Chapitre 18

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Je fixais la page blanche qui se trouvait devant moi. Je levai les yeux vers les murs tapissés de photo de lui, de sa grand-mère aussi. Ils semblent tellement heureux, juste tout les deux! Il y avait également quelques portraits de son père, mais pas un seul de sa mère. On se demande presque pourquoi…

Je me hissai de ma chaise afin de les regarder de plus près. Tim, qui se trouvait dans le salon, vint me rejoindre afin de voir ce que je faisais.

- Qu’est-ce que tu fais à regarder les photographies sur le mur? T’as une lettre à écrire, je te signale!

- C’est gentil, j’avais oublié. Et puis, qui es-tu pour me donner des ordres?

- Je fais ce que j’ai à faire, moi! Et il se trouve que, ce que j’ai à faire, c’est te surveiller et m’assurer que tu fasses cette fichue lettre!, s’énerva-t-il. 

- Peut-être mais, pour écrire une lettre, il faut des mots. Le problème, c’est que je n’arrive pas à trouver les bons mots. Je cherche mon inspiration en regardant autour de moi.

- Ce n’est pas bien compliquer de plaquer quelqu’un, dit-il en souriant ténébreusement.

- Je viens de trouver de l’inspiration, dis-je en me rasseyant soudainement. Tu peux retourner à tes importantes fonctions au salon, rajoutais-je en lui faisant signe de partir.

- Tu es certaine que tu ne veux pas que je t’aide?, sussura-t-il derrière moi. J’ai eu tellement de copines que je sais comment m’y prendre.

- Je vais y arriver toute seule, c’est gentil.

- S’il y a quoi que ce soit, tu n’as qu’à hurler!, cria-t-il en se dirigeant vers le salon.

J’empoignai le stylo et me délivrai de mon secret sur le papier jusque-là immaculé. J’y déversai des mots avec l’espoir qu’il me comprendra. J’espère que, si lui n’y arrive pas, elle y parviendra. C’est fou comme un petit détail peut tout changer le sens d’une phrase!

 La feuille était assez remplie. J’y signai finalement mon nom et me relis. Si Trevor a envie de la lire, il ne faut pas qu’il y ait de passages ambigus qui pourraient le faire douter. Heureusement, ça semble vraiment bien. Je devrais demander l’avis de Tim…

- TIIIIIIIIIIM!

- Qu’est-ce qu’il y a?, demanda-t-il en courant vers moi, paniqué.

- Dis-moi ce que tu en penses, dis-je en lui tendant ma composition.

- Tu as gueulé comme si ta vie était en danger…pour ça?

- Tais-toi et lis.

J’attendis. Je regardais ses yeux qui défilaient de gauche à droite avec rapidité. Lorsqu’il eut terminé, il me la remit en main. J’attendis à nouveau.

- Tout est dit, bravo!, 

- Merci.

- Tu comptes l’envelopper?, questionna-t-il.

- Bien sûr que oui!

- Amuse-toi bien alors, se contenta-t-il de dire en m’abandonnant à nouveau.

Je fouillai dans le tas d’enveloppes que Trevor avait mis à ma disposition sur la table. J’en choisis une verte semblable aux yeux d'Harry et y écrivis son nom avant de la sceller Je me dirigeai vers la porte d’entrée et posai ma main sur la poignée  lorsque celle-ci s’ouvrit sur Trevor. Il me regarda, surpris de me trouver là. Il entra, referma la porte et déposa ses achats près du mur. Je restai pétrifiée sur place, ne m’attendant pas à ce qu’il rentre si tôt : une demi-heure seulement s’était écoulée depuis son départ. C’est à ce moment que Tim sortit finalement de sa grotte, complimentant ma lettre. Trevor le laissa partir, n’ayant aucune raison de le retenir  ici. «À ce soir», qu’il me murmura avant de partir.

Trevor verrouilla la serrure et se retourna afin de me faire face. Il se rapprocha de moi afin de combler la distance qui séparait nos corps, déposant ses mains sur mes hanches avant de me plaquer doucement contre le mur.

- Tu sortais?

- Je… J’allais… Poster ma lettre, bégayais-je, hypnotisée par son regard.

- Je viens de penser à un léger détail, mentionna-t-il en se mordant la lèvre.

- Quoi donc?

- Il ne recevra pas la lettre avant demain, c’est con. Au lieu d’utiliser d’anciennes méthodes, on pourrait servir de la technologie, proposa-t-il en caressant mon cou de son nez.

- Mais c’est toi qui a mon téléphone, chuchotais-je entre deux frissons.

- Si je te le redonne, tu lui écriras par texto?

- Oui, d’accord, chuchotais-je contre sa joue.

Il glissa ses doigts entre les miens et me traîna jusqu’à sa chambre située au deuxième étage, empoignant ma lettre au passage. Nous montâmes les escaliers et traversâmes le couloir. La salle de bain à gauche, une pièce inconnue à droite, une autre pièce inconnue à gauche et une porte ouverte à droite sur la chambre de Trevor. Je jetai un œil à ma  cellule située à l’extrémité  du couloir. Beurk. Je restais accoudée au chambranle de la porte alors qu’il se dirigeait vers sa commode. Il ouvrit le troisième tiroir et en sortit mon portable. Je regardai à nouveau ma prison avec une envie de vomir. Trevor remarqua mon inquiétude face à cette chambre. Il se leva et alla y chercher mes effets personnels avant de refermer la porte. Il revint  près de moi et déposa mon sac près du lit avant de s’y asseoir, tapotant l’espace libre à ses côtés. Je me déplaçais vers lui et déposa mon postérieure à sa gauche. Il entoura ma taille de son bras et posa sa tête sur la mienne. Il y déposa un baiser, puis glissa mon portable entre mes mains.

- Je te laisse, je vais aller préparer quelque chose à manger, m’informa-t-il en posant la lettre sur mes genoux.

- Je te rejoins bientôt, murmurais-je en l’embrassant furtivement.

- Fais vite, bébé, tu me manques déjà, dit-il en me faisant un clin d’œil.

J’attendis son départ officiel avant d’ouvrir l’enveloppe verte qu'Harry ne verrait jamais. J’ouvris mon téléphone et le déverrouillai. Il y avait plusieurs messages provenant du groupe et de Cindy. Ce n’était que des  «Courage,  on te cherche!» ou bien «Sois forte, nous ne sortirons de là!», sans oublier de mentionner ceux d'Hazza qui disaient qu’il m’aimait et me vengerait lorsqu’il m’aura retrouvée. Je lui retranscrivis ma lettre. Une larme coula sur ma joue pendant que j’envoyai ce message à double-sens. Pitié, faîtes que ce soit les dernières heures que je passe dans cette maison…

My Dreams Are Broken. (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant