Projet BOX

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NUIT N°44

JEUDI 10 DECEMBRE / 22H43

RAPPORT DU DOCTEUR CARTER

OBERVATION DU REVE

Un couloir rouge. On avance. On court vite. On fuit. On risque un regard en arrière. Elles sont là, telle une vague. Une vague noire et informe. Toujours ces mains. Toujours aussi noires. Toujours aussi meurtrières. Elles envahissent tout l'espace, le rouge disparait. Il n'y a plus que le noir. Il faut courir. Il faut fuir. Le claquement de nos pas contre le sol résonne à nos oreilles, ainsi que notre respiration haletante. La panique nous envahit. On court si vite que l'air glisse sur notre visage. Au loin du blanc. On accélère. C'est une silhouette. Blanche mais pas complètement, ses cheveux sont sombres. Elle grandit au fur et à mesure qu'on approche. Une chose froide nous enlace la cheville. Une main. On ne la regarde pas mais on le sait, c'est une main noire. Dans un saut, on la frappe contre le mur. Elle se détache et nous, on continue notre course. Il faut fuir. Vers la silhouette. C'est notre seule chance. Il y aura surement un mur, une paroi, une vitre qui nous bloquera mais on court quand même, à cent à l'heure. La silhouette se précise, ses contours s'affinent. Elle nous tend la main. Sa main blanche. On y est presque. On va l'attrapé. Plus que quelques pas et on y est. Plus que quelques pas et...

On a attrapé la main ! On l'a, enfin. On remonte notre regard sur son visage. On peut le voir, il est ovale. Il ressemble à... Il est blanc, tout blanc, infiniment blanc. La respiration se calme et la vue se brouille. Soudain il la lâche, il enlève sa main de la sienne. Comme s'il s'était brulé. Et il recule d'un mètre ou deux. Elle recommence à courir vers lui mais il y a la paroi. Elle la bloque. Il nous regarde de l'autre côté. Le froid l'envahit. Les mains noires l'ont rattrapé. Elles s'accrochent à elle. Elles l'attirent. Elle plonge dans le noir. Elle tend ses mains vers lui mais il ne bouge pas. Et tout disparait. Le rouge, la silhouette, ses mains, le noir mange tout.