Chapitre 27: Il savait...

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« Il savait que j'adorais regarder
le paysage et le ciel avec
ces infinités d'étoiles »

Les heures défilent, ma tête est posée sur l'épaule d'Amy, je dors d'un sommeil léger. Trop léger.
J'entends la porte s'ouvrir, sûrement mon père. Il dépose ses affaires et arrive près du canapé.

Mon père: Merci de m'avoir prévenu... Comment elle va ?

Amy: Ça va... Elle est surtout épuisée... Je pense qu'elle se sentira mieux dans quelques jours...

Mon père: Oui... Je vais la coucher... Tu dormiras dans la chambre d'ami...

Amy: Pas de soucis...

Mon père me porte lentement dans ses bras, je pose ma tête contre lui, gardant les yeux fermés.
Il me dépose dans mon lit et me recouvre de la couverture.
Je sens son regard sur moi. Puis la lumière s'éteint, la porte se ferme, il descend les escaliers.

Des larmes coulent silencieusement sur mes joues. Que je sois épuisée ou non... Il m'est impossible de dormir...
Encore moins avec ce qu'il s'est passé...

Au bout d'une vingtaine de minutes, je me lève du lit et m'assois près de ma fenêtre. C'est comme un petit canapé collé au mur, en dessous de l'encadrement de la fenêtre. C'était une idée de mon frère... Il savait que j'adorais regarder le paysage et le ciel avec ces infinité d'étoiles.

Je me remémore ces moments passés tous les deux, allongés dans l'herbe, les yeux émerveillés devant cette voie lactée. Devant cette infinité.
La tête remplie de rêve, d'amour et d'espoir.

Maintenant, il ne reste plus rien. Tout est parti avec lui. Le rêve d'une vie s'est envolé avec mon frère. L'amour s'est brisé sous le coup de la douleur.
L'espoir s'est enfuit après la rentrée.
Il ne reste plus rien. Seulement les ténèbres. Seulement lui. Seulement cette personne qui semble être aussi froide que la glace et qui  pourtant m'attire...
Cette personne qui m'intrigue... Car je sais qu'elle n'est pas simplement obscurité.

Ma tête est posée contre la vitre, mes genoux collés contre ma poitrine, mes bras qui entourent mes jambes, mes doigts qui pressent les bouts des manches du sweat contre mes paumes.

J'essaie de me vider l'esprit. Mais... C'est beaucoup plus difficile que je ne le pensais...

Soudainement, je remarque que la voiture de Théo est toujours là. D'ailleurs... Il est allongé sur la banquette arrière, endormi, la tête près de la vitre. Je l'observe. Même si je suis assez loin, je laisse mon regard sur lui pendant des heures.

*

Il doit bien être 6h30. La maison est silencieuse. Mais Théo vient de se réveiller. Et il n'est pas décidé à bouger.
Comment peut-il accepter de se réveiller et de commencer sa journée sans petit déjeuner ?

Je décide d'aller le voir. Je sors de ma chambre et descends lentement les escaliers. Même si Amy a une ouïe surnaturelle, quand elle dort, elle dort !

J'arrive dans la cuisine, prends un pain au chocolat et prépare un verre de jus d'orange.
Je sors de la maison et m'approche de sa voiture.
Je toque à la fenêtre.
Il tourne la tête vers moi, stupéfait, il descend la vitre.

Théo: Je vais partir. Ne t'en fais pas.

Moi: Non non non... Tu peux rester ici... Y'a pas de problème... Tiens...

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