Chapitre 13

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Je suis sortie du café en même temps que mes amis, mais nous nous sommes séparés. je devais rentrer à pied, il n'y avait plus de bus. Il faisait nuit, génial. Je n'avais plus beaucoup de batterie, alors je laissais tomber l'idée d'écouter de la musique. J'entendais des pas derrière moi.

Avant même que je me retourne, le mec du salon de thé m'avait plaquée contre le mur à ma droite. Il avait son bras sur ma gorge et sa main sur ma bouche de sorte à ce que je ne puisse pas hurler.

-Bah alors, ma poule, on résiste? Bah tu vas pas résister bien longtemps, ne t'en fais pas... 

Je tentais de le repousser de toutes mes maigres forces quand il commença à embrasser ma clavicule. Le dégoût me submergea, j'avais envie de vomir. Il commença à défaire bruyamment sa boucle de ceinture, quand il dégagea soudain de ma vue. Son emprise ayant disparu, mes jambes me lâchèrent et je tomba au sol. 

Lucas asséna un coup de poing violent au mec et vint vers moi, composant le numéro de la police sur son téléphone. Il leur expliqua rapidement la situation et raccrocha. 

-Eh, eh, ça va, chhht, c'est fini m'a-t-il chuchoté devant mon évidente crise de panique. 

Il s'assit à côté de moi et me pris contre lui.

-Alice m'a envoyé un message pour me dire qu'elle n'était pas rassurée de te savoir seule, tu pourras la remercier... Chut, mon cœur, c'est terminé, je te jure.

Ce surnom me retourna mes hormones. Il sembla comprendre que ça m'avait fait de l'effet, de l'entendre m'appeler ainsi. Il plongea ses beaux yeux dans les miens, m'embrassa le front, puis le nez, et ses yeux louchèrent sur mes lèvres alors que j'observais les siennes. Il plaqua sa main sur ma joue avec douceur et posa sa bouche sur la mienne, scellant nos souffles. Je me calmais instantanément. Il retira ses lèvres des miennes alors que mon cerveau, mes hormones, et tout mon être en demandait encore. 

-Lucas... ai-je murmuré, comme un appel de détresse.

Il plaqua à nouveau ses lèvres contre les mienne, avec plus de désir cette fois ci. Notre baiser, moins chaste que le précédent, s'approfondit lorsque je passa mes bras autour de son cou. Nos langues se lièrent, sans pourtant que nos dents s'entrechoquent, et nous nous sommes séparés, haletants.

-Comme premier baiser, c'était magique, ai-je dit à Lucas pendant qu'il m'aidait à me relever. 

Il a émis un petit rire franc, et très mignon. La police est arrivée et nous a emmené nous et l'autre crétin assommé au poste pour que je fasse une déposition. 

Nous sommes rentrés main dans la main avec Lucas. Ma mère lui a proposé de dormir à la maison quand elle nous a vu et que je lui ai exposé la situation plus que délicate dans laquelle je m'étais trouvée. 

Je me suis retrouvée en pyjama, en face de Lucas, à rigoler nerveusement. Il était en jogging (un de mon frère), t-shirt Batman, j'étais en t-shirt de sport et en short. Heureusement que je m'étais rasée. 

Je me triturais les mains quand il est venu me les prendre. Il mit de la musique douce sur son téléphone, et il me fit danser. Comme un pro. 

Il avait la main au creux de mes reins, l'autre tenant la mienne en hauteur, et nous faisait tournoyer dans ma chambre en me regardant droit dans les yeux. 

Tandis que moi, je lui ai marché sur les pieds tout du long, et j'avais la tête qui tournait à force de tourner.

Il a fini par couper la musique, me plaquer sur le lit, et s'allonger au dessus de moi, ses jambes entrecroisées avec les miennes, appuyé sur ses coudes et jouant avec des mèches de mes cheveux.

-Où as-tu appris à si bien danser? ai-je demandé doucement.

-J'ai pris des cours quand j'étais petit. J'ai des restes. Si tu l'ébruites, je publie des photos de toi en combinaison licorne. 

-M'en fous, je l'ébruiterais pas de toute façon. 

On s'est fixés pendant un petit moment. Sans rien dire. Mais ce n'était pas un silence gênant.

C'était un silence particulièrement reposant. J'ai eu le temps de réfléchir à lui. Et à moi. Et à nous. 

-J'espère que Samantha n'a pas trop mal, ai-je dit, presque automatiquement, avant de me poser un long questionnement personnel sur ma santé mentale, pour avoir dit une phrase pareille.

Visiblement, Lucas s'est posé les mêmes questions, puisqu'il s'est brutalement redressé, s'est assis en tailleur devant moi et m'a fixé.

-Tu te rends compte de ce que tu dis?

-Je sais, mais...

-Non, pas de "mais", Tash. (Il écarta mes cheveux) C'est elle qui t'a fait cette cicatrice en te poussant contre un radiateur, tu te souviens? C'est elle qui t'a harcelée! Et ça te suffit pas? Bah moi j'espère qu'elle a mal. Je refuses que cette pimbêche te fasse du mal.

-Lucas, tu sais, on ne sait pas ce qui se passe dans sa tête. Je pense que... Je pense qu'une personne ne naît pas mauvaise. Et même, une personne n'est pas foncièrement mauvaise en soi. 

-Même Satan?

-Euh... Je sais pas, je l'ai pas rencontré, mais je suppose que c'est l'exception qui confirme la règle.

-Bah Samantha c'est Satan, Tasha.

-Tu exagères. 

-Attends, même son prénom ressemble! Samantha, Satan.... Si tu remplaces le M par le T et que t'enlève le h, le m et le A, je suis désolé, ça fait Satan. 

-Oui, bon, d'accord, si tu veux. 

Il fit une pause et lova sa tête au creux de mon cou. 

-Tasha, tu peux me chanter une chanson, s'il-te-plaît?

Je lui ai chanté Une Chanson Douce, d'Henri Salavador, une chanson que me chantait ma mère quand j'étais plus petite.

Résultat, on s'est tous les deux endormis comme ça. 

Je me suis souvenue d'avoir eu un sommeil agité. Notamment, un cauchemar. Le pire que j'ai jamais eu. 

Je me trouvais dans une pièce blanche, et l'homme du café se tenait contre moi, à m'écraser de tout son poids et à défaire la boucle de sa ceinture. Et derrière lui, Suzanne se tenait. Et au fur et à mesure, toutes les Suzanne apparaissaient. 

Stars [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant