Chapitre 9

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Je fis des pas légers et inaudibles, à mon grand étonnement, et arriva enfin au pied de deux portes la « E » et la « F », la voix du docteur m'appela depuis la porte « E »; je me dirigea, la main tremblante vers la poignée en étain de la porte, prête à l'ouvrir, mais je n'eut pas besoin de le faire puisque elle s'ouvrît de l'intérieur ce qui me fit me plaquer à son encadrement pour me cacher.
La porte s'ouvrît de mon côté et me dissipa ainsi des regards de ceux qui en sortez, il s'agissait du docteur et de probablement la même infirmière suivit de trois autres,
qui descendirent avec une caisse dont je ne connaissais point le contenu mais peut importe, ils descendirent à vif allure et je put enfin vers face à cette porte. Je ne tenais plus, je l'ouvris.
En entrant, un grand silence régnait dans cette salle au mur blanc. Les blessés étaient immobiles, non mort, mais endormis, ne sentant plus la douleur qui les consumaient, je regarda les visages de ces pauvres hommes pour la plupart en piteux états, je ne devais pas pleurer, garder mes yeux ouverts et espérer, malheureusement, voir mon frère ici.
Un lit, deux lit, trois lit, lui.
À chaque rangées mes mains frôlaient les barrières froides des lits en fer, mais devant sa couche, ma main s'arrêta et trembla devant la barrière rouillée.
Il était là.
Enfin.
Mon cœur se déchira et mes yeux se couvrirent par un voile de larmes. Je marcha sur le côté, jusqu'à son visage et malgré que la moitié soit couvert sous des bandages par endroits colorés de rouge et de noir, je le reconnu. Ses cheveux et ses yeux qui fixaient le néant tout en clignants faiblement.
Je ne put retenir mes sanglots et je pris sa main et la serra. Son regard changea, et fixa ma main, il tourna difficilement la tête pour la diriger jusqu'à ma main, il soupira dans son sourire.
Je fis de même, tout en resserrant ma prise et chuchota :
« Je t'es enfin retrouvée ».
Une larme glissa de son œil et dans son soupir douloureux, différent de celui de tout à l'heure,  je l'entendis murmurer :

« Marie pardonne moi »

Son regard ne bougea plus.
La même phrase que Isaac. Intriguée, je secoua légèrement sa main:
« Je... Je te pardonne Jean »

Son regard ne brilla plus, resta immobile.

Marie, pardonne moi (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant