58 ans*

Je me réveille, confus.e.

-Oh...qu'est ce qui s'est passé ?

Voilà que je parle tout haut maintenant...

-Bon, Lou, on va bosser. On va reprendre le boulot. Si Lennart est sur cette étoile, je le retrouverai !

Je me lève, enfile mon coupe-vent et sort.

Le froid m'envahit aussitôt : l' hiver mordant s'engouffre dans les manches, et le vent glacial attaque le col et fait pleurer les yeux.

Je vais au garage, et trouve ma chenille. C'est laid, elle est bien vieille cette bécane, mais au moins ça traverse les pans de neige qui envahissent tout et stoppent la circulation.

Le moteur allumé, nous partons en vitesse (la bécane et moi), direction le labo astronomique le plus proche. En y arrivant, les gens présents sortent tous leur yeux de leur télescopes. Certains, qui travaillaient avec moi à l'époque s'exclament, surpris:

-ça alors, toi ici ! Ça fait tellement longtemps qu'on ne t'as pas vu, on s'inquiétait presque ! Alors tes recherches depuis tout ce temps ? Ça fait un moment que je n'ai rien vu sur ton étoile, comme tu disait toujours !

-J'ai arrêté depuis au moins 35 ans. Mais oui, ça fait un bon moment que je ne suis pas venu, et je vois que vous êtes tous là ! Peut être que c'est os recherches qui avancent moins que les miennes !

Un rire éclate dans la salle: on a tous travaillé très dur pour devenir chercheurs, et beaucoup d'entre nous n'ont jamais percé. Dont moi. On a fais des recherches pour d'autres, on gagnait notre pain, mais souvent ce qui nous avait tant fasciné pour devenir chercheurs restaient dans l'ombre et l'oubli.

-Mais maintenant, je reprend du service. Je suis à la recherche de mon étoile, et cette fois elle ne restera pas muette. J'ai tout mon temps, toute mon énergie pour cette quête, et tant que je n'aurai pas trouvé ce que je cherche je travaillerai sans relâche !

L'un de mes coéquipier me laisse une place au téléscope, et je retrouve facilement la route de mathusalem. Premier problème à résoudre : la barrière gazeuse.

Pendant des jours, je ne cesse d'observer la planète sous toutes ses coutures. Mais rien à faire: le nuage atmosphérique est sans faille, lisse et épais comme un fond de bouteille. Il faut trouver un moyen technique de le faire céder.

Je passe à la table de calcul, réfléchis pendant des semaines, fais des centaines d'hypothèses que je rejette toutes. Je suis un rat piégé dans un labyrinthe immense.

Finalement, c'est en passant dans un salon de thé que j'ai eu une solution miracle.

Le serveur avait branché la télé, et les informations passaient, lorsqu'une me troubla: un vent solaire était passé quelques jours avant ce matin là, ce qui fascinait toujours les journalistes, et inquiétait beaucoup les plus pessimistes des terriens. Mais moi, j'ai lâché mon café et hurlé intérieurement au miracle.

J'ai bondi dans ma chenillette, et ai repris mes calculs pour trouver une étoile assez puissante et proche de mathusalem pour produire un vent stellaire, et finalement crever le nuage, et après quelques heures, le compteur est tombé : dans deux semaines exactement, une étoile voisine devrait former un vent stellaire contre ma fameuse étoile.

Tout l'astrolabe m'a félicité, et on a bu au prochain vent stellaire qui ferait mon bonheur, puis je suis rentré, et me suis assoupi de plaisir et de soulagement.

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*Point de vue de Nehesy *

Enfin, Lou avance dans sa vie. Lennart est parti avec Sebastián qui lui a montré son nouveau chez-lui (le veinard). Je restais bien installée devant le lac lorsque la porte du Tribunal s'ouvrit en grand, et qu'une grande personne à la silhouette ingenrable est entrée et s'est dirigée droit vers moi.

-Anciennement Nehesy ? Nous avons un problème avec vous. Suivez moi, et éviter de vous faire remarquer.

Je n'en menait pas large, et je l' ai suivi, jusqu'à ce que je remarque qu'une autre silhouette apportait vers nous Lennart.

-Qu'est ce que tu fais ici ? Lui ai-je soufflée, mécontente.

-Je n'en sais rien, et ne fais pas comme si c'était de ma faute, parce que vu les problèmes dans lesquelles tu t'es fourré depuis le départ (à ce qu'on m'a dit !), je pense que c'est toi qui m'emmène dans un bourbier !

Nous avons franchi le pas du Jugement, et nous avons attendu. Finalement, une petite dame au chignon serré est montée sur l'estrade, et à déclaré d' une voix formelle:

-Vous êtes jugé pour avoir divulgué notre position dans l'univers à un être humain. Cette faute est extrêmement grave, puisque nous ne devons pas être en contact total avec eux d'une part, et que notre travail se doit d'être impartial et secret. Ce qu'il ne sera peut être plus, si le ou la dénommé.e Lou réussi à percer notre atmosphère protectrice. Alors maintenant que le problème est posé, proposez nous une solution pour éviter le drame.

Stupéfaite, je me retourne vers Lennart:

-Tu as parlé de nous à Lou ? Mais quel genre de personne es-tu ? C'est évident maintenant, ce qui arrive est de ta faute !

-Suffit !

La Dame se penche vers moi, et de son perchoir, ses yeux me foudroient.

-Si vous aviez contrôlé votre apprenti, nous n'en serions pas là non plus, vous cumulez les erreurs, et vous osez mettre la faute sur quelqu'un d'autre que vous même ? Il est temps que vous ouvriez les yeux et que vous arrêtiez d'agir comme un enfant. Le problème n'est pas qui accuser, je vous accusé tous deux. Le problème est : Comment réparer votre erreur ?

-Moi, j'ai votre réponse.