3 - Intuition

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Chapitre 3.

Amy.

L'intuition féminine.

Appeler ça un 6ème sens mais mes yeux s'ouvrent 3 secondes avant que mon téléphone ne se mette à sonner. Mon réveil affiche 7h00 et je ne connais qu'une seule personne assez folle pour m'appeler à cette heure-ci sans craindre que je lui coupe les doigts, Gio. Je décroche et, là aussi grâce à mon instinct, je sais déjà ce qu'il va m'annoncer.

-AJ. La rencontre a lieu ce soir, dans leur clubhouse à 19h. J'adore mon oncle toujours droit au but, sans fioriture.

- Ok je vous rejoindrai là-bas. Je raccroche, repose mon portable et fixe le plafond les mains derrière la tête.

Alors se sera ce soir le grand soir, au fond de moi j'ai toujours su que ce jour arriverait. Il m'est même arrivé d'espérer recevoir un contrat portant son nom, APO, mais non. Pourtant je sais que beaucoup attendent, tapis dans l'ombre, de pouvoir enfin prendre sa place. Malheureusement personne n'osera jamais mettre un contrat sur tête sans signer, par la même occasion, sa propre mort.

J'ai presque 25 ans et en dix ans, je n'avais pas une seule fois envisager de retourner voir « ma famille ». Après tout pourquoi faire ? Je ne m'étais jamais sentie intégrée et la seule fois où j'avais eu besoin de lui, d'eux, ils m'avaient traité comme une malpropre, une moins que rien.

Désormais ceux que je considère comme ma famille c'est Gio, Achille qui est comme un frère pour moi, Max et Janis... Tous m'avaient accepté les bras ouverts, sans retenue ni jugement. J'avais peut-être perdu ma famille de sang mais j'y avais gagné celle du cœur, auprès de laquelle j'avais pu me reconstruire. Ils m'avaient soutenu dans toutes mes décisions et choix de carrière même si Gio avait tenté de me convaincre une seule fois de devenir avocate. Et quel souvenir...

...

J'écoute Gio, complètement amusée par la situation.

- Tu vois AJ, si tu décides de faire avocate tu ne manquerais pas de travail, tu devrais défendre mes intérêts et ceux de tous mes hommes. On formerait une équipe redoutable. Il faut reconnaître que mon oncle a étudié le sujet et il a de bons arguments mais au bout d'une heure il comprend enfin.

- tu ne comptes pas faire avocate ? Je secoue la tête.

-Ta décision était déjà prise avant mon discours ? Je hoche la tête tout en souriant.

Mon oncle fit mine d'être vexé, puis il finit par hausser les épaules avant d'ajouter sur un ton léger « reconnais quand même que j'aurai essayé ». Nouveau hochement de tête. Gio s'approche de moi, pose un tendre baiser sur mon front avant de me chuchoter « alors soit la meilleure ma fille », et comme d'habitude ce dernier mot me fait monter les larmes aux yeux. Depuis ce fameux réveil dans un lit qui n'était pas le mien, Gio était devenu mon modèle et je le considère comme mon père. En somme une nouvelle figure paternelle pour une nouvelle vie.

- Je te le promets. Je réussis à lui répondre, la gorge toujours nouée par l'émotion.

...

Je n'ai pas failli à ma promesse. En 6 ans je suis devenue la meilleure, je me suis faite un nom, une solide réputation et les contrats ne manquent pas. Gio avait accepté mon choix à une seule condition, que j'obtienne mon diplôme de fin d'année, j'avais alors suivi pendant trois ans des cours par correspondance et dès mon diplôme en poche à 18 ans, j'avais commencé mon entraînement. Les premiers mois furent durs, très durs on ne me faisait pas de cadeau bien au contraire. Et je ne comptais plus mes blessures car je savais que chaque bleu, chaque coup me rapprochait un peu plus de mon objectif.

Après toutes ces années je peux maintenant dire que ce que je préfère c'est le combat rapproché. J'adore une bonne bagarre, l'ivresse du combat, la montée d'adrénaline, anticiper les attaques de mon adversaire. Mais certaines de mes missions ne me permettent pas d'approcher d'aussi près mes cibles alors j'excelle aussi dans le maniement du couteau, le fusil de précision, les explosifs. Je ne refuse jamais une mission parce que je ne m'en sens pas capable mais j'ai des convictions, tout du moins une, jamais d'enfant. Les femmes ? Je suis une fervente défenseur de l'égalité des sexes, alors si la cible en question est une garce qui tue ses bébés en les mettant au congélateur, j'accepte et je fais même un prix au commanditaire.

Gio est ce qu'on pourrait appeler mon agent, il gère et sélectionne les contrats susceptibles de m'intéresser, me les envoie par SMS, je n'ai alors plus qu'à lui répondre OUI ou NON. C'est lui qui a décidé à l'époque d'être l'intermédiaire, les clients ne savent pas que je suis une femme et c'est bien mieux ainsi. J'ai d'ailleurs une mission à exécuter avant de me rendre au club.


KISS, KILL & RIDE (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant