Chapitre 8.
Amy.
Que le spectacle commence.
Je trace mon chemin à travers la foule du club, la tête haute, la démarche assurée en même temps je sais exactement où je vais. Je sens le poids des regards sur moi, de ceux qui me promettent de me baiser à m'en faire oublier mon prénom, accompagnés de ronronnements obscènes. Ou encore ceux qui ont envie de me remettre à ma place de « simple » femme et je ne me parle même pas de ceux des brebis.
Mais pas le temps pour ça, je sens l'excitation me gagner, une excitation malsaine. Je dois avouer que j'ai hâte de voir le visage de mon géniteur en me voyant. Le moment exact où il comprendra qui je suis. Sans parler de la tête de mes frères qui avaient pour habitude de me molester gentiment tous les jours et à qui aujourd'hui je pourrai briser tous les doigts sans sourciller. Est-ce que les deux suppos de Satan vont en chier le tronc qu'ils ont dans le cul ? Un très léger sourire se dessine sur mes lèvres mais qu'est-ce qu'il m'arrive... Je n'ai plus utilisé cette expression depuis dix ans.
Mais derrière l'excitation je ressens autre chose je suis nerveuse mais qui ne le serait pas. J'ai dit adieu à ces gens il y a dix ans, sans un regard en arrière, sans une lettre et puis je me rappelle pourquoi justement j'ai quitté ce monde. Soudain je suis envahie d'une telle rage que mes mains tremblent je me concentre alors sur les battements de mon cœur, tout en inspirant et expirant lentement.
Arrivée en haut des escaliers je suis redevenue AJ, je ne ressens plus rien, je suis le bras armé de Gio, son arme létale. J'actionne la poignée et environ une quinzaine de têtes se retournent, le temps semble s'être figé, je crois entendre un « c'est quoi ce bordel » mais mes yeux fixent ceux de mon père. Je note qu'il a un peu vieilli, quelques rides se dessinent çà et là autour de ses yeux et de sa bouche. Il n'a plus sa barbe mais porte toujours sa tresse. Avant son physique me faisait peur autant qu'il me rassurait. Maintenant je ne vois que les faiblesses qui me permettraient de le tuer en un minimum de coups.
- Bonjour papa, dis-je d'une voix glaciale, dénuée de toute émotion. Et là que la fête commence.
- Gio c'est quoi cette embrouille ! Rugit mon père qui se lève d'un bond projetant violemment sa chaise au sol. Je le regarde sans sourciller, qu'est-ce qu'il croit que ses accès de colère vont m'impressionner. Oh mais papa chéri, cette Amy-là est morte depuis dix ans et tu devrais le savoir mieux que quiconque car c'est ta main qui a porté le coup de grâce cette nuit-là.
- Calme-toi, Ashton, tu voulais rencontrer la personne qui exécute tes contrats depuis 5 ans et la voici. Amy Jackson alias AJ dit mon oncle sur un ton plein de mépris, visiblement lui aussi n'a que cure du cinéma de mon père.
Du coin de l'œil je vois Diesel remettre sur pieds la chaise de mon père qui s'assoit très lentement ne rompant jamais le contact visuel avec moi.
-Ashton, je peux aisément concevoir que la découverte de l'identité d'AJ te laisse quelque peu... sans voix mais quand même c'est gênant là, ajouta mon oncle de sa manière diplomatique. Les autres pensent surement que mon oncle a atteint ses limites avec mon père mais moi je le connais. Je sais que derrière cette attitude se cache mon protecteur celui qui depuis dix ans n'a jamais cessé d'assurer mes arrières. L'air dans la pièce est lourd, je suis sûre que si je claque des doigts je pourrai facilement déclencher des étincelles et c'est ce que redoute Gio.
-Amy c'est vraiment toi ? Je reconnais à peine la voix tellement ces quelques mots ont été prononcés dans un soupir, mais je sais qu'il s'agit de Diesel. Des 4 c'est celui vers qui je me sentais la plus proche. Avec seulement 11 mois d'écart nous avions longtemps partagé les mêmes classes. Jusqu'au jour où Mme Allister notre enseignante en primaire, s'était rendue compte que je faisais les devoirs maisons de Diesel en plus des miens. A partir de là nous n'étions plus ensemble dans aucun cours même pour le sport.
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KISS, KILL & RIDE (sous contrat d'édition)
RomanceAlors que son père, président du plus gros club de motards de l'état, n'inspire que peur et violence, Amilia incarne bonté et gentillesse jusqu'à ce que la trahison des siens ne la tue. Elle renaît de ses cendres comme le phœnix à sa mort, pour deve...