Caly La Fille-Tigre

Chapitre 17 : Tyson

Caly était partie comme une fusée. L'appeler n'avait servi à rien et Tristan venait de lâcher une bombe.

Si les mutins étaient déjà en route, alors ils devaient se dépêcher.

- Comment fait-on pour les bloquer? demanda Jeff.

- Et pour arriver avant Caly, ajouta Saleh.

Tyson n'eut même pas besoin de réfléchir longtemps :

- On coupe par la forêt. Ce sera plus rapide. Pour Caly, par contre, ce sera plus dure.

Noah se redressa comme un ressort. Il réprimenda son jeune frère d'un regard sévère et autoritaire.

- Non! Pas de « on »! Tu restes ici.

- Quoi!? Pas question que je reste ici pendant que vous vous allez les bloquer!

- Non, insista Noah. Tyson, c'est beaucoup trop dangereux.

- Arrêtes de te prendre pour papa! répliqua Tyson. Me donnes pas des ordres!

Noah plissa des yeux et serra des poings. Avant, c'était le genre de regard que Tyson avait appris à intreprêter par "si je t'attrapes, t'es mort", mais avec tout ce qu'ils avaient vécus ces derniers jours, Tyson n'était pas certain que ce soit la bonne définition de ce regard. Noah s'esclaffa d'irritation.

- Je suis sûr que papa est d'accord! N'est-ce pas...

Tous se retournèrent vers là où était Dave, mais l'homme avait disparu. Les naufragés sursautèrent à la dispartition soudaine de leur compatriote et se mirent en mode d'alerte. Ils l'appelèrent, fouillèrent les environs au cas où il se serrait perdu, mais Dave n'était nulle part. Noah lâcha des jurons.

- Mais où peut-il être!?

- Mais j'en sais rien moi! se défendit Tyson.

- Peut-être a-t-il poursuivis Caly? suggéra le capitaine. Il était très décidé sur deux points : vous retrouver et arrêter les mutins.

- On ne peut pas le laisser y aller seul! s'exclama Jeff d'un ton alarmé. Il faut le suivre! Il va se faire tuer s'il y va seul!

- Je suis pour, vota Saleh.

- Moi aussi, assura aussitôt Noah.

Tyson sauta de son tronc d'arbre où il avait fait une pause.

- Je viens aussi!

Noah se retourna vers son cadet, l'air décidé.

- Non. Toi tu restes ici.

- Mais-

- Pas de mais! Tu es le seul qui puisse t'occuper des tigreaux et il est hors de question que tu viennes. Ça pourrait finir en massacre comme sur la plage. Y'a pas moyen que tu viennes. Tu restes ici.

Ça devait être la dixième fois qu'il lui sortait ça en moins d'une demi heure. Tyson sentait sa tension monter. Il n'était pas très fort, et alors? Après Caly, c'était sûrement lui qui connaissait le mieux l'île! Le jeune adolescent allait répondre d'un ton mordant quand une main tranquille mais puissante se posa sur son épaule. C'était Tristan. Il lui sourit avec patience, et un fond de beinveillance qui mit le garçon plus à cran.

- Restons ici, Tyson. Toi et moi, on ne serait qu'un poids pour eux. Notre vrai utilité, elle est ici. Tu ne veux pas laisser les tigreaux mourir, n'est-ce pas? D'ailleurs où sont-ils?

Tyson réfléchit et devint blême. Il les avait laissé dans la source!

Le garçon partit en courant. Ça commençait à être long pour une baignade. À son arrivée, il remercia presque Tristan : Mira et Mala essayaient de remonter sur un rocher. Raj était déjà dessus et feulait en faisant des allers-retours, comme s'il cherchait à les encourager.

Tyson se précipita vers eux et se mit à genoux. Il attrapa d'abord Mala qui était la plus proche, puis il sauva Mira. Les petites tigresses se laissèrent tomber sur la pierre, respirant à grand coup. Raj vint aussitôt les lécher, en alternant entre ses sœurs. Tyson les observa en reprenant son souffleé

« Ils ont raisons. » il se dit à lui même. « Je ne peux pas les laisser seuls. »

Tyson serra les poings de frustrations. Il voulait tellement y aller, tellement les aider, être utile! Mais ce ne serait pas le cas. Ça ne serait même que le contraire. Tyson se laissa aller contre une large pierre.

Un peu plus tard, Tristan le rejoignit en boitant. Le vieux loup de mer se laissa aller contre un rocher semblable avant de masser sa jambe meurtrie. Ils ne parlèrent pas. Il n'y eut qu'un seul échange de regard entre eux et Tyson comprit tout de suite.

Il avait déjà comprit et s'était fait une raison, mais ce regard grave était le coup de grâce.

Le garçon baissa de nouveau la tête. Il devait rester.

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Merci de lire Caly!