KISS, KILL & RIDE (sous contrat d'édition)

5- Retour au bercail.

                                                                        Chapitre 5.

Amy.

Retour au bercail.

Dès que je pose mon casque sur ma moto je sens qu'on m'observe. Seulement le parking est désert et hormis le prospect à l'entrée et moi il n'y a personne, du moins au premier regard. Je fais mine de me recoiffer dans le rétroviseur et c'est là que j'aperçois, très furtivement, un léger mouvement de tête. Pour une personne lambda il aurait été impossible de distinguer quoi que ce soit ou en l'occurrence qui que ce soit dans ce noir mais moi je ne suis pas tout le monde et grâce à mon métier j'ai développé mes sens. Je me retourne très lentement et c'est là que je l'aperçois, tapi dans l'ombre.

Il est grand, les cheveux bruns coupés courts et une barbe de quelques jours. Il porte un jean et les couleurs du club. Nos regards s'accrochent comme deux aimants, nous nous observons et je me rends compte qu'il a l'air sous le choc. Hé oui mec AJ n'est pas un homme mais une nana avec une belle paire de seins.

Je lui souris, lui lance un clin d'œil et je pars rejoindre « ma » fête, après tout je suis l'invitée d'honneur et je m'en voudrai de faire attendre mon public.

A peine la porte franchit les basses me vrillent les tympans, l'air est chargé d'un mélange de sexe, d'alcool et de tabac. Il me faut quelques secondes pour me réhabituer à cet environnement, à l'époque je n'y prêtais plus attention, pour moi c'était mon quotidien et quand on n'a rien connu d'autre on pense que c'est normal.

Mais dix ans plus tard j'avais appris que rien de tout ceci ne l'était pas. Ce n'était pas normal de côtoyer des armes à 10 ans, de voir des femmes retiraient leurs vêtements quand on en a 12 et ça l'était encore moins de voir son père, ses frères se tapaient des brebis, entourés d'autres membres qui les matent. Cette soirée allait me couper cher en teinturier et en produits capillaires.

Quand je cesse de plisser les yeux pour regarder devant moi je suis stoppée net. Rien ou presque n'avait changé, toujours cette même ambiance.