Chapitre 6

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**Point de vue de Maéva**

Trevor et moi nous sommes défiés du regard. Il a fini par s’en aller en claquant la porte, prenant bien soin de la verrouiller derrière lui. Je frappai contre celle-ci tel un animal en cage, une bête incontrôlable et en rage. Je laissai mon corps glisser contre la surface de bois en pleurant, les larmes roulant sur mes joues. 

Les pas de Trevor se rapprochèrent à nouveau. J’entendis des cliquetis derrière la porte, comme des clés que l’on entrechoque. Je me poussai vers la gauche afin de ne pas me ramasser la porte en pleine tronche.

Il entra et me regarda. Je pouvais déceler de la tristesse dans ses yeux, comme un genre de sentiment de regret. Qui aurait cru que Trevor puisse avoir des sentiments?

Mon portable, qui se trouvait encore dans sa poche, sonna, la sonnerie résonnant avec écho dans la pièce.

 - Je me préparais à dormir, qu’est-ce qui se passe?, marmonna Trevor.

- Je fais un sondage et j’aimerais vous poser quelques questions, dit une voix semblable à celle de Liam.

- À minuit?

- Il est 7heures chez moi, probablement à cause d’un certain décalage horaire, répondit nerveusement l’interlocuteur. J’ai bien composé le numéro de Maéva Garcia?

- Oui.

- Alors pourquoi n’est-ce pas à elle que je parle?

- Rend-moi mon téléphone!, hurlais-je. 

- Maéva est occupée, je lui transmettrai vos coordonnées plus tard! 

Il a raccroché avec rage. Ça n’allait pas très bien; Trevor était énervé. Il se doutait bien que ce n’était pas un employé d’une firme de sondages téléphoniques. L’idée que le jeune homme essayait d’aider Harry à me récupérer le mettait encore plus en colère. Il se promenait de long en large dans ma cellule pendant que je restais adossée au mur.

- Mais arrête de tourner en rond, tu m’étourdis!

- Cette bande de puceaux ne viendra pas gâcher mes plans, oh non! Je ne les laisserai pas tout saboter…, marmonna-t-il avec hargne. 

- Alors déjà, ils sont moins puceaux que toi.

- Tu sais, sexy, je ne le suis plus depuis que j’ai 12 ans, dit-il avec fierté. 

- Cool ta vie, tu veux un biscuit?

- Je n’ai pas tellement faim pour un cookie, mais je peux toujours te manger, tu sembles appétissante ce soir, souria-t-il avec perversité.

- Crève de faim, connard!

- Je sais que tu as envie de moi, chérie.

- Cesse de rêver et rends-moi mon portable, tu serais gentil.

- Je ne te fais pas assez confiance pour le moment. Peut-être plus tard, lorsque tu auras avoué et prouvé les sentiments que tu éprouves encore pour moi.

- C’est grave si je ne pense pas ce que je te dis?

- Tu finiras bien par m'aimer. C'est commun, les victimes finissent toujours par éprouver des sentiments envers leurs tortionnaires.

- Ce ne serra pas le cas cette fois-ci, je ferrai une exception et me contenterai de mon petit-ami dont le mental n'est pas atteint, rétorquais-je sèchement. 

My Dreams Are Broken. (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant