17

3 1 0
                                    


TOUR DE L'HORLOGE

VENDREDI 4 DECEMBRE / 8H43

Carter tournait dans la rue depuis quelques minutes à la recherche désespéré d'une place pour garer sa voiture. Il était venu en avance pour ne pas se retrouver dans cette situation et du coup cela l'énervait encore plus. La place était bondée aujourd'hui et pour faciliter les choses en plus il pleuvait. Ethan n'avait jamais était aussi heureux de voir la pluie. Un petit sourire moqueur s'affichait sur son visage à chaque fois qu'il observait la moto de la personne qu'il l'avait en filature et son manteau trempé. Enfin concentrons-nous sur les voitures. Entre deux gouttes d'eau, il repéra une petite voiture verte qui sortait du bas-côté. Quelques coups de volant plus tard, il arrêta enfin le moteur.

La pluie frappait intensément le verre forgée ondulée qui formait le nom du café. Ethan entra dans le vieil immeuble rénové surmonté d'une horloge. Une odeur de viennoiserie lui saisit l'odorat dès qu'il passa la porte. L'ambiance était chaleureuse avec les touristes qui venaient prendre leur petit-déjeuner avant de partir visiter la ville et les étudiants qui passaient prendre un café pour commencer la journée. La serveuse accosta Carter.

- Euhm... Je suis attendu par euh... Méli ?

Elle le jugea rapidement du regard puis lui indiqua :

- En haut, au fond.

Les pièces étaient petites mais le restaurant s'étalait au rez-de-chaussée et au premier étage. Il monta les escaliers en bois et trouva la certaine Méli un chocolat chaud dans les mains. La table était astucieusement choisie, loin d'une fenêtre coincée dans un angle. Cette femme avait bien compris la situation.

- Euh Méli ? demanda Carter

Elle releva la tête vers lui.

- Oui. Asseyez-vous. Et enfaite je m'appelle Amélie.

- Oh bien. Ethan Carter, dit-il en tendant la main.

Après avoir enlevé son manteau, il s'assit en face d'elle.

- Vous avez trouvé facilement une place ?

- Oh, j'habite juste au-dessus mais nous ne sommes pas là pour parler voiture. J'ai lu votre dossier, il est plus complet que celui des archives.

- Oui j'ai rassemblé tout ce que j'ai trouvé.

Elle joignit ses mains, faisant cliqueter ses nombreux bracelets, et y posa sa tête.

- Ethan. Personne n'a le droit de traité une adolescente comme ça et même si elle était majeur ça ne changerais rien. C'est un acte inhumain et nous devons les amener devant la cour de justice. Avec votre dossier, je pense que nous pouvons gagner.

- Amélie. Je vous ai dit que j'étais suivie car ils savent que je sais...

- Ethan. Je sais que vous avez peur mais...

Il la coupa d'un signe de main.

- Amélie écoutez. Je suis suivie car j'ai menacé Mme White de lui faire à procès. Et vous savez ce qu'elle m'a répondu calmement ? Qu'ils avaient de quoi s'en sortir, tout temps nous faisant porter le chapeau. Et nous savons tous les deux qu'elle ne bluffait pas.

Le visage d'Amélie s'assombrit. Le silence s'installa pendant qu'elle rassemblait ses idées. La tension était vite montée dans cette conversation, si bien qu'ils ne jetèrent même pas un coup d'œil à la serveuse qui avait renversé son plateau. La femme tripotait un petit bracelet bleu claire orné de deux petites clochettes d'argent. Le cliquetis était étouffé sous les rires d'une dame un peu ronde au grand sourire.

- Nous devons faire quelque chose. Elle ne peut rester dans cette cage enfin... Nous devons la faire sortir. Si ce n'est pas par la justice alors ce sera illégalement.

Ethan la ramena rapidement sur terre.

- Et vous comptez faire quoi avec une adolescente sans aucune connaissance, supposé morte et recherché par un institut qui dépensera beaucoup pour la retrouver ?

- Je partirais à l'autre bout du monde, j'ai un cousin en Polynésie, je pourrais y aller avec elle...

- Et vous voulez y aller comment en avion ? Vous serez des délinquantes, Amélie. Et si ils savent que c'est vous qui avez Swann, ils vous attendront gentiment, armée jusqu'aux dents, chez votre cousin.

Le visage de la femme affichait une expression étrange.

- Swann ?

- Oui. Dans le dossier, il explique qu'on la surnommait ainsi au cirque. J'ai pensé que serait plus discret. Enfin je disais que si on l'a fait s'échappé, il faut la confié à quelqu'un qui ne fait pas partit de l'institut ou qui a un lien avec.

- Vous avez raison. Et il faut aussi que cette personne ait le moins de lien avec nous mais qu'elle soit de confiance, assez pour devenir un fugitif.

- Elle doit aussi bien s'entendre avec Swann et elle doit pouvoir lui apprendre au moins les connaissances élémentaires.

Amélie observa sa montre qui s'était mis à biper.

- Oh je dois y aller. Je vais rendre visite à ma mère, elle est en maison de retraite. Réfléchissait à une personne, je ferais de même de mon côté. Nous nous revoyons vendredi matin prochain ?

- Euh oui mais à 7h si possible, le café sera ouvert ?

- Tout juste mais oui. En revoir.

Elle se leva, attrapa son manteau ainsi que son écharpe et descendit les escaliers. Elle bouscula sans faire exprès un homme au manteau trempé. Ethan n'eut pas à chercher dans sa mémoire pour le reconnaitre. Cet homme, il le voyait tous les jours, ils avaient tendance à être au même endroit ces derniers temps. Ethan souffla de soulagement, deux secondes plutôt et il aurait vu Amélie.

Projet BOXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant