Don't leave me alone/Randy Story/FRENCH/TERMINÉE

Chapitre 3*

Pdv de Andy

Je me sens terriblement mal. Je ne veux pas lui faire ça, c'est dur d'être conscient que je le fais souffrir. Mais je le fais pour lui. Mon objectif est de m'éloigner le plus possible de lui, comme ça, au moment fatidique, il aura moins mal. Ce n'est pas "la maladie" qui parle, c'est mon coeur. Je ne supporte pas l'idée de laisser Rye dévasté derrière moi. Nous ne pouvons pas vivre l'un sans l'autre. Il est mon oxygène, je suis son eau. On se complète. Le ying et le yang.

Le soleil commence à monter dans le ciel. Personne n'est encore levé, et l'appartement est redevenu silencieux quand Rye est sorti. Mikey a bien essayé de me raisonner, de me dire que je ne devrais pas faire ça, mais il sait que c'est peine perdue.

Au bout de plusieurs heures à batailler, il s'est finalement déclaré trop faible pour continuer à me raisonner et s'est finalement recouché. Maintenant, seul réveillé dans cet appartement, je ne peux plus rester là, je dois faire un tour. Me changer les idées.

Je me lève, me sers un verre de jus de fruits, me change et pars d'un pas rapide, pour m'éloigner de ce lieu où j'ai dit tant de choses horribles cette nuit, là où j'ai blessé la personne que j'aime le plus au monde. Je me dirige vers la station de tramway la plus proche et descends 7 stations plus loin, afin d'aller à notre endroit préféré, avec Rye.

Il s'agit d'un lac, entouré de quelques arbres, au bout d'un long chemin caillouteux. Là, il y a un ponton auquel il manque quelques planches, arrivant vers le milieu du lac. C'est ici que nous nous asseyons à chaque fois avec Rye. Loin de Londres, de toutes ces voitures, ces bus et taxis qui polluent l'air. Ici, on a l'impression que l'air est pur, et que rien ne peut nous atteindre. Les gens n'osent pas s'aventurer vers le bout du ponton, et nous sommes dans notre bulle.

Je m'avance lentement, moins confiant que quand mon petit ami est à mes côtés. Je mets 5 bonnes minutes pour traverser le ponton. Une fois arrivé au bout, je m'assieds comme j'en ai l'habitude de le faire.

Puis d'un coup, je craque. Les larmes se mettent à couler toutes seules. Des larmes qui trahissent la douleur que je ressens au plus profond de mon coeur. J'ai dit tellement de choses cruelles, et maintenant je m'en veux. Je m'en veux d'avoir ne serait-ce que pensé à dire des choses aussi blessantes à Rye. Je sais que ce que je lui ai dit le fait souffrir, et je souffre moi aussi par la même occasion.

Je pleure, je pleure tellement que je sens la crise d'angoisse arriver. J'ai la tête qui tourne, la bouche sèche, je tremble, j'ai l'impression de ne plus rien entendre ni voir, et d'un coup un gros mal de tête me martyrise. Je sens que je vais m'évanouir. Mes pleurs redoublèrent d'intensité. Puis d'un coup je sens deux bras m'attraper et me bercer de droite à gauche. Ces mêmes bras commencent à caresser mes bras, puis peu à peu, mes pleurs diminuent et ma respiration reprend un rythme normal.

Après quelques minutes à rester comme ça, je sens que les bras déssèrent leur emprise, et je me retourne enfin. Je trouve Rye sur les genoux, les yeux emplis de larmes, habillé en jogging baskets. Il a dû m'entendre et me suivre jusqu'ici.

-Rye, pourquoi m'as tu suivi? Je croyais avoir été clair cette nuit, dis-je à nouveau sur la défensive.

-Tu l'as été, mais je refuse que notre histoire en finisse comme ça, Andy. Tu ne comprends pas, mets toi à ma place, ne serait-ce qu'une minute, s'il te plaît. Sais-tu que moi aussi, je souffre, et à quel point? Ce n'est pas moi qui ai ce fichu cancer, je sais. Ce n'est pas moi qui me bats tous les jours un peu plus fort pour rester en vie. Mais je suis là, à tes côtés, impuissant, et je vois mourir à petit feu la personne que j'aime le plus au monde. Sais-tu à quel point tu vas laisser un vide, quand tu seras parti? Moi je le sais. Et ça me fait très peur. J'ai peur de vivre sans mon pilier, la personne qui a toujours été là pour moi depuis 3 ans, mon âme soeur. Je t'aime un peu plus chaque jour Andy, et ça me fait très mal, alors oui, je t'ai suivi car j'ai tellement peur de ne pas profiter de tes derniers instants.