Chapitre 9: Un ange aux ailes noires

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Bonjour à tous!

Pour une fois j'ai réussi à faire un chapitre court... bon "réussi" c'est un peu exagérer, le chapitre est super long du coup je l'ai découpé.

Mais ça veut dire que le prochain chapitre va arriver rapidement.

Là encore nous sommes à un chapitre intermédiaire, l'action réelle vient dans le prochain (qui faisait partie de celui là mais passons).

Je pense finir le prochain chapitre dans la nuit, si je ne sors pas trop tard et si je ne bois que de l'eau. Mais comme j'ai rendez-vous dans le café où ils servent mes Irish Coffee préférés, je doute de ma capacité à viser les touches du clavier convenablement ce soir...

Bonne lecture!

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Chapitre 9 : Devenir un ange, même si les ailes sont noires.

Il crachait encore. La toux était roque et un goût de sang envahissait déjà ses lèvres. Il se redressa légèrement dans son lit, cherchant d'une main fébrile et malhabile une des fioles posées sur sa table de chevet. Il reconnut la forme bombée de l'une d'entre elle, la porta à ses lèvres et en avala le contenu. Le goût âcre faillit le faire vomir. Il se leva de son lit et sans bruit, il se dirigea vers la salle de bain. Il ouvrit les robinets et rinça sa bouche. Il laissa couler l'eau alors qu'il se regarder dans le miroir.

Ses doigts se crispèrent sur l'acrylique à la vue de son reflet.

Il était tellement maigre que la peau se dessinait autour de l'os, surtout aux poignets et en haut du torse. Pour la première fois, il se trouva laid. Et que dire de ces marques bleues sur la peau blanche de son cou? Ces hideuses traces de doigts bouffis. Il n'avait jamais fait cas de son physique auparavant, portant pour acquis qu'il était beau sans que lui ne l'éprouve réellement. Un fait, un message rapporté par d'autres. Le miroir ne lui avait rien inspiré pendant toutes ces années, c'était son visage et cela était tout. Peu importait que les gens se retournent pour le regarder ou qu'il provoque une jalousie sordide comme pour sa mère, ou une fierté irraisonnée comme pour son père. On porte un visage et voilà tout.

Mais maintenant qu'il semblait perdre de son éclat, Scorpius eut peur. Il ne s'était jamais cru d'une telle vanité, mais qu'avait-il d'autre que sa beauté? Ce pouvoir qui lui apportait tant de problèmes et dont il tirait tant d'avantages. Repoussant ses cheveux en arrière, gardant les doigts au contour de sa tête, il observa son teint, blafard comme si les couleurs avaient fui ses traits. Un instant, il se demanda ce que pourrait penser son père de son apparence. Il serait effrayé cela était sûr, inquiet aussi. Il devait grossir autant que possible avant de le revoir. Moins d'une semaine avant son premier match, et son père y assisterait surement, une bonne raison de doubler les coups de fourchettes.

Il se mit de profil, regarda sa forme plate. Alors qu'il aplatissait sa chemise bouffante, il se dit qu'il ressemblait à une petite tige ou une brindille et dégouté relâcha le tissu de flanelle qui descendait jusqu'aux genoux.

Il pensa à Kate Davies. Elle avait des formes douces et pleines. Oui la douceur émanait d'elle. S'il n'avait pas autant détesté la façon dont elle regardait Albus et le dédain voilé dans ses yeux, Scorpius lui-même aurait voulu être pris dans ses bras. Elle avait la délicatesse que les hommes recherchent chez les femmes, elle inspirait leur besoin de caresse et le désir de poser la tête sur sa poitrine ronde.

Mais lui? Il faisait poupée, ce genre de poupée ancienne au visage de porcelaine mais aux bras en bois, rigide, aux mouvements désarticulés. Rien de charnelle, juste une quintessence fragile et irréelle. Le résultat d'une consanguinité à répétition, mais subtil et ingénieuse, qui donne un éclat singulier aux traits sans dégénérer le corps. Un résultat effrayant finalement, comme inhumain.

Les Indéfendables [Scorbus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant