Chapitre Trente-Deux

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Point de vue Eijiro

Deux semaines ont passé. Je suis actuellement à l'hôpital, profitant certainement de mes derniers instants chez les vivants. Ce qu'il s'est passé l'autre jour? Ah oui c'est vrai.

Il y a deux semaines

Je sens encore sa main sur ma joue. C'était violent mais mérité. Je n'ose pas le regarder, il doit être tellement énervé. Mais lorsque j'entends ses petits reniflements, je relève enfin la tête et le vois en larmes. Cette vue me brise le cœur, je n'aime pas voir celui que j'aime aussi mal par ma faute.

- T'as cru que c'était mieux de tout me cacher?! C'était quoi ton but en faisant ça?!

Je n'ose pas lui répondre, non, je ne sais juste pas quoi répondre. Tous mes arguments, mes raisons, tout ce que je trouvais justes, me parait désormais irrecevable et incongru.

- Je ne voulais tout simplement pas que tu souffres, dis-je tout bas.
- Et tu crois que je souffre pas là peut-être ?!
- Si, mais tu m'aurais vite oublié...
- Mais arrêtes de penser à ma place! Tu n'es pas moi à ce que je sache! Tu m'énerves tellement Eijiro!

Je ne réponds pas, il a raison...

- Je me serais fait une raison, j'aurais pleuré mais j'aurais pu me préparer mentalement ! Il te reste combien de temps à vivre?!
- Quelques semaines...

Il se jette sur moi, m'étouffant presque.

- T'as de la chance, souffle-t-il entre ses pleurs, t'as de la chance que je t'aime trop pour qu'on passe tes dernières semaines en froid! Mais tu restes un gros con qui mérite des baffes!

Il s'éloigne légèrement et m'embrasse passionnément. Je suis obligé d'y répondre, je ne veux décidément pas le perdre. Nous nous séparons, à bout de souffle, mais à peine nous sommes séparés qu'Izuku se jette sur nous, en pleurs. Je les avais oublié.

Retour dans le présent

Aujourd'hui, tout est différent. Mes amis, ils sont là, dans ma chambre d'hôpital, les yeux rouges, le regard rivé vers moi. Enfin non, pas Katsuki, il a la tête baissée. Tout cela est normal, vu l'annonce de mon médecin. Pour m'éviter d'horribles souffrances, ils vont me débrancher - avec mon accord -, sinon je souffrirais bien trop. J'ai dis oui car je n'ai plus aucune chance de m'en sortir, je n'espère plus depuis un moment, j'attends plutôt que la mort vienne.

Je souffre beaucoup, autant mentalement que physiquement. C'est peut-être une bonne chose qu'on me débranche, je n'arrive même plus à tenir debout.

Je suis censé faire mes adieux là mais je n'y arrive tout simplement pas, je ne veux pas dire au revoir à tous ces gens... J'ai déjà dit au revoir à Kyoka, Momo et Ochako ainsi qu'à mes parents. Il ne me reste plus que Izuku, Katsuki, Mina, Shoto et Denki.

- Bon, me décidais-je enfin à parler, je pense que c'est le moment de se dire au revoir Mina, celle que je connais depuis plus longtemps. Tu m'as toujours soutenue, même lorsque j'étais insupportable et je t'en suis vraiment reconnaissant. Tu m'as aidé à avoir confiance en moi, à être moins renfermé, encore merci.

Je suis à deux doigts de pleurer.

- Un câlin? Demandais-je tremblant.

Elle ne se fait pas prier et se jette sur moi pour un câlin.

- Tu vas vraiment me manquer, dit-elle en pleurant contre moi.

Nous nous séparons au bout de plusieurs minutes, elle m'embrasse la joue et quitte la pièce non sans me lancer un regard empreint de tristesse.

Est-ce que tu me vois ? ~Tododeku~ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant