• capitulo diez •

151 9 5
                                    

Maïa Lloris

Je regarde une dernière fois Antoine qui dort paisiblement avant de sortir de notre chambre. C'est avec une boule au ventre et les larmes aux yeux que je passe devant la chambre de mon frère.
« Le reverrais-je? »

Je sors discrètement du centre qui nous accueille et me rend au point de rendez-vous fixe avec Dimitri. Je dévie mon regard sur l'heure 2h45 , je continue à marcher et j'aperçois au loin une silhouette semblable à celle de mon ami.

Je me rapproche un peu plus vite et je le trouve adosse à ma voiture que j'ai loué pour ce séjour.

- Tu es sure de vouloir faire ça Maïa? me demande Dimitri en russe
- Je n'ai pas d'autre choix , Dimitri , c'est soit ça , soit la mort , je pense que tu comprends mon point de vue? Mon ton de voix se fait froid et sec , mais il doit comprendre que ce choix est personnel
- Comme tu le voudras , je te préviens Maïa , tu n'as que six heures ,souviens toi ,  si tu ne reviens pas la Russie ne sera pas responsable de ta présence sur le territoire russe. Ses yeux me fixent avec intensité et sa voix se fait de plus en plus profonde à chaque fin de phrases comme pour me mettre en garde
- Je le sais Dimitri , mais je te l'ai déjà dis. Je ne suis pas ici pour la coupe ou je ne sais quoi , je suis venue ici pour ça , pour lui. Ma voix commence à se faire plus dure. Je dois finir ce combat une bonne fois pour toute.

Il me regarde une dernière fois , souffle bruyamment et me tend mes clés de voiture. Je lui souris tristement et monte dans ma voiture.
Je tourne la tête vers lui et lui fais un signe de tête en remerciement.

Je démarre à toute vitesse , sans me retourner. Après c'est ce qu'on m'a appris.
«  Pas de pitié , pas de rancune , juste le sang et l'honneur »

Ellipse

Je claque ma portière de voiture doucement et regarde l'heure sur mon téléphone 3h55, il me reste un peu moins de cinq heures. Mon souffle devient irrégulier quand je reconnais l'endroit qui a fait de moi ce que je suis devenue.

Mes pieds se fraient un chemin dans la neige qui recouvre une partie du sol. Les spots situés aux dessus de moi s'allument d'un coup , et me font sursautes.

Des ombres se dessinent devant moi , et je ralentie ma démarche en reconnaissant mon ancien « mentor ». Mes lèvres tremblent ainsi que l'intégralité de mon corps. Mon coeur n'a jamais battue aussi vite.

Mes yeux font un bref détour de l'endroit que j'ai appelé ma maison durant près de six ans , les barbelés sont toujours recouverts du sang des pauvres hommes et femmes qui ont tentés de s'enfuir d'ici , les blocs qui servent de maisons ou d'appartements communs ont étés repeints à ma grande surprise. Néanmoins l'éclaire de ces spots est toujours le même , toujours aussi mauvais.

L'odeur qui règne ici est nauséabonde, l'air commence à se faire irrespirable les premiers instants , mais avec de la persévérance on commence à s'y faire. Les silhouettes d'hommes qui se trouvent sur en face de moi sont les mêmes qu'a mon arrivé il y a six ans , quand Anton m'a trouvé dans une ruelle délabrée de Moscou.

Je dois la vie a ces hommes , comme ils me la doivent. Je dois payer pour mes erreurs passées, comme ils le doivent.

« Tu n'aurais pas dû revenir aussi tardivement Maïa , le compte à rebours est lancé. »

Crazy Love// Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant