Chapitre 19

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N.A.: Bonsoir, désolé pour l'immense retard mais j'ai eu une panne de motivation à ma rentrée de Croatie. Bref, voilà le chapitre ! 

Mon réveil se fit en douceur, accompagné de caresses dans mes cheveux. Un petit soupire de bien-être s'échappa de mes lèvres et j'ouvris les yeux non sans un sourire.

Kairo, face à moi, m'observait, ses lèvres étirées de bonheur.

- Comment vas-tu mon tendre ? demanda-t-il avec douceur.

- J'ai vraiment bien dormi... Cela faisait longtemps...

Puis je me redressais afin de m'assoir au milieu des draps. La main de mon amant trouva sa place dans mon dos et ses gages de tendresse continuèrent.

- Que devons-nous faire aujourd'hui ?

Je pris le temps de réfléchir à la question de mon conjoint. Je ne pouvais décemment pas commencer une enquête de manière impulsive. Je devais commencer par trouver les pistes qui pourraient me mener à une réponse, mais je savais que ce ne serait pas si simple au vu des conditions qui m'étaient imposées. Je pourrais bien me rendre au lieu du combat et tenter d'utiliser cette magie, mais je ne savais pas si j'étais encore capable de l'utiliser avec un corps d'humain. J'étais plus faible qu'il y a cinq siècles, j'allais devoir être prudent si je ne voulais pas me blesser ou pire, me tuer...

- Je crois que je devrais retourner quelques temps à la capitale. J'y trouverai plus de réponses qu'ici, et mes amis pourront m'aider.

Kairo hocha lentement la tête. Il semblait un peu inquiet.

- Tu comptes leur dire, à propos de toi... ?

Il caressa ma joue.

- Je ne sais pas encore. Je préfère attendre. Moins ils en sauront, moins ils seront en danger. Enfin... Je crois, du moins. Quelque chose me dit que la personne qui m'a renversée il y a plus de cinq siècles compte bien ne pas me laisser revenir.

Mon tendre acquiesça en silence. J'appuyais mon front contre le sien, lâchant un petit soupire.

- Tu crois qu'elle me laissera lui adresser une prière ? Je veux dire... Ce n'est pas elle qui m'a donné naissance, cette fois-ci. Me considère-t-elle encore comme un fils ?

- Je suis certain qu'elle te répondra, Arraï... Ton corps ne descend peut-être pas de son corps, mais ton âme, ton esprit et ton cœur sont une partie d'elle, comme de notre roi. Tu resteras un demi-dieu aux yeux des tiens, saches-le.

Je ne répondis pas. J'étais rassuré, mais je me demandais si c'était vraiment une bonne chose que l'on me considère ainsi...

***

Les murs de la ville se dressait fièrement devant moi et ma monture, toujours aussi belle et brillante. La capitale ne semblait pas avoir subis de changements, mais pourtant, elle me semblait tellement différente... J'avais l'impression que je n'étais pas revenu depuis une éternité alors que j'étais parti la nuit précédente. C'était vraiment... Etrange.

Alors que je m'avançais dans les rues animées, les villageois qui me connaissaient me saluaient et je leur souriais en guise de remerciement. Enfin, j'arrivais devant l'écurie de la Maison des Mages. Je descendis de mon cheval et pris le temps de m'occuper de lui moi-même, ressentant le besoin de me préparer à revoir mes amis.

Après un bon quart d'heure, je décidai d'aller les rejoindre. J'entrais dans le bâtiment par une autre porte de l'écurie et je déboulai dans le long corridor qui menait aux différentes pièces de la maison. Je me rendis immédiatement dans le réfectoire, qui était la pièce principale du bâtiment.

Il n'y avait que trois de nos membres, qui relevèrent des têtes curieuses au bruit de la porte.

Théo eut un immense sourire, tandis que sa sœur, Katia, me fixait avec des yeux ronds. Nari, quant à elle, caressait tranquillement son familier avec une lueur d'interrogation dans le regard.

- Salut mon grand, tu n'étais pas censé être sous la garde de Merias ? demanda-t-elle d'ailleurs avec un ton surpris.

Je leur offris un petit sourire gêné.

- C'est une longue histoire, mais je ne suis plus avec lui, en effet.

Le plus jeune du trio se leva et vint à ma rencontre. Il me serra dans ses petits bras en riant, m'attendrissant. Je le pris dans mes bras, le mettant à ma hauteur.

- Alors tu t'es enfin éveillé ? dit-il si soudainement que je faillis le lâcher.

Je ne compris pas de quoi il parlait. Il était impossible qu'il sache à propos de mon passé... Puis la pièce d'échec qu'il m'avait offert à mon arrivée me revint à l'esprit.

- Je ne comprends pas de quoi tu parles, finis-je par répondre, hésitant.

Le regard gris du jeune garçon brilla un peu plus.

- Tu le sais au fond de toi, roi des dragons, murmura-t-il à mon oreille.

Puis il demanda que je le repose au sol, ce que je fis sans trop tarder, encore sonné parce qu'il venait de dire.

Il savait. Il savait depuis le début. Mais comment... ? Cela restait un grand mystère...

- Arraï

Cette voix me réjouit et je me retournai sur mon meilleur ami dans la Maison.

- Kaï !

Il se rua sur moi avec un grand sourire, m'attrapa par la nuque et me frotta le cuir chevelu sans aucune pitié.

- Ahahah ! Petit mesquin ! Tu aurais dû nous dire que tu allais revenir aussi vite !

Alors que je peinais à me défaire de sa prise pour lui expliquer, ce fut au tour de Liberta de débarquer dans la salle.

- Oh, Arraï ! Comment ça va ?

- Trèèès -raghrg- bien merci, et toi ?

Je finis par – enfin ! – me dégager de la prise du diable qu'était parfois Kaï.

- Je vais bien, merci. Tu es de retour rapidement, non ? demanda-t-elle à son tour.

- C'est une longue histoire, soupirais-je. Mais tout ce qu'il faut savoir, c'est que je ne compte par repartir de sitôt. Ou du moins pas seul.

Les cinq membres présents acquiescèrent en silence, ayant tous un air soulagé. Je n'étais pas surpris. La Maison des Mages était comme une grande famille, et quand l'un d'entre nous partait, les autres étaient tous inquiets.

Ce qui me fit penser que je n'avais vu ni Evily, ni Hellbram. Je me renseignais rapidement auprès de Nari.

- Hellbram est en conférence avec le roi, et Evily est en pleine enquête sur certains soldats avec Meria. Je ne comprends pas de quoi il peut s'agir, mais je pense que c'est assez grave.

Ces nouvelles ne me donnèrent pas un bon pressentiment.

- D'accord. Merci... Je vais aller voir cette histoire d'interrogatoire dans ce cas. Je pense que ma présence aidera considérablement...

Ma décision sembla prendre la mage au dépourvue.

- Attends, quoi ? Mais tu ne peux pas ! Elle nous a dit que c'est une affaire délicate qui restait du domaine de l'armée, pourquoi vouloir t'y rendre ? Les soldats n'ont même pas une bonne estime de toi... Ce n'est pas raisonnable !

D'une main distraite, je me caressai le bout du menton.

- Crois-moi, j'ai bien plus de raisons d'y aller que tu ne le penses...

Puis, sans en dire plus, je me rendis vers la salle où se trouvait mon ancienne mentor. 

Arraï - La Légende du Roi DragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant