1- Quand le passé percute le présent.

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                                                         Chapitre 1.

Amy.

Quand le passé percute le présent.

- Amy !

10, 11, 12...

- Amy !

13, 14, 15...

- Merde Amy tu pourrais répondre quand je t'appelle. Le boss veut te voir, il t'attend dans son bureau.

Je lâche la barre de traction et me retourne pile au moment où Max m'envoie une serviette.

- Tu pues, mais pas le temps de prendre une douche princesse ça a l'air important (ma mâchoire se crispe au mot « princesse ». Dans ma vie antérieure s'est ainsi qu'on m'appelait mais elle est très loin l'époque de l'innocente princesse.) Le boss a l'air tendu et je ne pense pas que ça soit dû à une fulguro tourista. Dit Max pour essayer de détendre l'atmosphère.

- Ça dépend est-ce que Janis s'est encore essayée à la cuisine mexicaine ? dis-je sur le ton de l'humour tout en suivant Max dans les couloirs. Janis sa femme s'est lancée dans la cuisine, son talent culinaire ne rencontre pas un franc succès mais il préfère cela à son ancienne passion : la sculpture au chalumeau (si si au chalumeau) et Janis avait littéralement mis le feu à la maison. Rien que d'évoquer son prénom, Max a le sourire. Personne d'extérieur à notre cercle ne pourrait penser que ce grand gaillard de 2 mètres ancien boxeur devient une vraie guimauve devant sa femme. Mais bref tout ça pour dire que le dernier exploit culinaire de Janis s'était soldé par une pénurie de papiers toilettes dans tout le domaine. Je souris rien qu'en y repensant heureusement pour moi ce soir-là j'étais au boulot.

- Rigole AJ mais j'te sauverai pas les miches la prochaine fois qu'elle aura besoin de volontaires pour tester ses pâtisseries. T'es la seule à avoir encore toutes tes dents d'origine !

Ce commentaire me fait sourire, je lance un clin d'œil à Max et ouvre le bureau de Gio.

Tout le monde l'appelle Boss ici sauf Achille (son fils) et moi. Gio est le frère de ma mère et accessoirement le chef de la mafia sicilienne. Je sais j'ai quitté un club de motards pour la mafia mais il y a dix ans je n'avais pas beaucoup de choix. Est-ce que je ferai les choses autrement si j'en avais l'opportunité ? Abso-lu-ment pas ! Avec l'aide de mon oncle et de sa famille j'ai pu me construire l'avenir que j'ai choisi. Je suis devenue une femme indépendante, forte physiquement et mentalement, rare sont les personnes qui me font chier, je suis très sanguine et je ne fais pas dans la demi-mesure.

- Max m'a dit que tu me cherches ? dis-je en refermant la porte derrière moi.

- AJ assieds-toi s'il te plait, j'ai quelque chose à te dire. 5 mots qui ne présagent rien de bon et je passe automatiquement en mode défense.

- je t'écoute.

- Je ne vais pas y aller par 4 chemins. Ton père veut te rencontrer, enfin il veut rencontrer AJ, la personne qui exécute ses contrats depuis près de 5 ans. Gio cesse de parler et je le vois scruter mon visage à la recherche de la moindre expression, mais rien, j'ai revêtu mon masque léthal, celui qui ne me quitte plus depuis dix ans.

AJ c'est le surnom pour Amy Jackson, mon véritable nom, connu uniquement de quelques personnes pour qui je pourrai donner ma vie et vice-versa. Quand j'étais arrivée cette nuit là chez mon oncle, je n'avais pas supporté qu'il m'appelle Amy, trop de mauvais souvenirs. Plus tard il m'avait appelé AJ et c'est resté. Sans compter que tout le monde pense, avec ce surnom, que je suis un mec et ça me sert bien dans mon métier. Ça crée la surprise dans le regard de ceux qui connaissent ma réputation et quand ils comprennent qui est AJ mais à ce moment-là c'est déjà trop tard pour eux.

Encrant mon regard au sien je réponds : il t'a dit pourquoi ?

- Non. Seulement qu'il voulait te rencontrer physiquement.

- Tu penses que quelqu'un nous a trahi ? Mon oncle recule dans son fauteuil, croise les bras et m'observe le regard dur. Je sais qu'il n'apprécie pas que je pose cette question mais elle est tout à fait légitime, même si j'ai une confiance absolue dans ma famille.

- Tu sais que ton identité n'est connue que d'une poignée de personnes et toutes ces personnes te sont fidèles, te respectent. Alors, pour répondre à ta question, non je ne pense pas que quelqu'un est divulguée ton identité mais toujours est-il que si tu acceptes de le voir, il faudra te méfier. Face à mon silence mon oncle rajoute. Je ne t'oblige à rien AJ, tu ne lui dois rien. Si tu ne veux pas de cette réunion je lui dis d'aller se faire foutre, des contrats comme les siens j'en reçois toutes les heures tu ...

- c'est ok pour un rendez-vous.

Gio ne cherche pas à épiloguer, il me connait trop bien, quand je décide quelque chose ce n'est pas la peine d'essayer de me faire changer d'avis. Sans rien ajouter de plus il prend son téléphone mettant en fin à notre conversation.

Je regagne mes appartements sans un regard, ni une parole pour les gens que je croise, je me déshabille et file sous la douche. Je pose mes mains sur le carrelage froid et ferme les yeux. Les premiers jets d'eau bouillante sont comme des coups de fouets sur ma peau me ramenant douloureusement dix ans en arrière.


KISS, KILL & RIDE (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant