Chapitre 20 : Tyson

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Ils étaient en mer depuis plus d'une semaine, presque deux, mais Tyson ne se sentait toujours pas mieux. Comment le pourrait-il? Noah était toujours inconscient sans donner aucun signe de rétablissement.

Après sa mère, son grand frère. Tous partaient. Il ne lui restait que son père, son cousin et sa tante. Il devait être maudit. Une petite voix dans sa tête ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il aurait peut-être mieux valut que Noah meurt plutôt que de s'accrocher dans le vide comme ça. L'espoir c'était le pire.

Tyson soupira et s'éloigna du bord du navire et marcha sur le pont sans trop regarder où il allait

Ses pas le conduisirent à l'intérieur du bateau, dans la cale. Il s'arrêta devant la grande porte de fer forgé. Si on voulait l'ouvrir, il fallait faire tourner une grosse roue rouillée par les années et qui devait être rouge à l'origine.

Caly était derrière cette porte avec les tigres. Les fauves étaient tous attachés car le capitaine jugeait trop dangereux de les laisser sans chaînes sur son navire. Par contre, il n'avait pas trop voulu laisser Caly avec eux. Il disait que ce n'était pas la place d'une humaine. Erik lui avait alors répliqué qu'elle était plus sauvage qu'humaine, ce qui lui avait valut l'enfermement pour toute la durée du voyage.

À la grande surprise de Tyson, Erik n'avait pas du tout rouspété contre sa sentence. Il avait hoché la tête et s'était rendu dans sa cabine et n'était pas sorti de tout le trajet, même pour le repas.

Caly en revanche ne supportait pas l'enfermement. Toute la journée, ils pouvaient l'entendre hurler et tambouriner les murs. Le capitaine avait finit par admettre qu'elle n'était peut-être pas civilisée après qu'elle l'ait attaqué alors qu'il était allé se présenter à elle. Pour les matelots, leur apporter de la nourriture était une corvée. Ils devaient s'y prendre à cinq : quatre retenaient Caly pendant que le cinquième jetait la nourriture dans la pièce. Tyson a entendu plusieurs matelots dire que c'était elle qui aurait dûe être enchaînée et non les tigres, qui étaient nettement moins agités.

Tyson posa sa main sur la roue qui servait à ouvrir la porte. Il aurait voulu permettre à Caly de sortir, mais une petite voix dans le coin de son esprit lui disait que s'il le faisait, Caly se jeterait à l'eau et retournerait sur son île coûte que coûte, même à la nage s'il le faut et qu'elle devait mourir en essayant.

Tyson soupira et s'en alla. Il retrouva Jeff accoudé sur le pont. Il regardait l'horizon avec un air pensif. Tyson s'assit en indien à côté de lui et fixa le ciel. Aucun d'eux ne parlait. Ils écoutaient le son des vagues qui se jetaient sur la coque, du vent et des oiseaux.

Tyson sursauta à cette pensée. S'il pouvait entendre des oiseaux, cela signifiait qu'ils étaient proche du continent!

Tyson se releva d'un coup et partit en courant. Jeff le regarda partir sans rien dire. Tyson monta les échelles et escaliers quatre à quatre, son cœur battait dans ses tempes.

Il arriva finalement à l'endroit le plus haut auquel il avait accès. Il ne prit pas de pause pour retrouver son souffle. Tyson regarda de tous les côtés à la recherche de la silhouette de la terre.

Il vit d'abord des bateaux, une dizaine! Ils se dirigeaient tous dans la même direction, avec le Soleil dans le dos. Tyson se pencha à la balustrade en mettant une mains au-dessus de ses yeux plissés par l'effort et l'aveuglement.

Lorsqu'il distingua enfin le continent, Tyson poussa des hourras. Il courut sur place et sautait en l'air.

Jeff, qui avait entendu ses cris, monta le voir. Il ne comprit pas tout de suite la joie soudaine de Tyson. Quand son cousin lui expliqua en pointant la côte et les bateaux du doigt, Jeff sauta de joie avec son cousin.

Caly La Fille-TigreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant