L'Anonyme

Le départ

Chris s'était réveillé dans la bonne humeur. Il était content de savoir que toute cette histoire était enfin finie.

Il devait se dépêcher de se préparer pour ne pas rater le départ des frères Portier et de Marianni.

***

Ils s'étaient tous donné rendez-vous sur la place du village.

Yann était déjà là quand Chris arriva. Ils furent bientôt rejoints par Marine, puis les frères Portier et enfin Mathieu et Sophie.

-On est prêt à y aller. Affirma fièrement Simon.

-Et où est Marianni ? Demanda Matthieu.

-Il est partit plus tôt ce matin. Il n'avait pas envie de faire attendre son cirque.

-Il ne nous a même pas dit au revoir...

-Bon, il est temps de se quitter les amis, le train ne nous attendra pas !

Plusieurs poignées de mains furent échangés. Les deux frères prirent leur valises, et furent suivis par Yann, qui avait lui aussi son sac.

-Où allez-vous ? Questionna Chris.

-Mon travail ici est terminé, je retourne aussi à Paris, le musée du Louvre a besoin de moi pour une nouvelle affaire.

-Vous revenez quand vous voulez ! S'enquit Sophie.

Yann hocha la tête, alors que Simon et Nathan l'appelait depuis la voiture. Il ne se fit plus attendre et monta à l'arrière du véhicule.

Tout le monde regardait la grosse boite métallique rétrécir avec la distance avant de disparaitre définitivement en tournant dans une rue.

-Et vous ? Demanda Marine à Chris.

-Comment ça, moi ?

-Vous allez partir ?

-Pas maintenant... Mes vacances ne sont pas finies. Je pense profiter encore un peu de Bannis-sur-Deûle et de son calme.

-Quelle histoire encore ! A croire que vous nous portez la poisse ! Rigolait Matthieu.

-Personne ne saura si le traité prédisait vraiment l'avenir.

-Le Hasard est souvent le meilleur ami des prédictions. Il suffit juste d'être assez général pour augmenter ses chances de les voir se réaliser. Voir quelqu'un se venger, ça arrive tout les jours... Et en ce qui concerne la guerre et l'ascension de Napoléon, l'auteur des prophéties devait soit faire confiance à la chance, soit être sacrément calé en Histoire et sociologie pour pouvoir prédire sans faute de tels événements, dit Chris, plein de philosophie.

-C'est-à-dire ?

-Le traité a été écrit aux alentours de la Révolution Française, une période de changement et d'évolution. Avec un peu de recherches, l'auteur a du deviner que de nombreuses choses allaient se produire, même si la précision de ses écrits me laisse de marbre.

Ils regardèrent la route longuement, en silence. Chris pouvait enfin profiter du calme légendaire de Bannis-sur-Deûle.

***

Assis dans sa chambre, Chris faisait ses affaires. Il regardait une dernière fois par la fenêtre pour profiter de la campagne et du calme du village. Les choses sont bien différentes ici, bien mieux qu'à Paris. Pendant une dizaine de minutes, il resta, sans bouger, avec une pile de t-shirt sur les genoux, à réfléchir sur ce qu'il devait faire. Partir, ou rester ?

Ce qui est sûr, c'est qu'il ne pouvait pas rester éternellement dans cette chambre d'hôte. Alors où habiterait-t-il ?

Alors Chris continua sa valise. Une fois terminé, il se leva et se posta devant la fenêtre sans même prendre la peine de boucler sa valise.

Il ouvre la fenêtre et respire une dernière fois l'air frais.

Ce serait vraiment bête de partir... Mais il n'avait pas le choix !

Bien sûr que si ! Il avait le choix !

Alors Chris réfléchit un long moment à tout ce que cela signifiait d'emménager à Bannis-sur-Deûle.

Alors il décida de fermer les yeux et de laisser divaguer ses pensées au gré du vent qui entrait dans la pièce.

De quoi avait-il envie ? Rester ou partir ? Il avait beaucoup à faire à Paris. Il avait son travail, son studio... Il ne pouvait pas tout quitter maintenant !

Toujours les yeux fermés, il décida de ne plus penser à rien. Il se dit que la première chose à laquelle il pensera en rouvrant les yeux le déciderait. Partir ou rester... partir ou rester... partir ou rester...

Il rouvrit les yeux tout doucement. Et enfin, il sut ce qu'il devait faire. Son choix était maintenant fait.