Arraï - La Légende du Roi Dragon

Chapitre 22

Rien. Absolument rien. Aucune histoire, aucun conte, aucune légende. Les archives ne nous avaient absolument pas aidées, et nous avions passé la semaine entre quatre murs à rechercher des informations.

La frustration que je contenais au fond de moi était telle que je dus sortir plusieurs fois de la ville pour lâcher ma colère dans les airs. Je ne comprenais pas pourquoi tout ces efforts n'avaient rien donné malgré les dizaines d'œuvres me concernant...

Le plus étrange et inexplicable dans cette histoire, est que dans ces ouvrages relatant ma longue vie, aucun ne médisait sur ma personne et même, au contraire, embellissait trop les choses... Elles n'étaient pas justes, ne respectaient aucun de tous ceux qui m'avaient aidé dans les moments les plus durs. D'autant plus que tout ce qui touchait aux démons devenaient négatif après ma mort... Surtout en ce qui concernaient Kairo et Oran. Et c'était pour moi bien plus douloureux que ce que j'aurais pu ressentir si on avait craché sans état d'âme sur ma réputation...

Et les mêmes questions sans réponse revenaient inlassablement aux portes de mon esprit...

Pourquoi avoir fait tout ça ? Dans quel but ? Et pourquoi une telle colère envers les démons... ?

La frustration revint.

- Excuse-moi un instant, dis-je à Théo, les poings serrés. Je reviens vite...

Il m'adressa un petit hochement de tête avant que je ne disparaisse d'un sort de téléportation à l'extérieur.

Comme les autres fois, je me retrouvais sur une petite colline superposée d'un chêne majestueux. Cependant, au lieu de libérer ma voix comme avant, je m'assis contre son tronc et plongeait la tête dans mes bras.

J'étais une boule d'émotions, en ce moment. Je ne savais pas quoi penser, j'étais plus perdu que jamais...

C'est sûrement ça qui le décida à sortir.

Au fond de mon estomac, je senti quelque chose remuer de plus en plus fort. Je me relevai, pris une immense inspiration, et... hurlai. Mais ce cri-là n'avait rien d'humain... Ce cri était bestiale, il représentait mon être intérieur, il prouvait mes origines...

Un hurlement digne d'un dragon.

Ce fut libérateur, bien plus que les autres fois. Surtout que quelques secondes après, un autre cri, plus long, plus puissant et plus majestueux me répondit. Un immense sourire se fit une place sur mon visage alors que je me transportais à la bibliothèque, une joie envahissante aucunement dissimulée. Je m'approchai de Théo, sur le point de lui annoncer mon prochain départ.

- Il s'est réveillé ? demanda-t-il, me prenant de court.

N'étant plus étonné par sa capacité à deviner – ou peut-être le savait-il, tout simplement ? - je confirmai d'un hochement de tête. Ses yeux pétillèrent.

- Je peux venir avec toi ?

Je ris légèrement.

- Si tu veux absolument venir... Je n'y vois pas d'inconvénient.

Puis je lui fis un clin d'œil.

- Et puis comme ça tu seras mon complice !

Mon jeune ami me décrocha un immense sourire et nous nous dirigeâmes vers les écuries. Je ne le montrais pas, mais la fatigue avait commencé à engourdir mes membres et je me savais incapable de me téléporter une nouvelle fois, et ce avec une personne en plus et sur une bien plus longue distance.