Chapitre 3 : Les chemins du Destin

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Je n'en pouvais plus de marcher, je me sentais sale, et j'avais faim. Depuis ce matin, j'avais juste prit un carré de mon chocolat, et je suivais cette rivière interminable. Je n'en pouvais plus, je m'étais trompée de chemin c'est sûr.
Soudain, j'entendis des moutons, un chien, la voix d'un homme... LE VILLAGE! Je courus jusqu'à un chemin crée par les Hommes. Enfin, j'étais arrivée, épuisée mais heureuse. Il n'y avait pas grand monde dans ce village, néanmoins je vis la devanture jaune et bleu et trois ou quatre tables devant cette maison, c'était probablement le petit café du village. Je me dirigea devant la boutique, arriva devant la porte et soudain elle s'ouvrit brusquement et je me la prit en pleine face et m'étala sur le sol. Et une personne se fit jeter par cette porte qui venait aussi de me projeter au sol. J'étais plus furieuse que blessée , en me relevant tant bien que mal, j'entendis à travers la porte " On veut pas d'voleur ici et encore moins un sale juif comme toi !" La personne claqua la porte suivit de quelques rires sourds. Je me redressa sur mes mains, le reste du corps encore au sol, et l'homme tourna sa tête de mon côté , me regarda et se mit à rire. Je n'avais pas envie de rire. Voyant la fureur dans mon regard, il se releva, s'approcha vers moi et me tendit sa main, je la refusa. Il me fit un petit sourire et me dit " Veuillez m'excuser de vous avoir fait chuter mais ce n'était pas réellement de ma faute", devant mon air perplexe il sortit de sa chemise un morceau de gâteau au yaourt, et me fit un clin d'oeil. Je roula des yeux et prit sa main, il me releva et on entendit hurler dans le cafe " Mais... Mais.. OÙ EST MON CAKE ?!" Il se remit a rire et me tira le bras en me disant " Oh oh ! Vite fuyons, la cochonne est de mauvais poil" Et une femme grossière sortit brusquement et nous coururent loin d'elle.
Il m'emmena dans une vieille grange, appartenant peut être au fermier que j'avais vu auparavant. Il me conduit vers une échelle et on s'installa près des sac de laines. Il respira bruyamment, il était essoufflé mais gardait toujours son sourire fier. Il ouvrit les yeux, arrêta sa respiration, me regarda perplexe, je me sentais jugée, puis son sourire reprit et dit d'un ton jovial : " C'est quoi ton nom à toi ?" Je répondis timidement "Marie...".
" Enchanté Marie, je suis Isaac ! Je viens de te trouver un abris pour ce soir, qu'a tu en échange à me proposer pour me remercier ?"
J'étais agréablement surprise, je ne savais pas si je devais le trouver impoli, le remercier ou que dire tout simplement, il haussa un sourcil en attendant une réponse et je regarda son gâteau et me mit à sourire comme lui. Je pris alors mon sac, et sortit sous son regard interrogateur, mes quatre carrés de chocolat et lui tendit. Il me fit un grand sourire et cria heureux " Tu me plait bien toi ! Je t'accepte dans mon aventure !",
"Dans ton aventure?!" Répliquais-je toute souriante
" Et oui ma p'tite, vois-tu je fuis le pays pour la Suisse, et toi ? Tu n'as pas l'air du coin " me demanda-t-il.
" Moi aussi, je suis effectivement partis de chez moi pour retrouver mon frère. Il a disparu à la guerre, mais je suis convaincu qu'il n'est pas mort, je pense savoir où il est. Et toi, pourquoi tu veux partir en Suisse?"
Il me fit un sourire timide, devant mes paroles et me répondit calmement " Tu as beaucoup de courage. Moi, j'avais été invité par un ami juif, comme moi, à vivre dans une maison à Izieu où des enfants et des adultes juifs étaient protégés contre les allemands. Malheureusement, avant mon arrivé, il y a eu une rafle le 6 Avril et tout le monde a été embarqué... Sauf mon ami qui a réussit à se sauver et m'a prévenu durant sa fuite. C'est pour ça que je tente de fuir, comme toi en quelque sorte, mais en terre sainte pour les gens comme moi, si je puis dire... Voila, je pense que les présentations ont été faites "
Dans ma tête certains mystères s'éclaircissaient, c'était peut être pour ça que les enfants de mon village étaient partit aussi... 
" Tu penses qu'on peut faire un bout de chemins ensemble, je... Je me sens un peu seule et perdue..." Répondis-je timidement.
" Si tu me donne tes chocolats, alors oui." Me dit-il en plaisantant.
Je me mit à rire aussi, et il partagea son gâteau et chacun prit deux carrés de chocolat et on le dégusta en parlant de tout et de rien.

Marie, pardonne moi (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant