[Petite mise au point... Tout copie totale ou partielle de Stars est interdite, en respect des articles L.111-1 et L.123-1 du code de la propriété intellectuelle. Stars est une oeuvre complètement fictive. En résumé, chaque événement, nom, lieux, entreprises et autres sont les résultats de l'imagination de l'écrivaine, et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes existantes dans la réalité est purement fortuite. COPYRIGHT, 2018]
C'est toujours la même chose. Le réveil difficile, le bus, le lycée. Wow. Quelle vie trépidante. Heureusement que c'est bientôt fini. Tous les matins, du lundi au vendredi, j'arpente les rues tortueuses de Strasbourg, ma ville natale. Mon Alsace est une région que je ne pourrais probablement jamais quitter. Je suis toujours la même routine. Le matin, quand je sors de chez moi, j'enfonce mon casque sur mes oreilles et je marche aux côtés de mon jumeau Ulysse. Techniquement, Ulysse est mon grand frère de douze minutes et seize secondes. Il ne cesse de le répéter. Et d'ailleurs, je vois votre question germer dans votre crâne. Non, nous ne sommes pas nés le même jour. Il est né le 27 mai à 23H52, tandis que j'ai tardé jusqu'au 28 mai, à 00H04. C'est plutôt pratique.
Bref. Je prends mon bus, j'arrive dans le centre de Strasbourg, et je marche tranquillement jusqu'à mon lycée. Ah... Mon lycée. Ou plutôt devrais-je dire le "Collège et Lycée Privé Jean Paul Mercier". J'y suis depuis la sixième. Mon père est un peu un tortionnaire sur les bords.
Bref, il est 7H48, je suis devant la cathédrale et mon jumeau marche derrière moi, en me tenant par le haut du sac à dos. Il fait toujours ça. Depuis qu'on a quatre ans, il me tient toujours par quelque chose. La capuche, le sac... Mais bon, j'ai l'habitude, à force.
On arrive rapidement devant le lycée. Le parvis est plein de monde, personne ne voulant entrer de son propre gré dans l'enceinte de l'établissement. J'avance vers Marc et Alice, mes deux meilleurs amis, mais soudain Ulysse me tire le sac.
-Regarde! hurla-t-il. Une mongolfière!
Je me retrouve sur les fesses, par terre, parce qu'avec sa brusquerie, Ulysse ma faite tomber.
-C'est toi, le mongole... ai-je marmonné.
Je me relève et vais vers mes amis, en prenant soin de baisser la tête. Mon frère, lui, fonce dans la mêlée en saluant tout ce qui bouge.
Même si nous sommes jumeaux, nous sommes complètement différents, lui et moi. J'ai des cheveux bruns, légèrement ondulés. J'ai les yeux gris, une bouche pulpeuse et un nez... Bah un nez, quoi. Je suis très peu sociable, depuis que je suis petite, je n'arrive pas à m'intégrer. Les pédopsys ont toujours mis ça sur le compte de mon quotient intellectuel légèrement supérieur. C'est mon frère qui m'intègre, souvent. Même si j'ai réussi à me faire quelques amis par moi même.. En parlant de mon frère, il a une capacité dingue à sociabiliser. Il peut parler à tout le monde, et tout le monde peut lui parler. Il est grand, assez musclé (amateur de sport, contrairement à moi qui ne fait que du tir à l'arc, même si c'est un sport à part entière), il a des cheveux blonds bouclés comme pas possible et nous avons les mêmes yeux. Les seuls points communs que nous avons, ce sont nos yeux, la taille (je suis assez grande, moi aussi) et notre intérêt pour la musique. Nos parents, aussi, mais eux ne comptent pas.
J'entends les gens qui rigolent en se moquant gentiment de moi. Rayane arrive et me prend dans ses bras.
Rayane, c'est le paradoxe de ma vie. Au collège, on se détestait. On ne pouvait même pas se regarder. Et depuis qu'on est dans la même classe, depuis la seconde, on a commencé à éprouver de l'affection (purement amicale) l'un envers l'autre. Maintenant, nous sommes de très bons amis. Je l'aide en allemand (ma langue presque maternelle, puisque je parle cette langue avec ma famille, sauf parfois avec mon père qui parle parfois français avec nous. Et lui, il m'aide simplement en étant mon ami. Rayane finit par rejoindre ses propres amis et mon petit groupe rentre dans le lycée, à regret.
Je suis seule dans le couloir de physique en attendant que mon prof arrive. Aujourd'hui, nous sommes divisés en petits groupes. Ici, la section scientifique n'est pas du tout prisée: il n'y en a qu'une pour huit premières et nous ne sommes que seize. Les seules personnes que je connaît et que j'apprécie sont mon frère, Terence, un grand ami à lui qui joue de la batterie, et Amy, mais on ne parle pas beaucoup. C'est sûrement pour ça qu'on peut sympathiser.
Je révise mes fiches de physique. C'est une manie, chez moi. Je fiche tout ce que je peux. J'ai des milliers de fiches dans ma chambre. Et ça n'a pas forcément un rapport avec les cours, parfois je me fais des fiches de recette, de notes... Bref. En gros, je suis insupportable.
J'entends des talons claquer sur le carrelage. Oh non, pitié pas elle.
Samantha arrive avec sa clique. Forcément, elle doivent passer par là pour aller dans le couloir des premières...
Je rentre la tête dans les épaules, baisse les yeux et me fait le plus petite. Apparemment, elles ont un radar à moi, puisque cette gourdasse et son groupe font voler mes fiches et me poussent violemment contre le mur pour me faire tomber. Elle partent en se dandinant et en gloussant, de leur rire faux et vulgaire en se congratulant pour ce qu'elles venaient de faire. Je me retrouve ainsi par terre, avec des fiches éparpillées tout autour de moi.
Je me relève après avoir récupéré mes fiches bristol. Des gens arrivent, je les entends monter les escaliers. J'observe les nouveaux arrivants se répartir dans le couloir bruyamment. Les élèves de ma classent arrivent, mon frère les accompagne. Amy sort du groupe et vient me saluer.
Elle s'adosse au mur, comme moi, et nous attendons le professeur en silence. C'est comme ça qu'on fonctionne, elle et moi. On ne parle pas. Et ça nous va. On connaît les informations essentielles, ça nous suffit. Je n'ai pas besoin de savoir combien de céréales elle met dans son bol le matin, tout comme elle n'a pas besoin de savoir combien de flèches j'ai tiré la veille.
Encore une info bizarre: dans la vraie vie, je suis associable. Dans le monde fabuleux d'internet, j'ai des milliers de followers. J'en suis à 66K sur instagram, et un bon nombre sur snapchat aussi. J'ai une chaîne youtube sur laquelle je poste souvent des vidéos de chant, donc là aussi j'ai pas mal d'abonnés... Je crois que ça monte à 89K. Bref. L'avantage, c'est que je ne les connais pas. Personne n'est au courant pour cette chaîne youtube, sauf pour ma famille, mon frère, et mes deux meilleurs amis. Par contre, mon compte instagram est, lui, visible de tous. Alors, je fais bien attention à ce que je poste dessus.
Le professeur arrive, nous ouvre la porte et nous fait signe d'entrer.
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Stars [Terminée]
Ficção AdolescenteUn jour, mon frère et moi avons commencé le piano. Puis la guitare. Puis le saxophone. Puis le chant. On a tout fait pareil, même si nous sommes très différents. Sauf que moi, je ne me suis pas ramenée un jour à la maison avec trois mecs pour annonc...